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DEGRADATION DU CLIMAT DES AFFAIRES, FRAUDES, DERAPAGES BUDGETAIRES… La grosse peur des investisseurs français

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DEGRADATION DU CLIMAT DES AFFAIRES, FRAUDES, DERAPAGES BUDGETAIRES… La grosse peur des investisseurs français
Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a publié son rapport 2009 sur les entreprises françaises et l’Afrique. Il pourrait tenir en une phrase : «Le continent africain offre un environnement plus moteur que jamais». Selon le conseil présidé par Gérard Pélisson, co-président fondateur du groupe Accor, cette embellie est tirée par les flux financiers de la diaspora qui deviennent des éléments clés de certaines économies comme celle du Sénégal. Les envois d’argent des émigrés dynamisent des secteurs comme les banques, la construction, l’immobilier et les services en général. Mais malgré un taux de croissance moyen compris entre +4 à +6% depuis 5 ans, le pouvoir d’achat de la majorité des Africains reste en berne. Les besoins sociaux ne sont pas couverts et la répartition des fruits de la croissance est inexistante.

Au Sénégal, le rapport annuel présentant les perspectives économiques en Afrique, assorti d’une analyse par zone et par pays, note un «petit fléchissement» des résultats des entreprises françaises : 9 sociétés sur 10 étaient bénéficiaires en 2007, 7 sur 10 en 2008 et 8 sur 10 devraient l’être en 2009». Autrement dit, tout va bien dans l’ensemble. Sauf que le CIAN relève dans son rapport des facteurs préoccupants pour l’avenir des affaires.

Dégradation du climat des affaires

L’environnement des affaires au Sénégal obtient une note de 2,7/5. Cette note, à peine la moyenne, est déterminée en fonction de points forts et faibles. Au chapitre des avantages, le rapport cite «les infrastructures portuaires et aériennes, les télécommunications les mieux cotées de l’Afrique de l’ouest-, le régime fiscal, la qualité du personnel de maîtrise, le coût de la main d’œuvre, la formation et la sécurité».

En revanche, les investisseurs français se plaignent du «mauvais état du réseau ferroviaire, de la fraude douanière et fiscale, des jugements arbitraires, des délais et procédures de paiement, des coûts élevés de l’énergie et de l’impact du secteur informel ». Alors que le ministère de l’Economie et des finances annonce une croissance de 5,3% pour l’année 2008, le rapport prévient que «ce chiffre est à prendre avec beaucoup de précaution». En effet, plusieurs facteurs permettent de revoir cette prévision à la baisse. «La dégradation du climat des affaires, notamment la fraude, les problèmes d’approvisionnement en électricité, les délais de livraison et les lenteurs administratives, la difficulté de recouvrer les créances notamment dans le Btp», préoccupent les investisseurs français. «En outre, le pays fait face à d’importants dérapages budgétaires», ajoute le rapport. L’Etat doit d’importantes sommes à près de la moitié des entreprises françaises installées au Sénégal. Le niveau de corruption n’a pas échappé au rapport qui le trouve «moyen», à 2,1/5.

Le Sénégal, pays à risque

Par ailleurs selon le rapport, le Sénégal n’est pas un pays très sûr pour des investissements. En effet, sur une échelle de notation qui va de A1 pour les pays à risque faible à D, pour les pays à risque élevée, en passant par A2, A3, A4, B et C. Le Sénégal se retrouve avec une note B, juste devant des pays comme le Zimbabwé, le Rwanda ou encore la RDC et la Gambie. Le peloton de tête est conduit dans l’ordre par le Botswana (A2), suivi de l’Afrique du Sud, de Maurice et de la Namibie (A3).

Malgré cette notation, l’année 2009 s’annonce bien. Les perspectives agricoles sont «excellentes» selon le rapport. Après deux années de recul, la production de céréales devrait atteindre 1,8 millions de tonnes, près du double de l’année précédente. Les projets des pays du Golfe, qui sont déjà en tête des investissements directs étrangers (Ide), devraient porter la croissance dans les années à venir. En octobre 2007, Dubaï Port World (Dpw) a remporté la concession du port à conteneurs de Dakar pour une durée de 25 ans avec un plan d’investissement de 300 milliards de FCFA. La Jebel Ali Free Zone (Jafza), filiale de Dpw, a signé la convention de développement de la zone économique spéciale de Dakar avec 800 millions de dollars d’investissement.

Ce n’est pas tout. Arcelor Mittal devrait, selon le rapport, investir 2,2 milliards de dollars dans le développement de la mine de fer de la Falémé. L’Australien Mineral Deposits Limited (Mdl) construit une mine à ciel ouvert à Sabodala pour des prévisions de productions estimées à 168 000 onces d’or en 2009. Mdl exploitera aussi les gisements de zircon et de titane sur la Grande Côte avec un investissement de 90 milliards de FCFA. Pour l’instant, ce ne sont que des perspectives qu’une crise politique pourrait contrarier.



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