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De qui se moque Wade avec son appel à l’opposition ?

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De qui se moque Wade avec son appel à l’opposition ?

Encore un de ses jeux, plus exactement de ses shows médiatiques favoris : Me Wade a mis à profit la fête de la Korité 2006 pour appeler encore l’opposition au dialogue et, chose plus incompréhensible encore, à entrer dans un gouvernement d’union nationale.

Et comme rien n’étonne vraiment plus dans notre pays, le responsable d’une certaine organisation civile, toujours le même d’ailleurs, s’est empressé d’applaudir des deux mains et d’inviter l’opposition à répondre sans délai à cet appel de plus de Me Wade. Ce dernier a vraiment pris cette fâcheuse habitude de nous distraire, de nous divertir, souvent dans des situations particulièrement difficiles pour les pauvres populations.

Cet appel de Me Wade, comme les nombreux autres qui l’ont précédé, n’est vraiment pas sérieux. Sa gouvernance est caractérisée, en particulier, par des décisions surprenantes, unilatérales et portant sur des questions politiques majeures, qui devaient requérir, ne serait-ce que pour la forme, l’avis de l’opposition. Des décisions de cette nature, on peut en citer des dizaines. Contentons-nous d’en rappeler les plus récentes : la nomination du Président et des membres de la Cena, la prorogation du mandat des députés d’une dizaine de mois et le couplage des élections législatives de juin 2006 avec l’élection présidentielle de février 2007, l’imposition d’un nouveau fichier électoral en lieu et place d’un autre autour duquel un consensus avait été pourtant trouvé quelques mois auparavant avec l’ancien Cpc, la gestion pratiquement exclusive du processus électoral par le ministère de l’Intérieur, etc. Sans compter les projets de texte en cours portant augmentation du nombre des députés de 120 à 150, mode de scrutin pour l’élection de ces députés (90 sur les listes départementales et 60 sur les listes proportionnelles) et suppression du quart bloquant qui vont être votés, selon de nombreux observateurs, en procédure d’urgence dans les tout prochains jours. On peut y ajouter la (re)création toute prochaine du Sénat et tous les autres points de désaccord sur la loi électorale que le Secrétaire national du Pds, plus que le président de la République a, semble-t-il, nettement tranchés en faveur de son parti.

Voilà donc que, après avoir pris de façon unilatérale toutes ces mesures et de bien d’autres d’ailleurs, le chef du Pds appelle l’opposition au dialogue, cette opposition dont il profite de toutes les opportunités pour la couvrir d’injures. C’est le lieu de rappeler avec force que le 7 janvier 2001, jour du vote de sa Constitution sur mesure, il avait pris l’engagement solennel qu’«(il) ne modifierait pas seul le Code électoral». Les responsables de la Cpa sont libres de leurs choix. Ils ont donc le droit de répondre ou de ne pas répondre à l’appel de Me Wade. Mon point de vue est, cependant, que ce politicien pur et dur, sans aucun respect pour ses engagements, se moque carrément d’eux. Il en a administré plusieurs fois la preuve. J’ai été amené d’ailleurs à m’insurger contre cet état de fait inacceptable, en faisant publier une contribution en deux jets dans Le Quotidien des mardi 31 janvier et mercredi 1er février 2006 et qui avait pour titre «Me Wade n’a que mépris pour l’opposition». Cet appel de plus de Me Wade ne devrait donc pas retenir, le moins du monde, l’attention de l’opposition. Il est d’autant plus inopportun et ridicule que le dialogue auquel il invite devrait déboucher sur la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Un gouvernement d’union nationale à quatre mois des élections législatives et présidentielle ! De qui se moque-t-on ?

Les lettres que le politicien Wade devrait adresser aux différentes composantes de la Cpa (c’est d’elle qu’il s’agit en réalité), le temps que celles-ci prendraient pour les examiner et faire une suite supposée favorable, le dialogue proprement dit qui se terminerait par un accord de principe, la mise en place du fameux gouvernement d’union nationale, les passations de services, tout cela ne pourrait pas se réaliser avant un mois au moins. Nous nous retrouverions donc comme par miracle avec un gouvernement composé de candidats potentiels à l’élection présidentielle du 25 février 2007, qui se regarderaient en chiens de faïence et seraient davantage préoccupés par la préparation de la campagne électorale. Quel peut-être l’intérêt, pour le pauvre Sénégal, d’un tel gouvernement à durée de vie aussi limitée ?

Me Wade a une expérience avérée des gouvernements d’union nationale ou de majorité présidentielle élargie. Il les a vécus, lui et son parti, en 1991 et en 1995. Il claquait, sans crier gare, la porte de ces gouvernements dès qu’on s’approchait d’une échéance électorale. Que vient-il donc nous distraire avec un gouvernement d’union nationale qui, même s’il était, par extraordinaire, mis en place, ne tarderait pas à voler en éclat avant deux mois ? Si Me Wade tient vraiment à élargir sa majorité, il a des candidats qui piaffent d’impatience dans l’anti-chambre du gouvernement dit de Macky Sall et qui n’attendent qu’il leur fasse signe pour accourir et s’agenouiller devant lui. C’est bien le cas de Mamour Cissé, Abdoulaye Makhtar Diop et son ancien camarade socialiste Abdourahim Agne, Me El Hadj Diouf, Me Doudou Ndoye, etc. Qu’il prenne ces gens-là et nous laisse réfléchir sur d’autres problèmes plus sérieux, tout en lui rappelant que dans toutes les grandes démocraties, il y a une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose. Si l’Allemagne fait provisoirement exception cette règle, c’est que, à la suite des dernières élections dans ce pays, aucune majorité ne s’est nettement dégagée pour gouverner seule. Ce qui a amené la Cdu (Union chrétienne démocrate) et le Spd (Parti social-démocrate) à gouverner ensemble.

Ce dernier clin d’œil fantaisiste de Me Wade ne devrait donc pas retenir le moins du monde notre attention. La récurrence de ses appels nous fait surtout douter sérieusement de la confiance qu’il affiche publiquement, lui et sa tonitruante mouvance. Il crie sous tous les toits qu’il n’a pas d’alter ego au Sénégal et qu’avec son bilan «reluisant» et sa «popularité» qui a résisté héroïquement à l’usure du temps, il va gagner haut la main les prochaines élections. S’il est sûr de ce fait, qu’il attende tout tranquillement dans un fauteuil le 25 février 2007 ! Il pourrait alors, après sa victoire éclatante et écrasante, constituer le gouvernement de son choix et faire appel à qui il veut. Il pourrait même, si telle est sa volonté, porter Farba Senghor à la station primatorale et nommer Awa Diop ministre des Affaires étrangères. Pourquoi pas ? N’est-il pas libre de nommer son chauffeur ambassadeur ?

Mais, en attendant, qu’il nous permette de douter de sa certitude et de travailler à l’anéantir. Son bilan, «ses» chantiers en particulier, sont en tout cas loin de nous impressionner. Nous nous emploierons toujours à les démystifier et à les ramener à leur juste proportion. C’est à la réalisation de cet objectif salutaire pour le pays que j’essaie, personnellement, de contribuer à travers toutes mes contributions et les 310 pages de mon deuxième livre et, principalement, dans le chapitre VI, «Une catalogue de réalisations en bandoulière», pp. 219-268. Les chantiers, en particulier, ne sont pas une fin en soi. Il ne nous suffit point que le trop envahissant ministre Bakar Dia les présente tous les soirs à la télévision. Des chantiers s’apprécient par rapport à des engagements et à des promesses antérieurs, par rapport à leur pertinence et à leur priorité, à leur respect des normes de qualité, à leurs coûts, à leurs retombées sociales et surtout à la transparence qui entoure tout le processus de leur réalisation. Est-il pertinent, par exemple, par les temps qui courent, de consacrer des dizaines de milliards (30, 50, certainement infiniment plus) [1] à faire d’une corniche longue au plus d’une douzaine à une quinzaine de kilomètres la «Corniche la plus jolie de l’Afrique de l’Ouest», alors qu’avec une telle somme, on pourrait élargir et embellir raisonnablement ladite corniche et assainir en même temps, à quelques encablures, les quartiers de Reubeuss, Niaye Thioker, Médina, Gueule Tapée et Fass ? Ces pauvres quartiers dont les habitants peinent à respirer les odeurs nauséabondes des eaux usées mélangées aux ordures de toutes sortes et dont les rues deviennent chaque jour plus impraticables. On pourrait émettre la même réserve par rapport à ce fameux «Cœur de ville» de Kaolack qui va engloutir 5 à 6 milliards de francs Cfa et certainement infiniment plus à l’arrivée, pendant que cette ville reste incontestablement la plus sale et la plus mal assainie du pays.

