Avec un prêt de 7,3 milliards octroyés par la Boad, la Senelec boucle le financement de la centrale de Kahone, première étape d’un programme étalé sur 7 ans.
Le prêt de 7 milliards 300 millions de francs Cfa, octroyé par la Banque ouest africaine de développement (Boad), permet à la société nationale d’électricité (Senelec) de boucler le financement de base de 32 milliards de francs Cfa, nécessaire à la réalisation de la centrale de Kahone 2. La convention de prêt relative à ce montage financier a été signée, hier, entre les deux partenaires au siège de la société d’électricité. Un prêt qui servira à financer une partie de l’acquisition des fournitures et équipements destinés à la réalisation de la nouvelle centrale. Kahone 2, d’une capacité de 60 Mégawats (Mw) avec 4 moteurs diesel de 15 Mw chacun, fonctionnera au fuel lourd et permettra «d’appréciables gains qui contribueront à améliorer les performances économiques de l’entreprise», souligne M. Latsoukabé Fall, le Directeur général de la Senelec. Outre cet aspect, il ajoute que «la mise en service de cette centrale participe grandement à la résorption du gap qui existe entre l’offre et la demande».
La réalisation de cette centrale marque le démarrage du programme d’investissement d’un coût de 520 milliards, qui couvre la période 2008-2015, mis en place par le gouvernement du Sénégal pour sortir la société d’électricité de la crise dans laquelle elle est plongée. Avec le renforcement de l’offre, la diversification des filières de production et la maîtrise de la demande, ce programme vise à augmenter l’offre d’énergie. Et les premiers effets des investissements massifs se feront sentir en fin 2008, promet M. Fall, avec l’achèvement de ce projet. Une façon pour la Senelec de pallier un déficit chronique dans la fourniture d’électricité, due à l’ancienneté des outils de production. Ainsi, Latsoukabé Fall note que même si la production du groupe Était de 387 Mw en Octobre 2007, «l’âge assez avancé des machines et les difficultés de maintenance font qu’il n’est pas toujours possible d’avoir toute la disponibilité requise au niveau des groupes». A ce facteur s’ajoute le rythme de croissance de la demande, qui est de 8% par an. Comparé au Pib, «ce taux est énorme», estime le directeur et traduit une demande forte.
La dynamique ainsi enclenchée se poursuivra dans les prochaines années, avec la construction d’une centrale à charbon à Bargny, d’une capacité de 125 Mw en 2010, et l’accélération du recours aux énergies renouvelables et au biocarburant, auxquels s’ajouteront les centrales de Tobene (70 Mw en 2009), de Kaolack et Saint-Louis (centrales à biomasses). Le recours aux énergies renouvelables permettra à la Senelec de réduire le poids du pétrole dans le système de production, ainsi que les impacts liés au coût de plus en plus élevé de cette matière première sur les marchés mondiaux.
Dans cette opération de la centrale de Kahone, la Senelec s’est entouré de deux partenaires, le groupe finlandais Wartsilla, maître d’ouvrage de ce projet et la Boad, qui porte ainsi à 229,7 milliards de francs Cfa, le volume global de ses investissements au Sénégal.
0 Commentaires
Participer à la Discussion