Le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement a effectué hier une visite à Mont Rolland pour se faire une idée de l’impact des bassins de rétention des eaux de pluie sur le milieu. Il a trouvé des ruraux en pleines activités maraîchères.
Bacar Dia a démarré sa visite par Allou Kagne où se trouve un bassin en pleine brousse. Sur les lieux, des paysans s’adonnent à la culture principalement de tomate et d’autres variétés. Ceci a été possible grâce au bassin qui maintient la verdure tout autour, dans un paysage caractérisé par des arbustes subissant de plein fouet la fin de la saison des pluies. Une vision qui a réjoui le ministre de l’Information.
Bacar Dia, a souligné l’impact des 138 bassins réalisés par le pouvoir de l’alternance depuis le lancement du projet le 10 mai 2000. À son avis, c’est là « une perspective historique de récupérer l’eau » de pluie. Ce qui contribue à garnir le panier de la ménagère puisque les bassins entrent dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, ajoute-t-il. « On prouve avec les 138 bassins que le président a engagé une nouvelle forme politique, c’est la prospective », ajoute-t-il. Il a aussi justifié la présence des artistes qui, dit-il, sont les « meilleurs témoins de leur temps ».
Les maraîchers de Allou Kagne mettent en valeur la berge du bassin dont l’eau se retire progressivement à cause de l’évaporation et l’exfiltration. Les terres libérées par les eaux sont vite exploitées. La terre reprend vie et avec elle les paysans qui se frottent les mains : « nous récoltions dix fois plus qu’avant. Nous travaillons aussi trois mois après l’hivernage », se réjouit un vieux maraîcher. Le retour de la verdure a ému les jeunes danseurs de Wapyrat de Dieuppeul. « Ce que nous avons vu est exceptionnel, il montre que nous devons soutenir le président et lui faire confiance afin de faire du Sénégal un pays émergent », déclare Mor avec les approbations de Seune Sène alias « Diék » et Habibou Diop dit « Goor Gorlou », à côté de quelques pousses de niébé qui sortent de terre.
À Mont Rolland, les eaux d’un bassin d’une envergure plus importante se voient de loin. L’ouvrage est solidifié par une digue élevée, en ciment, longue de plusieurs mètres. Et pour se faire une idée de la masse liquide emprisonnée, un pêcheur rufisquois plonge. Sa présence n’est pas fortuite, les lieux regorgent de poisson. Et depuis lors, les populations de Mont Rolland voient leurs repas agrémentés de poisson qui était une denrée rare dans la zone. Selon un technicien de la direction du génie rural, le bassin est devenu poissonneux avec des espèces de 300 grammes pêchées. Contrairement aux autres bassins, celui de Mont Rolland a mis quatre mois pour son empoissonnement là où les autres ont pris six mois.
Le bassin donne 2,5 tonnes de tilapia par hectare. Cependant, les populations de la localité n’étant pas des pêcheurs, la ressource est sous-exploitée et les équipements comme des filets adéquats ne sont pas au rendez-vous comme a eu à le regretter le pêcheur rufisquois. Mohamed Thiam, le directeur du génie rural a souligné le rôle important que joue le bassin au niveau du bétail qui vient s’y abreuver. Dans le passé, les éleveurs payaient 150 francs par tête de bétail pour faire boire leur troupeau au forage. Aujourd’hui, avec le bassin, l’accès à l’eau est libre et gratuit. Sur le plan agricole, les populations de Mont Rolland ont renoué avec la terre. Déjà, elles s’initient aux cultures irriguées et augmenteront certainement leurs rendements avec l’arrivée prochaine de motopompes, de semences et intrants qui seront mis à leur disposition. Selon le jeune François Daniel Mbengue, diverses espèces, comme le concombre, la tomate, l’aubergine, sont cultivées. Ceci est devenu possible parce que, se réjouit-il, « l’eau est là jusqu’à l’hivernage prochain ». Le bassin de rétention des eaux de ruissellement fait partie d’un dispositif de maillage du territoire national.
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