Dans son Face au public bidon du vendredi 20 octobre 2006, le Premier ministre Macky Sall a révélé que la portion de l’autoroute Dakar-Diamniadio qui va de l’avenue Malick Sy à Pikine en passant par la Patte d’oie (dix kilomètres au plus) coûtera, avec ses infrastructures, 74 milliards de francs Cfa sur fonds propres. On est tenté de saluer cet effort si on n’a pas suivi pas à pas ce projet. D’abord, j’ai entendu, de la bouche même de Mme Aminata Niane, directrice générale de l’Apix, que le coût de ce tronçon serait de 50 milliards, dont 27 de la Banque mondiale, qui aurait longtemps hésité d’ailleurs à libérer ce montant. Ensuite, Me Wade s’était formellement engagé, comme il le fait souvent, que l’Autoroute à péage et l’Aéroport international de Diass ne coûteraient pas un rotin au contribuable sénégalais [2]. Voilà exactement ce qu’il déclarait : «Aussi bien pour l’Autoroute à péage que pour l’Aéroport, les financiers ne manquent pas. Par exemple pour Diass, j’ai reçu 5 propositions : un groupe malaisien, le prince Walid, deux groupes arabes, la Compagnie Emirates et surtout le groupe ABB qui me promet, tenez-vous bien, 13 milliards de gain par an. Alors que l’Aéroport de Dakar ne nous rapporte rien.» [3]

A l’arrivée, le seul tronçon de l’autoroute Malick Sy-Patte d’Oie-Pikine nous coûtera 74 milliards. Pour ce qui est de Diass, Me Wade et son Apix se rabattent finalement sur les taxes des billets d’avions en partance de Dakar pour en financer la réalisation. Je ne peux pas passer en revue tous les chantiers et toutes les réalisations de Me Wade dans une contribution. Un livre n’y suffirait pas. D’ores et déjà, cependant, nous lançons un avertissement solennel à ses mille courtisans : nous ne nous contenterons jamais, le moment venu, d’une litanie de chantiers en cours et de réalisations. Chacun de ces chantiers, chacune de ces réalisations, cache une niche de questions [4] que nous nous emploierons consciencieusement à soulever durant toute la campagne électorale et même avant, bien avant. Nous expliquerons surtout au peuple et attirerons son attention sur l’origine et la destinée des milliers de milliards de francs Cfa engloutis, souvent dans des conditions obscures, dans les chantiers et les réalisations dits de l’alternance.

En particulier, nous nous interrogerons sur les relations privilégiées entre l’Inde et les autorités de l’alternance. Il semble que ce pays soit le seul partenaire existant aussi bien au Nord qu’au Sud. La dernière transaction (connue) avec ce pays miracle porte sur l’acquisition par le Sénégal et «sur fonds propres, d’un matériel ferroviaire d’une valeur de 4 milliards 800 millions de francs Cfa». Ce matériel, qui a été débarqué au port de Dakar (cf Journal télévisé 20 heures 30 du mardi 26 septembre 2006), comprend «5 locomotives, 20 vagons-voyageurs et un lot de pièces détachées, destinés à renouveler le Petit train bleu». Dans quelles conditions ce matériel fabriqué en Inde a-t-il été acquis ? Par suite d’un appel d’offres régulier ou, comme c’est de plus en plus l’habitude dans ce Sénégal de l’alternance, d’un marché de gré à gré ? Que vaut ce matériel acquis à si grands frais ? Cinq milliards, ce n’est quand même pas rien.

Il n’est pas superflu de se poser ces questions, si on sait déjà que les fameux 510 tracteurs et les 800 motopompes, achetés en Inde et réceptionnés avec faste par le président de la République en février dernier, ont montré rapidement leurs limites : les tracteurs ne sont pas, dans leur grande majorité, adaptés aux besoins de notre agriculture et les motopompes sont arrivés au Sénégal sans moteurs. C’est le président des producteurs de tomate industrielle de la Vallée du Fleuve Sénégal, un certain Ibrahima Fédior, pourtant d’habitude si tendre avec l’alternance, qui a jeté cette bombe en plein Conseil interministériel (celui du mercredi 12 avril 2006 consacré au Programme agricole 2006-2007). Certainement pris au dépourvu, le Premier ministre s’est adressé alors en ces termes à deux de ses ministres : «Je demande au ministre de l’Agriculture, en liaison avec le ministre de l’Economie et des Finances, de prendre à bras le corps la question des tracteurs qui sont inscrits sur la ligne indienne au niveau du Fonds de promotion économique (Fpe) ainsi que les motopompes. Il est incompréhensible que l’on importe d’Inde des tracteurs inadaptés à l’agriculture et des motopompes sans moteurs (sic). Au-delà de ça, il y a un programme plus ambitieux d’irrigation avec un volet important de motopompes. Il faudrait donc que la machinerie qui est importée, soit en adéquation avec les besoins des producteurs, c’est-à-dire qu’elle soit en conformité avec la réalité du terrain.» [5]

