ENTREPRISES EN DIFFICULTE : Un fonds de sauvetage préconisé

Nombre d’entreprises sénégalaises sont en instance de liquidation. Certaines ont fini de mettre la clé sous le paillasson. D’autres marchent encore sur des béquilles. Pour sauver ces sociétés en difficulté, des chefs d’entreprise proposent la création d’un fonds de restructuration.

La création d’un fonds de restructuration est une urgence que la Stratégie de croissance accélérée (Sca) doit intégrer pour aider des entreprises en difficulté à se repositionner. C’était le sentiment le mieux partagé, hier, par des chefs d’entreprise sénégalais, au cours de la première édition des «Business breakfasts» (petit-déjeuner d’affaires) du Groupe Promo Consulting.

Pour Amadou Seck, Directeur général d’Askia Assurances, ce fonds, comme il en existe au Maroc, en Tunisie et ailleurs dans le monde, permettra d’aider les entreprises en difficulté à retrouver leur équilibre financier. Aussi souhaite-t-il la création d’un fonds d’amorçage pour aider les promoteurs à finaliser leurs projets et un troisième fonds de développement qui pourrait donner à une entreprise locale une dimension régionale. «L’accès aux crédits pose un grave problème, puisque les banques qui y interviennent le font pour des étrangers. Conséquence : la production brute du pays est fortement contrôlée par des étrangers», déplore M. Seck. Il recommande «une véritable promotion des promoteurs en donnant aux entreprises une dimension régionale». Les taux de prélèvement sont extrêmement élevés par rapport à la capacité de création des richesses. «Ce qui explique aussi le train de vie élevé de l’Etat, la pauvreté des ménages et la faiblesse des entreprises», regrette le Directeur général d’Askia Assurances. Il s’est également attardé sur la fiscalité, «un autre facteur pesant qui fait hésiter des investisseurs». «Nous avons des perspectives intéressantes, mais, les investisseurs préfèrent s’installer ailleurs et considérer le Sénégal comme une filiale», relève-t-il.

Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad), Amadou Lamine Niang, a également insisté sur l’opportunité de création de ce fonds. «Il urge de mettre en place ce fonds pour accompagner les entreprises et mieux tirer la croissance», a répété M. Niang.

Pour sa part, le Directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), Modibo Diop, a rappelé que la Stratégie de croissance accélérée est «surtout une école sénégalaise pilotée par des jeunes cadres sénégalais. Ceci est d’autant plus important que le développement d’un pays ne peur être exogène. Il est conduit politiquement, économiquement et socialement par nous-mêmes». Le Secrétaire exécutif de la Stratégie de croissance accélérée (Sca), Ibrahima Wade, n’a pas manqué de rappeler l’ambition de la Sca de réduire la pauvreté en accompagnant les entreprises. Ainsi, il s’engage à faire siennes les suggestions des chefs d’entreprise.

Le président du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) et promoteur du Groupe Promo Consulting, Mbagnick Diop, a invité les chefs d’entreprise à fédérer leurs efforts pour la réussite de leurs sociétés. «Cette initiative (les petits-déjeuners d’affaires de Promo Consulting) est une plateforme d’échanges entre acteurs publics, économiques, financiers, experts et universitaires sur la nature des contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises. Et, de ce fait, un cadre de réflexion sur des solutions de relance des entreprises en difficulté», a indiqué Mbagnick Diop.