L’Administrateur directeur général des Ics(Industries chimiques du Sénégal) Ousmane Ndiaye n’a, en fait, fait qu’anticiper son départ qui, depuis longtemps, était voulu par les partenaires indiens d’Ifcco. L’occasion faisant le larron, les partenaires indiens ragaillardis par leur position de force face au gouvernement dans la situation actuelle des Ics, a « forcé » celui-ci à sacrifier « l’agneau de service ». Et de quelle manière…
A l’usure. C’est la formule pour laquelle les partenaires indiens d’Ifcco semblent avoir opté pour avoir la peau de l’Administrateur directeur général des Ics Ousmane Ndiaye qui, depuis l’éclatement de l’"affaire" Jérome Godart, n’est pas en odeur de sainteté avec ces derniers. Une "affaire" qui, faut-il le rappeler, a contribué à enfoncer davantage la tête des Ics dans le soufre et que les indiens n’ont jamais pardonné à leur « fraîche victime ». Aussi, les autorités sénégalaises l’ayant confirmé malgré tout à son poste, la seule façon alors pour les partenaires indiens, actionnaires des Ics, c’était de le pousser à la sortie, mais insidieusement en lui « cachant le soleil », pour utiliser une expression bien de chez nous.
La plus fraîche illustration remonte en fait à il y a deux semaines. L’Administrateur directeur général des Ics se seraient rendu à Paris en compagnie de Karim Wade, himself, afin de négocier avec le fameux Jérome Godart une levée des blocages intervenus suite aux saisies conservatoires opérées par ce dernier sur les comptes des Ics. Un accord aurait même été ficelé avec le sieur nommé Godart, seulement, c’était sans compter avec… les partenaires indiens qui devaient donner leur quitus pour valider l’accord, et qui ont opposé un niet quasi catégorique.
Par la suite, le même Karim Wade et Mohamed Dione, actuel Directeur de Cabinet du Premier ministre par ailleurs président du Comité de gestion des Ics, se seraient rendus à New Delhi (Inde) pour négocier avec les partenaires indiens. L’Etat parlait ainsi directement avec les indiens et voici l’Administrateur directeur général des Ics « écarté ».
Le tour était ainsi joué et il ne restait ainsi aux partenaires indiens qu’à « étouffer » davantage les Ics en ne permettant à l’entreprise de ne recevoir aucun sou notamment des recettes d’un bateau d’acide bloqué en Inde et dont le président directeur général de Iffco, M. Awasti, se serait engagé, lors du dernier conseil d’administration des Ics du 23 juin 2006 à lever le blocage.
A l’arrivée, le seul résultat qu’il aurait obtenu serait le payement du frêt à l’armateur, alors que le reste des fonds qui devaient revenir aux Ics était reporté aux calendes du 22 août prochain, date à laquelle le juge indien devrait prendre une décision.
Hasard ou calcul, il apparaît ici une coïncidence plutôt troublante entre la date du 22 août et celle du 20 août à laquelle la recapitalisation des Ics est prévue pour être définie. Autrement dit, pas de sou avant la recapitalisation alors que les salaires de ce mois de juillet ne sont même pas sûrs d’être payés et que les sites de production de l'entreprise sont tous à l'arrêt.
La potion indienne
Tout semblait ainsi « mal barré » pour l’Administrateur directeur général des Ics pour réussir quoi que ce soit dans ce dossier sulfureux à souhait et les partenaires indiens, bien sûr en position de force en tant qu’unique client des Ics sur l’acide et futurs "maîtres" de l’entreprise qui devrait passer sous leur contrôle, ne se font pas prier pour faire plier le gouvernement sénégalais qui vient d’accepter, sans broncher, la démission suscitée de l’Administrateur directeur général Ousmane Ndiaye qui apparaît ici comme « l’agneau sacrifié » à la défaveur, il faut le dire, d'un passif plutôt chargé, pour rentrer dans les bonnes grâces des indiens.
C'est un moindre mal, dira sans doute le gouvernement sénégalais, particulièrement le Premier ministre Macky Sall qui avait jeté son dévolu sur Ousmane Ndiaye pour présider aux destinées de l'entreprise aujourd'hui en cessation de paiement et à l'article de la mort, placée en régime préventif avec un échéancier bien précis, risque d'être enterrée si une potion financière importante ne lui est pas administrée dans les délais impartis. Et pour l'instant, la seule potion que le gouvernement de Macky semble voir, à la couleur indienne et les partenaires indiens le savent si bien.
Rappelons tout de même que, depuis avril 2006, la Direction des Ics est assurée par un Comité de gestion composé de six membres dont un représentant du gouvernement sénégalais, un homologue indien, Iffco, ainsi que l’Administrateur directeur général et son adjoint, en l’occurrence Alassane Diallo, qui assure désormais l’intérim de Ousmane Ndiaye jusqu’à la restructuration de la boîte à soufre si toutefois le Conseil d’administration qui doit se réunir le 31 juillet prochain entérine la nouvelle donne.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion