Pour en finir avec les délestages de la Senelec et avec les autres maux qui gangrènent le secteur de l’énergie, l’Etat a besoin d’un financement de 845 milliards Cfa. La révélation a été faite par le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, hier à Paris, lors d’une réunion avec les partenaires au développement.
La troisième mi-temps de la rencontre entre le Sénégal et ses partenaires au développement s’est jouée hier, au bureau de la Banque mondiale à Paris, comme annoncé. Les discussions étaient entièrement orientées vers le secteur de l’énergie. Il faut dire que la situation catastrophique que connaît le Sénégal en ce domaine, valait bien une séance spéciale. Pour les autorités sénégalaises, il s’agissait en effet d’exposer aux bailleurs leur programme, en vue de relancer la Sénélec et la Sar. Mais aussi, et surtout, de les convaincre à participer à la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation du Plan de redressement du secteur de l’énergie (Prse). Et selon le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, qui a présenté ce plan qui s’étend sur cinq ans (2007- 2012), il faut 845 milliards de francs Cfa pour atteindre l’objectif de redressement.
FINANCES DE LA SENELEC
Pour permettre à la Senelec de mettre fin à ses fameux délestages, le financement nécessaire s’élève à 141 milliards Cfa, a annoncé son ancien directeur général. Les besoins en financement des autres sous-secteurs sont répartis comme suit : 240 milliards pour les biocarburants et les énergies renouvelables, 229 pour les hydrocarbures, 165 pour poursuivre la politique d’électrification rurale, 47 pour la maîtrise de la demande, 13 pour les combustibles domestiques, et 10 pour le renforcement des capacités. Le Prse présenté par Samuel Sarr, insiste beaucoup sur la situation financière de la Senelec. S’appuyant sur un rapport de Ecobank, qui met en évidence le besoin de restructuration financière de la société d’électricité, il a en même temps indiqué que l’Etat va donner 65 milliards de francs Cfa à la société. A en croire le ministre de l’Energie, 40 milliards seraient déjà décaissés à ce jour. Le reste le sera dans les prochains mois. «Le gouvernement a fait un effort», se félicite-t-il. En demandant aux consommateurs d’en faire également, en acceptant l’augmentation des tarifs de l’électricité. Juste avant le départ de la délégation gouvernementale pour le rencontre de Paris avec les bailleurs, la Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse) a suivi les recommandations du ministre M. Sarr, et annoncé une hausse de 6% des tarifs de l’électricité (Voir Le Quotidien n°1423 de samedi 29 et dimanche 30 septembre 2007).
A la recherche de la potion magique, l’Etat, dans son nouveau plan, s’est engagé à améliorer la gouvernance de la Senelec et de la filière pétrolière. Cette priorité, selon Samuel Sarr, doit être suivie autant au niveau des entreprises publiques que des structures privées intervenant dans le secteur.
Une réforme institutionnelle de la Senelec est également annoncée par le Prse. Elle consisterait notamment au dégroupage des trois activités de production, de transport et de distribution.
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