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Economie

Filière laitière : Les débuts de l’industrialisation

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Filière laitière : Les débuts de l’industrialisation

La Laiterie du Berger (LDB) est la seule industrie laitière au Sénégal qui base ses approvisionnements sur du lait collecté localement dans la zone du fleuve Sénégal et non sur du lait reconstitué à partir de poudre importée.

Il est connu que les importations de produits laitiers au Sénégal (essentiellement sous forme de poudre) correspondent à plus de 30 milliards de francs CFA par an, et que la production nationale de lait sensiblement égale en volume (environ 36.000 litres) aux importations reste très peu valorisée.

Le dynamisme sensible sur le marché du lait sénégalais profite peu aux éleveurs, puisque la plupart des entreprises commercialisant des produits laitiers ne s’approvisionnent pas au niveau de la production locale. Pourtant il semble y avoir une réelle demande des marchés urbains pour les produits élaborés à partir de lait frais.

LDB, en basant son approvisionnement sur le lait de collecte et non sur la poudre importée, se positionne à la jonction entre les éleveurs et les marchés. L’enjeu, en généralisant notre démarche est de parvenir à valoriser la production nationale dont le volume n’est pas négligeable.

Il s’agit donc d’un projet d’entreprise ambitieux, et par le passé plusieurs initiatives de collecte à grande échelle ont connu des échecs pour des raisons diverses alors que dans la sous-région dans des conditions comparables, d’autres initiatives se sont développées avec un réel succès.

Les promoteurs de l’entreprise sont trois jeunes sénégalais rassemblant de fortes compétences techniques dans le domaine. Ils ont également impliqué des partenaires de référence dans leur projet, pour augmenter ses chances de succès.

Leur souhait est aussi de construire un partenariat fort avec les structures étatiques ou non-étatiques d’encadrement et de modernisation de l’élevage.

Une locomotive pour l’élevage dans la zone

Installée au quartier Thiabakh pour un coût global de 700 millions Cfa et la nouvelle unité laitière de Richard Toll permet aujourd’hui à plus de 240 fournisseurs chargés de la ravitailler quotidiennement en lait frais, d’avoir des revenus mensuels consistants. Cette entreprise fait travailler 47 employés permanents, collabore étroitement avec l’école supérieure polytechnique et autres instituts qui s’activent dans ce domaine et collecte chaque jour du lait frais dans un rayon de 50 kilomètres avec des véhicules Pick-up opérationnels.

Avec un système à plaques très moderne, les collecteurs refroidissent le lait frais à quatre degrés Celsius en quatre secondes. Le produit fini sous emballage biodégradable est vendu sur place.

Au niveau de cette laiterie qui a une capacité de traitement de 1200 litres/heure (ce qui fait approximativement une capacité de traitement de 10.000 litres/jour) c’est 2000 litres de lait frais qui sont traités tous les jours.

Le lait frais principalement collecté suivant un axe vers le lac de Guiers et un autre vers la zone sylvopastorale est acheté bord ferme aux producteurs à 200F/litre.

En saison de pluies, indique M. Barro, la quantité de lait traitée est très importante, alors qu’en saison sèche, elle tourne autour de 1000 litres/jour sur l’axe réorienté du lac de Guiers et de l’axe routier.

Cette laiterie polarise plus de 240 fournisseurs notamment des éleveurs et met à leur disposition de l’aliment de bétail concentré vendu prix usine. L’usine dispose de deux camions citerne de 500 litres qui collectent deux fois par jour du lait frais au niveau des éleveurs qui stockent la matière première dans 106 bidons de 16 litres.

Bagoré Bathily vétérinaire : « Poser un garrot à la saignée laitière locale »

« Dans les conditions économiques actuelles, on constate au Sénégal une progression importante de la consommation de lait. Mais celle-ci profite surtout aux laits importés (liquides, végétaux en poudre ou concentrés, laitages et fromages.) Au cours de l’année 2004, 34.600 tonnes ont été importées au Sénégal, pour une valeur marchande de 36.568 millions de francs » a souligné M. Bagoré Bathily docteur vétérinaire, l’un des promoteurs de la laiterie du Berger.

Selon lui en 2005 un peu plus de 36.000 T de produits laitiers ont été importés correspondant à une sortie de devises de plus de 42 milliards. Les laits liquides, concentrés ou en poudre représentant l’essentiel (près de 95 % en volumes et 90 % en valeurs) a fait noter le Dr Bathily.

Les laits importés particulièrement le lait en poudre, disposent de circuits de commercialisation longs et de l’avantage d’accéder directement au marché principal des consommateurs qu’est Dakar sans frais ni délai de transport. De plus pour rendre ces produits disponibles sur les lointains marchés extérieurs, ces laits disposent d’une longue conservation car stérilisés concentrés ou en poudre.

Pendant ce temps, la filière laitière interne est en jachère car pendant la saison des pluies de grandes quantités de lait sont déversées dans la nature faute de moyens de conservation et de transformation. »

C’est pour ces raisons selon notre interlocuteur qu’il est urgent d’adopter à notre tour des politiques propres à stimuler notre filière de lait local à circuit de commercialisation court. Il faut a t-il souligné encourager la transformation industrielle qui allongera le circuit de commercialisation du lait et de ses sous-produits. D’autant plus que faute d’intérêt pratique pour les producteurs, le potentiel local est bradé, alors que la demande du marché principal augmente.

Agriculture : Parution du second numéro de AFROVISION

Le second numéro du bulletin trimestriel d’informations Agrovision publié par la Conférence des Ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans le cadre du Projet de Renforcement de l’Interface entre les Etats et les Chambres d’Agriculture (PRIECA/ AO) est paru cette semaine.

Cette publication veut contribuer au renforcement du dialogue entre les acteurs politiques et le secteur privé agricole afin qu’ils se concertent davantage pour la formulation et la mise en oeuvre de politiques agricoles. Ce second numéro revient sur l’information de marché, fondamental dans la commercialisation des produits agricoles et vecteur déterminant dans le développement des échanges intra-régionaux de même que sur la croissance et la compétitivité de l’agriculture. Agrovision s’intéresse aussi aux priorités de la recherche au cours des dix prochaines années et analyse les tendances du marché pour les exportations de fruits et légumes pour les pays AOC tout en mettant en lumière l’exemple réussi des paysans maliens en matière de gestion de l’offre.

 



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