FACE AU MUTISME DES AUTORITÉS:Les boulangers prêts à imposer une hausse de 25f sur le prix du pain

Les boulangers n’en peuvent plus de courir derrière l’État pour une augmentation de 25f du prix du pain. Face au mutisme des autorités depuis un mois et demi, les boulangers cogitent entre forcer la main à l’État d’augmenter le prix de la baguette de pain ou tout simplement fermer boutiques si la situation continue. Il s’y ajoute aussi que des rumeurs font état d’une éventuelle pénurie de farine qui risquerait d’aggraver leur situation déjà catastrophique avec les hausses répétées du prix du carburant.

« Augmenter le prix du pain de 25f ou bien nous allons fermer tout simplement boutiques ». C’est le cri du cœur que lancent les boulangers à l’État pour expliquer leur désarroi face à la situation de hausse des intrants liée à la fabrication du pain. Il s’agit notamment de la farine qui a subi une hausse de plus de 2000f entre novembre et aujourd’hui et le gasoil qui a augmenté à deux reprises à l’intervalle d’un mois. Une situation qui selon Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs), est aujourd’hui à l’origine de la fermeture de plusieurs boulangeries qui s’est de plus en plus accentuée, parce que ne pouvant plus supporter le rythme imposé par ces hausses répétées des intrants (farine, gasoil).
Et à l’inverse, M. Gaye indique que l’État a imposé aux boulangers de maintenir le prix actuel de 150f la baguette, parce qu’étant soumis au décret 1246 du 6 novembre 2006.Ce qui fait qu’aujourd’hui, il est impossible pour les boulangers de procéder à la hausse du prix du pain. Il explique que pour 10 sacs de farine, il faut au moins 100 litres de gasoil pour faire fonctionner les machines et cela entraîne des manques à gagner énormes. C’est ainsi, dira, Amadou Gaye, les boulangers ont sollicité depuis une mois et demi, une audience avec le Premier ministre et le ministre du Commerce et de la Consommation pour exposer cette nouvelle situation dont ils sont confrontés et trouver avec l’État des solutions durables au secteur et préserver ainsi les milliers d’emplois qui gravitent autour.
Un secteur qui en en croire le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs), regroupe plus de 1 200 boulangers à travers le Sénégal et fait un chiffre d’affaires journalier d’au moins 400 millions Fcfa. Il estime qu’un tel secteur ne doit pas être laissé mourir.

Faire fi du décret comme les transporteurs

Il s’y ajoute aussi qu’à côté de ces problèmes, des rumeurs font état d’un probable pénurie de la farine qui serait occasionnée, de manière volontaire par les Grands moulins, en vue de préparer une nouvelle augmentation de son prix. Une situation qui risquerait une nouvelle fois de rendre plus difficile la tâche des boulangers. C’est pourquoi, indique M. Gaye, les acteurs ont voulu prendre les devants face au mutisme et à cette manque de sensibilité des autorités à la situation du secteur. « D’ici une semaine, si les choses ne bougent pas, nous allons procéder nous-mêmes, à l’augmentation du prix du pain entre 15 et 25f » lance comme ultimatum, le président de la Fnbs, affiliée à la Cnes, histoire de résister à une éventuelle hausse de la farine, mais surtout pour la survie de nombreux boulangers.
Il fonde cette décision sur le fait que les transporteurs (bus Tata) liés au même décret 1246 du 6 novembre 2006, ont unilatéralement décidé de procéder à une hausse de 25f sur le prix du transport des mini bus Tata. Une démarche qui a déjà été affichée à l’occasion de rencontres avec l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs), « Sos consommateurs » et le « Front Siggil Sénégal ».