Le secteur privé national a pris langue, la semaine dernière, avec le chef de l’Etat sur la crise qui sévit au port de Dakar entre la direction et les sociétés manutentionnaires sénégalaises.
Ces organisations entendent ainsi faire bloc pour faire face à la «forfaiture» de Cheikh Kanté dont elles ne veulent plus à la tête de ce poumon économique.
Lever de bouclier du patronat contre le directeur du port. Plombé par les difficultés économiques qui ont engendré une cascade de fermetures d’entreprises, le privé national est en phase d’être achevé par les graves décisions du pouvoir actuel. En atteste la crise qui mine le port autonome de Dakar où les sociétés de manutention sénégalaises se sont vues arracher le peu d’activités qui étaient entre leurs mains pour tomber dans le giron des entreprises françaises opérant sur cette plateforme. Mais le patronat national n’entend pas se laisser enterrer si facilement.
En effet, dans sa démarche, le directeur du port, Cheikh Kanté, aura réussi à unir toutes les organisations patronales du pays contre sa gestion. En effet, les différentes organisations patronales du pays, appuyées par le Forum civil, ont envoyé, la semaine dernière, une lettre au chef de l’Etat, pour s’offusquer des actes du directeur du port. Reçu en audience une semaine plutard par le président Sall, des sources sûres indiquent qu’au delà des difficultés dans lesquelles patauge l’entreprise nationale, avec notamment la désindustrialisation rampante qui mine le pays, la question du port a occupé une place de choix dans les discussions.
Ainsi, des membres du patronat, dont le Cnp, la Cnes, l’Unacois, le Ges, le Mdes, le Cciad, ont signifié au locataire du palais leur «désapprobation totale» de ce qui se fait au port autonome de Dakar où les activités des sociétés sénégalaises ont été pris et octroyés «de gré à gré» à des entreprises françaises présentes sur la plateforme portuaire, notamment à Necotrans qui «n’a aucune référence dans l’activité». Ce, en aliénant pendant 25 ans l’infrastructure. «Sur la place portuaire où Necotrans Getma compétit avec tous les autres acteurs, elle n’a pas pu, dans cet environnement concurrentiel, manutentionner une tonne des pondéreux.
C’est Mlt de Ndiankou Mbengue, Somicoa, Transen et Bolloré Africa Logistics, qui manutentionnent beaucoup», confie une source qui a participé à la rencontre avec le chef de l’Etat. «Quand tu donnes une concession comme ça sur les pondéreux, si tu l’apprécies sur les 25 ans, avec le monopole qu’il engendre, c’est au minimum un chiffre d’affaires de 800 milliards de francs Cfa alors que le concessionnaire ne donne que 40 milliards. Un montant qui peut être récupéré en deux ans», poursuit une source. Un argument que corrobore des calculs fait récemment par le Syndicat des entreprises de manutention des ports du Sénégal (Sempos) qui révélait que Necotrans allait facturer 3 millions de tonnes par 7 500 francs Cfa, le tarif à la tonne.
Ce qui fera 22,5 milliards de francs Cfa, si bien qu’au bout de 24 mois, l’entreprise aura presque amorti son investissement avec 45 milliards pour des investissements sur deux ans arrêtés à 48,6 milliards.
Ainsi, devant le chef de l’Etat, le patronat a indiqué qu’un tel acte est en porte à faux avec sa volonté de renforcer la participation du privé national dans les concessions publiques contenues dans son programme, Yonnu Yokkuté, où il dit vouloir porter à 25 % les parts qui doivent y être réservés aux nationaux. «Cela ne devra pas signifier prendre 80 % de l’activité de ces derniers et ne leur laisser que 20 %», fait remarquer un membre du patronat.
Ayant contesté ces marchés auprès de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), pour demander l’annulation pure et simple des deux décisions, le patronat se désole que le débat soit déplacé sur un terrain politique pour tenter d’induire en erreur l’autorité. Pour eux, le directeur du port pense que le conflit est politique, en mobilisant les femmes et autres acteurs portuaires, alors que c’est un problème purement économique. «Quand on te dit que ton contrat n’est pas valable, tu réponds en disant que j’ai mobilisé les femmes et dockers qui nous soutiennent. Il ne s’agit pas de soutien politique. Il s’agit d’un contrat qui n’est pas légal», dénonce un membre.
Même si rien n’a filtré sur les promesses du chef de l’Etat, nos sources indiquent, qu’il a bien acté des inquiétudes du privé national et a promis d’y donner une suite favorable.
13 Commentaires
Nb
En Janvier, 2014 (20:39 PM)Xeme
En Janvier, 2014 (20:51 PM)Fans
En Janvier, 2014 (21:03 PM)Fans
En Janvier, 2014 (21:11 PM)Ali
En Janvier, 2014 (21:13 PM)Babs
En Janvier, 2014 (21:41 PM)Fans
En Janvier, 2014 (22:17 PM)Capitano
En Janvier, 2014 (23:03 PM)Sidy Lamine
En Janvier, 2014 (23:08 PM)Djom
En Janvier, 2014 (01:27 AM)Fatick
En Janvier, 2014 (03:49 AM)Diop
En Janvier, 2014 (12:11 PM)C Grave
En Janvier, 2014 (18:19 PM)Participer à la Discussion