En septembre 2007, le premier lingot d'or tiré de Sabodala devrait être présenté aux autorités par la société Mineral deposits limited (Mdl). Mais ce lingot sera différent de celui présenté naguère au président Diouf par son Premier ministre Habib Thiam comme étant un produit de la mine d'Eximcoor à Sabodala. Seulement, si Mdl est sur le point de décrocher le fameux sésame, il n'en est pas de même pour ses concurrents "Oromin exploiration limited" (Canada), "Axmin" (Angleterre) et "Randgold ressources limited" (Afrique du Sud). Le ministre de l'Energie et des Mines en visite sur le site les a exhortés à dépasser le stade de la recherche le plus rapidement possible s'ils ne veulent pas se voir retirer le permis.
Le premier lingot d'or de Mdl (Mineral deposits limited) sortira de son projet "Exploitation or-Sabodala, périmètre de 20 km2" en septembre 2007. Et celui-ci ne sera, sans doute, pas comme ce premier lingot présenté naguère par Habib Thiam, alors Premier ministre, au président Abdou Diouf comme le premier tiré de Sabodala par Eximcoor.
Coïncidence, ce projet Mdl qui a reçu lundi dernier la visite du ministre de l'Energie et des Mines, est situé non loin des installations d'Eximcoor qui a arrêté ses travaux. C'est de ce sol de couleur rougeâtre que sortira le premier lingot d'or, selon Me Madické Niang qui s'est montré très optimiste. D'ailleurs, deux engins ayant la forme d'un bulldozer sont à pied d'œuvre sur le site. Ce sont des équipements de sondage. Et selon Cheikh Faye, le responsable local du projet, ils ont permis à Mdl de sonder plus de 30 000 m (30 km) de profondeur depuis le 30 juin 2005 et ils poursuivront leur œuvre jusqu'en fin 2006. A l'en croire, de grandes intersections aurifères ont été recoupées grâce à ces sondages.
Les travaux de recherches effectués durant les six derniers mois ont permis à Mdl d'augmenter de 25 % les réserves d'or et de 100 % les ressources, selon Cheikh Faye. D'après lui, le projet nécessitera un investissement de 98 millions dollars Us et produira plus de 150 minces d'or (4,65 t) par année durant sept ans au moins. L'usine d'exploitation qui sera installée à cet effet, traitera 2 millions de tonnes de minerais avec une teneur moyenne de 2,5g/t d'or par année, soit 10 fois la capacité de l'exploitation installée à Eximcoor.
Cette production suscite beaucoup d'intérêt du côté du gouvernement. Non pas parce qu'elle placera le Sénégal à la dixième place des pays africains producteurs d'or et lui permettra d'avoir une mine de rang international, ainsi que l'espère Madické Niang. Mais surtout parce que les redevances minières au taux de 3 % de la valeur carreau-mine à payer au gouvernement généreront quelque 2,5 millions de dollars Us par an sur la base d'un prix de l'or de 500 dollars Us par mince. Cela représente un chiffre d'affaires annuel de 75 millions de dollars Us.
Le gisement d'or de Sabodala est constitué d'une roche encaissante dure à or très fin nécessitant une grande énergie de concassage et broyage. Il contient des ressources de 1,26 million d'onces d'or avec un très grand potentiel de découverte de ressources additionnelles. C'est dire que le parcours qui attend Mdl n'est pas facile.
Si Mdl se trouve dans une bonne position de décrocher le fameux sésame après un dur labeur et des investissements importants, ce n'est pas le cas de ses concurrents qui opèrent sur le même terrain. En effet, pour les sociétés "Oromin exploiration limited" (Canada), "Axmin" (Angleterre) et "Randgold ressources limited" (Afrique du Sud), ce n'est pas encore le bout du tunnel. Encore en phase d'exploration, ces entreprises qui ont une durée de vie moyenne de dix ans au Sénégal, devront encore, outre les investissements lourds, braver la poussière et la chaleur de Sabodala avant de s'atteler à l'exploitation de l'or qu'elles auront à découvrir. Leurs patrons qui se sont félicités de la visite du ministre de l'Energie et des Mines se montrent cependant optimistes quant à une éventuelle découverte. Mais Me Madické Niang estime que l'attente a été longue et les a exhortés à dépasser cette étape de la recherche le plus rapidement possible. Faute de quoi, il menace de leur retirer le permis. "Le problème que nous avons, c'est qu'il faut nécessairement terminer les travaux, estimer la réserve, réaliser une étude, avant de pouvoir se lancer dans l'exploitation. J'ai vu que l'exploration est trop avancée, mais aucune de ces sociétés n'a voulu s'engager à avancer une date précise d'exploitation parce qu'il y a des étapes à réaliser", a expliqué le ministre.
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