La tarification de l'électricité va bientôt connaître des innovations. En effet, la Commission de régulation du secteur de l'électricité (Crse) est sur le point d'apporter des correctifs nécessaires sur le mode de facturation de l'électricité. Le président de cette structure de régulation justifie sa motivation par le souci d'apporter une certaine équité dans le paiement des factures de la Société nationale d'électricité (Senelec). ‘Au niveau de la tarification, la Senelec a jusqu'à présent une tarification dégressive. Cela veut dire que vous avez une première tranche de consommation qui est chère.
Ensuite une deuxième qui est moins chère, et une troisième qui est encore moins chère. C'est-à-dire que plus vous consommez, moins vous payez l'unité du kwh. Ceci est en déphasage complet avec la structure de notre parc et par rapport également aux coûts qui sont engagés pour satisfaire à la demande du client’, a expliqué Ibrahima Thiam.
Selon le régulateur, ‘au lieu d'avoir une consommation dégressive, nous devons avoir une consommation progressive comme c'est le cas pour l'eau. Ceci devrait avoir une incidence notable sur les factures du consommateur moyen parce qu'il n'est pas normal, du point de vue de l'équité, que ceux qui ont le plus de moyens pour payer payent moins l'unité que ceux qui consomment le moins pour des besoins essentiels’. D'où sa décision de changer la donne. ‘Nous sommes en train de faire des simulations pour inverser la tendance, pour faire en sorte que le tarif reflète réellement les coûts qui sont engagés et que ceux qui consomment le plus payent le plus que ceux qui ne se contentent que des unités de base’, a-t-il indiqué. A ce propos, le président de la Crse a fait état de l'existence d'une étude qui a été commanditée et dont les conclusions sont en train d'être analysées par ses services.
Mais la révision de la facturation de la Senelec n'est pas le seul chantier en cours de la Crse, d'après son président qui a aussi cité la campagne d'information et de sensibilisation des populations sur le bon usage du courant électrique. ‘Nous sommes en train de finaliser un plan de communication avec le financement de la Banque mondiale pour informer les populations sur la meilleure façon d'utiliser l'électricité’, a révélé Ibrahima Thiam. A cet égard, il a estimé que les populations ne sont pas toujours bien éduquées du point de vue de la façon d'utiliser l'électricité. ‘Vous êtes chez vous, il y a un délestage à 21 h. A 23 h, tout le monde dort et personne ne songe à éteindre les lampes. Vous vous réveillez à 5 h du matin alors que le courant est apparu à 1 h du matin. Pendant quatre heures, tous les équipements qui n'étaient pas nécessaires, ont fonctionné.
Vous vous retrouvez alors avec une facture qui n'aura pas bougé parce que les lampes sont restées allumées. Et les gens disent que voilà, on nous coupe à longueur de journée et les factures deviennent plus chères’, a-t-il commenté en guise de réaction à notre interpellation sur la cherté des factures de l'électricité.
Sur un autre chapitre, il a jugé nécessaire de mettre à la disposition des populations l'ensemble des recueils de procédures que la commission a élaborés pour leur expliquer comment ils peuvent, de façon régulière, faire usage de leur droit à l'électricité de manière générale.
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