La direction générale d’Air Sénégal international (Asi) réclame plus de 2 milliards de francs Cfa à l’Etat du Sénégal. Argent représentant en grande partie la location de ses avions par le Président de la République, Me Abdoulaye Wade. La facture est brandie contre le payement d’une enveloppe de 1,5 milliard de francs Cfa à l’Etat. Somme qui représente les redevances de développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia).
Le bras de fer entre l’Etat du Sénégal et Air Sénégal international (Asi) se poursuit. Et pour preuve, les Marocains réclament deux milliards de francs Cfa à l’Etat du Sénégal. Montant représentant les billets et la location d’avion par le Président de la république, Me Abdoulaye Wade… Cette arme brandie par les Marocains en guise de représailles après le paiement de la facture de 1,5 milliard de francs Cfa que Asi doit aux autorités sénégalaises. En clair, Asi doit verser la somme de 500 millions de francs par mois à l’Etat. Ce qui représente les Redevances pour le développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia), montant qu’il n’a pas versé pendant trois mois. Et le ministre des infrastructures, de l’équipement et des transports aériens a reçu récemment le directeur général de Asi pour lui réclamer le montant. Toutefois, d’après des agents de Asi, les Marocains veulent laisser la compagnie dans un état moribond d’ici la fin de leur contrat (31 décembre 2008) avec l’Etat du Sénégal. Et, pour illustrer leurs propos, nos interlocuteurs révèlent que « les autorités marocaines avaient laissé l’escale de Dakar sans électricité pendant 15 jours ». Ce qui a occasionné un manque à gagner de 10 millions de francs Cfa par jour. « Ils (les Marocains) n’avaient pas payé la facture d’électricité de 400 millions F Cfa à l’Aéroport du Sénégal. Dette qu’elle (Asi) n’avait pas honorée. Par conséquent, les travailleurs étaient tous dans l’obscurité. Il s’y ajoute que certains bureaux n’ont même pas de climatiseurs en cette période de canicule », affirment-ils.
Un marché de dupes
Mais un compromis a été trouvé entre les délégués syndicaux et les autorités de l’aéroport. Le communiqué de presse jugé « bizarre » que les autorités de Asi ont publié dans quelques journaux après la publication de notre article a été également attaqué par des agents de Asi. Ces derniers s’étonnent du plan de redressement évoqué par Asi « sans l’implication du personnel ». « Les Marocains prennent des mesures sans informer le conseil d’administration et l’Etat. « Ils veulent jeter du poudre aux yeux des gens. Ils louent les avions à l’Etat du Sénégal à raison de 245 000 dollars par avion et par mois. En plus, on paye à l’avance. Les termes du contrat sont une nébuleuse. D’autant plus que les deux avions loués font partie des plus mauvais de la flotte de la Royal Air Maroc (Ram) », expliquent nos sources. Ces dernières interpellent également les autorités marocaines sur les états financiers de la compagnie. « Les chiffres de 2007 ne sont pas jusqu'à présent sortis. « Nous ne connaissons pas jusqu’à présent les bénéfices et les pertes de Asi. Ce qui devait être fait depuis le 30 juin comme le prévoient les textes », s’inquiètent nos mêmes informateurs. La compagnie prévoit des pertes cumulées à 18 milliards de francs à la fin 2008. Toutefois, les autorités de Asi ont bénéficié d’une prolongation jusqu’au 30 novembre prochain pour certifier leurs comptes conformément aux sociétés anonymes sinon, la compagnie sera hors-la-loi. Les agents de Asi attaquent aussi le contrat pool de maintenance exclusive que la Ram a fait
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