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[ Contribution ] Une crise au sommet de la République

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[ Contribution ] Une crise au sommet de la République

Dans un monde marqué par l’éphémère et le transitoire, le changement des peuples devenu complexe, est de plus en plus présenté comme une « violence », mais aussi comme une perte des valeurs fondamentales. L’importance accordée à l’argent, à la médisance et à la cupidité atteste bien la discontinuité radicale qui existe entre les formes anciennes de la bienveillance, du sens de l’honneur et les formes modernes de complaisance, de l’iniquité et du mal être. Ces lignes de fracture dans la société ont créé une crise sans précédent dans les fondements de la République. 

Le peuple sénégalais jadis considéré dans sa splendeur comme une nation mure et formée d’hommes de hautes valeurs, connaît aujourd’hui et de manière vertigineuse, une chute libre. Le Sénégal va très mal. La situation est préoccupante, mais il n’y a pas l’ombre d’un doute, il s’agit là d’un échec criard des modèles politiques et sociaux conduits par les gouvernements successifs dans la gestion des affaires du pays. Lorsque le peuple est désabusé économiquement, fragilisé socialement, il ne reste plus qu’à trouver refuge auprès des hommes incarnant les institutions coutumières de la civilisation, les dogmes et les doctrines religieuses de toute confession. Quand le pouvoir temporel fait échec, le pouvoir spirituel prend le relais pour redonner l’espoir et amener la lumière dans les cœurs. Cela fut la mission de tous les prophètes envoyés à l’humanité. Pour nettoyer la terre de ses scories et de son impureté, Dieu avait décrété le déluge contre le peuple de Noé. Il substitua cette humanité à celle que nous vivons aujourd’hui. De là aussi il fit suivre les prophètes dont cinq principalement seront porteurs d’un message clair, souple et accessible aux êtres pour la miséricorde. La dialectique du Bien et du Mal restant intarissable, alors Dieu a toujours adjoint les missions prophétiques à celles de Saints. 

Comme l’Orient qui a connu Noé, Abraham, David, Moise, Jésus et Mohamed dans la prophétie, le Sénégal a connu El Khadji Omar, El Khadji Malick, Cheikh Ahmadou Bamba, Limamoulaye, Baye Niass et tant d’autres dans le sainteté. Ces illustres derniers hommes de Dieu ont marqué l’histoire de notre pays par un combat ardent contre toutes les pratiques sataniques et le mal sous toutes ses formes. Ils ont établi et nous ont laissé un legs et une philosophie de l’Etre de Dieu loin du Diable et des ténèbres. Il en était ainsi jusqu’au départ des derniers remparts (Abdou Aziz Sy Dabah, Hyacinthe Thiandoum et Sérigne Salihou Mbacké) qui, comme une tragédie, ont semblé emporter tout avec eux, laissant derrière un peuple orphelin où politiques et marabouts mondains forment un seul corps pour anéantir les citoyens.  

Au niveau de tous les segments de la société, on note des pôles se former : les uns pour se désoler parce que impuissants devant les dérives macabres qu’a pris la nouvelle tournure du dialogue sociale, les autres pour se résigner dans un silence coupable, et les autres encore pour s’ériger en défense contre toute critique constructiviste militant pour le repenti dans ces moments tristes. Ce pôle de défense composé de marabouts égarés, d’intellectuels malhonnêtes, de leaders d’opinion, de notables et de dignitaires déchus complètement en déphasage de leur mission sociale, soutient le prince jusqu’au pire de ses sortilèges pour protéger des intérêts égoïstes. Le dictat est si puissant qu’ils ont tous peur du crime de lèse-majesté. Ils le soutiennent même jusqu’aux décisions les plus abominables. Les familles religieuses se disloquent, l’église est blessée, le tissu social se fissure, la Casamance brûle et l’intelligentsia demeure pantoise et aphone. 

Dans une terre sénégalaise tant bénie, il est inconcevable qu’on y laisse s’implanter inexorablement des tragédies humaines comme l’homosexualité, le lesbianisme, le meurtre et la concupiscence au détriment des viatiques religieuses et spirituelles. Aujourd’hui le libertinage a pris des proportions incalculables dans notre pays. La course effrénée vers l’argent et le luxe insolant ont travesti nos hommes religieux. Leurs prières ne s’adressent plus qu’aux bourreaux institutionnels, leurs chapelets ne servent qu’à compter les sales billets de banque qu’on leur procure au mépris des litanies matinales et des recueillements nocturnes. Ils sont plus que jamais dans la fausse dévotion. La foi s’effrite chaque jour. La vérité est substituée par la déraison, la modestie par l’ostentatoire, l’honneur par l’hypocrisie, le sermon par le dithyrambe et l’honnêteté par la tricherie. Ces dérives ont fracturé la société jusqu’au plus profond de ses composantes. Le peuple ne sait plus où trouver l’ange gardien. Ensemble nous devons reprendre nos esprits avant que ne se produise l’apocalypse.



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