Comme s’il était en séance de ndëpp, le Premier ministre poursuit sa surprenante confession : «Beaucoup d’argent a été injecté dans l’agriculture, mais nous ne voyons pas les rendements (sic). Il y a une multitude de programmes agricoles, mais ils n’ont pas encore permis d’atténuer les problèmes. Il faudrait que l’on s’arrête un peu pour procéder à leur évaluation ou en faire un diagnostic objectif.» Qui pouvait être plus clair ? Comme piqué par la même mouche, son ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, a eu à reconnaître, lui aussi, l’inefficacité des investissements dans l’agriculture, en déclarant ceci : «Chaque année, nous mettons des milliards dans l’agriculture, mais le secteur continue de poser des problèmes. Structurellement, nous avons un problème de fond. Il faudrait que l’on s’arrête pour faire le point sur l’efficacité de nos investissements.» [6]

Dans la même foulée, notre mi-nistre d’Etat s’était ensuite interrogé sur l’impact des programmes spéciaux sur le revenu des paysans. Donc, sur ceux du maïs, du manioc, du bisaab (oseille) et du sésame, qui nous ont valu pourtant tant de fanfaronnades de la part de Me Wade et de ses courtisans. Il me revient aussi que le Premier ministre s’était laissé aller à un autre aveu de taille. Recevant alors en audience des syndicats de la Santé, il avait déclaré sans ambages : «Malgré les importants efforts financiers de l’Etat, on ne retrouve pas la qualité des soins dans les centres hospitaliers.» [7]

Le lecteur attentif se souviendra certainement que j’ai déjà eu à faire état de certaines de ces confessions dans des contributions antérieures. J’en suis conscient et me répète à dessein, pour amener mes compatriotes à refuser de tomber toujours facilement d’extase, chaque fois que les Libéraux brandissent les centaines, voire les milliards de francs Cfa qu’ils prétendent avoir investis dans leurs chantiers et leurs réalisations. Nous pouvions nous étendre beaucoup plus longuement sur ces questions-là. Nous allons cependant conclure, non sans rappeler aux mille courtisans de Me Wade, que ce dernier s’était engagé à imprimer au pays non seulement des changements quantitatifs, mais aussi et surtout des changements qualitatifs substantiels. J’ai tenté de montrer les limites objectives des premiers changements, qui se résument, aux yeux des Libéraux et de leur chef, à des milliards et à des infrastructures physiques. Les seconds, qui renvoient notamment aux réalisations morales de l’alternance, sont une véritable catastrophe. Ici, Me Wade et sa bruyante mouvance méritent carrément un zéro. Un zéro pointé, pour employer une expression familière. Nous y reviendrons d’ailleurs dans les prochains jours, Inch Allah.

Mody NIANG [email protected]

[1] Seuls Me Wade, Karim et Abdoulaye Baldé connaîtront les véritables montants. Ladite Commission de surveillance n’y verra que du feu surtout que, semble-t-il, nombre de ses membres sont plus préoccupés par les jetons de présence substantiels, généreusement distribués après les nombreuses réunions. [2] Me Wade s’était engagé également, avec la même «fermeté», que la rénovation de l’avion de commandement et le Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales (Craes) ne nous coûteraient pas un rotin. On connaît la suite. [3] L’Observateur n° 150 du mercredi 17 mars 2004, p. 4. [4] Le Face au public bidon du 20 octobre 2006 était la belle occasion pour poser tant de questions répliques au Premier ministre Macky Sall. Mais, apparemment, ce n’était pas la première préoccupation des organisateurs et des animateurs bien choisis de ce débat farce. [5] Où en est-on aujourd’hui avec cette demande de clarification du Premier ministre ? Ce qu’on sait sûrement en attendant, c’est que, malgré les couacs des tracteurs et des motopompes, les autorités de l’alternance continuent un partenariat privilégié avec l’Inde. [6] Wal Fadjri des 15-16-17 avril 2006. [7] Journal parlé de 20 heures 30 des 21 et 22 décembre 2005.



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