Baisse de la Tva, suspension du visa d'entrée : Des étoiles de plus pour le secteur du tourisme

La taxe sur la valeur ajoutée (Tva) de 18 % à laquelle le secteur du tourisme a été assujetti a été revue à la baisse. Le taux passe ainsi de 18 à 10 %. Autre couvert sur la table, l'Etat a décidé de suspendre la mesure visant à l'instauration d'un visa d'entrée pour les ressortissants des pays de l’Union européenne désirant visiter notre pays.

Ces deux mesures prises par le gouvernement ont été ‘vivement’ saluées par les professionnels du secteur. En effet, le conseil d'administration du syndicat patronal de l'industrie hôtelière du Sénégal (Spihs), élargi aux présidents de Syndicats d'initiative et de tourisme régionaux, a apprécié de manière positive la décision du gouvernement de ramener la Tva, dans le secteur du tourisme de 18 à 10 %. ‘La Spihs, tout en se félicitant de cette mesure, souhaite sa mise en œuvre rapide avec un effet réroactif’, lit-on dans le communiqué de presse envoyé dans notre rédaction.

Parallèlement, les camarades du président Mamadou Racine Sy se sont félicités de la suspension de la mesure visant à instaurer un d'entrée pour les ressortissants de l'Union européenne. Une mesure qu'avait déplorée, en son temps, les professionnels.

Il faut rappeler que l'application du taux de Tva de 18 % dans le secteur est entrée en vigueur en septembre 2001, à la suite de l'harmonisation de la fiscaité dans l'espace Uemoa qui réunit huit pays de l'Afrique de l'Ouest.

Comme l’harmonisation à 18 % du taux de la Tva au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, l'instauration du visa d'entrée pour les ressortissants de l'Ue risquait de pénaliser le secteur du tourisme, avait alerté Mamadou Racine Sy, président du Spihs. Etayant ses propos, le président Sy faisait remarquer que les pays concurrents du Sénégal, comme le Maroc et la Tunisie à titre d'exemple, sont à un taux de Tva de 7 %. Par la même occasion, le président du Spihs avait souligné que les autres pays membres de l’espace communautaire n’ont pas de vocation touristique à l'image du Sénégal. Le Syndicat patronal avait, depuis 2001, fait de la baisse de la Tva son cheval de bataille. ‘Le Sénégal doit adopter une politique fiscale adaptée à ses ambitions en matière de promotion du tourisme. Une Tva de 18 % ne peut que conduire à l’étouffement du secteur. C’est une Tva que nous ne pouvons pas récupérer. Parce que l’essentiel de nos chiffres d’affaires se fait avec l’étranger. Pour nous, il s’agit d’une taxe supplémentaire. C’est quelque chose d’anormal ‘, déplorait Mamadou Racine Sy lors de rencontres avec la tutelle ou à l'occasion des sessions du Conseil présidentiel de l'investissement.

L’instauration des visas aux ressortissants français risquait aussi de porter un coup dur à l’industrie touristique qui supporte déjà à peine la pression fiscale. Une telle mesure est ‘inopportune, inappropriée et va constituer un goulot d’étranglement pour le développement du tourisme au Sénégal’, avait déclaré à la presse Mamadou Sow, président du Syndicat des agences de voyages et du tourisme du Sénégal (Savt). Aux antipodes des professionnels du secteur, le Mouvement législatif sénégalais s'était, quant à lui, ‘félicité’ de la décision du gouvernement d’instaurer des visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants européens. Les camarades de Anoune Mody Ndiaye estimait que cette mesure traduit le souci ‘de protéger nos frontières contre les malfaiteurs qui utilisent la téranga sénégalaise pour commettre leurs forfaits’.

Tout compte fait, la baisse de la Tva de 18 à 10 % et la suspension du visa d'entrée pour les ressortissants de l'Union européenne, constituent une bouffée d'oxygène pour le secteur du tourisme.