En remontant très peu le fil de notre courte histoire politique, il faut se souvenir ,malgré la victoire de Wade, que pas moins de 44% de l’électorat avaient déjà montré leur désapprobation à l'endroit du mode de gestion du parti démocratique lors des présidentielles de 2007. Et au vu de la détérioration de l'état du pays depuis, le pari sur l'accroissement de ce pourcentage s’impose et ne serait que la suite logique de l'échec d'un régime dans trois registres essentiels : économique, politique et moral.
Le registre économique montre la dégradation incontestable des indicateurs du bien-être de la majorité des populations, l'augmentation des inégalités et le pilotage chaotique de secteurs vitaux dans tout essor économique : l’énergie, l’éducation et l’autosuffisance alimentaire.
Au niveau politique il y a le constat de délitement d’un parti qui a pourtant été pendant plus d’une vingtaine d’années, un exemple d'opposition démocratique en Afrique. Tristement célèbre en la matière comme fin stratège et voltigeur, le fondateur du Sopi s’est laissé prendre dans un jeu qui, à force de ravir au système ses ténors, n'y a laissé que les éléments nuisibles à la santé du pays parce que dépourvus d'éthique, de compétences nécessaires à une gestion saine et d'une quelconque crédibilité auprès des citoyens.
Le registre moral désigne enfin, à notre sens, la confiance accordée par l'électeur lambda au gouvernant dans le respect de certains engagements cruciaux pour une démocratie : l'amélioration du bien être collectif, l'égalité des citoyens devant la loi et la capacité à préserver l'intégrité de nos institutions.
Prises comme illustrations parmi tant d’autres, la situation en eaux troubles de la Sonatel, les tentatives de rafistolage d'une famille politique éclatée et la rediffusion (à point nommé pour calmer les agitations actuelles et trancher le débat!!!) de l'aveu par le principal concerné, de l'impossibilité d'un troisième mandat symbolisent l’échec incontestable de la politique gouvernementale sur ces trois registres et constituent en même temps l'épilogue d'une décennie d'amateurisme et de tâtonnements. Pour ces raisons objectives, le système en place sait qu’il a définitivement perdu la bataille électorale de 2012 et surtout la confiance des Sénégalais. La sanction des urnes sera inéluctable et il faudra dès lors s’atteler à rassembler à partir de ce champ de ruines économique et morale, les forces, les volontés, mais surtout les compétences pour rebâtir le Sénégal.
Moussa Bassel
<13>[email protected]
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