L’Etat du Sénégal avait pris l’engagement de subventionner le riz brisé parfumé ordinaire à hauteur de 35 000 francs Cfa par tonne et le parfumé de luxe à 48 000 francs. Une décision qui avait permis au consommateur sénégalais de se payer le kilogramme de riz brisé entre 270 et 280 francs. Pour faire appliquer ces tarifs chez les détaillants, l’on avait fait appel à vigilance de la Brigade d’enquête et de surveillance du Service régional du commerce afin de parer à toute spéculation. Seulement, depuis quelques jours, la ménagère fait des pieds et des mains pour se procurer du riz sur le marché.
Devenu brusquement une denrée rare, le riz brisé se vend sur le marché noir entre 400 et 500 francs le kilogramme. Ainsi, on en tend à croire que la pénurie de riz tant crainte est arrivée. Mais si l’on en croit le secrétaire général de l’Unacois Jappo, Mame Bou Diop, ‘le riz est bel et bien disponible au Sénégal’. Les commerçants informent qu’il ne dépend que de l’Etat pour que la donne change. En effet, explique Mame Bou Diop, ‘l’Etat tarde à payer aux commerçants la somme relative à la subvention du riz’. Aussi, ces derniers ont-ils choisi de garder leurs stocks en attendant que l’Etat respecte ses engagements. ‘Nous avons décidé de ne plus vendre à perte’, déclare un autre commerçant qui, par ailleurs, rajoute que l’application de la vérité des prix est inévitable à l’heure actuelle. Des propos que le nouveau président de l’Unacois Jappo, Idy Thiam, cautionne. ‘Même si l’Etat subventionnait à hauteur de 100 mille francs par tonne, il ne peut empêcher une hausse du prix du riz’, juge-t-il.
En outre, Idy Thiam et ses camarades n’ont pas manqué de dénoncer l’attitude de l’Etat qui consiste à les mettre en mal avec les consommateurs ‘en faisant croire que la baisse du prix du riz ne dépend que des commerçants’. Rappelant que c’est le contexte économique mondial qui explique le fait que le riz coûte cher partout, le président de l’Unacois Jappo affirme qu’en dehors du riz, les autorités sénégalaises peuvent faire un geste pour compenser la cherté de cette denrée par une baisse du prix de l’huile, de la tomate, du sucre… Autant de produits qui accompagnent la préparation des plats. Toutefois, les commerçants trouvent que l’Etat préfère ‘s’acharner’ sur eux et parallèlement ‘défendre une minorité d’agro-industriels qui s’enrichissent sur le dos des Sénégalais’.
Le président de l’Unacois Jappo effectuait, samedi, une visite de terrain, au niveau de la section Unacois de Thiaroye. Une occasion pour le successeur de Moustapha Fall à la tête de l’Union des commerçants de s’enquérir des problèmes de ses camarades de la banlieue.
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