Financement des Pme : L'Adepme pour une hausse de 20 % du portefeuille bancaire

Les banques de la place ont été invitées à revoir à la hausse leur portefeuille bancaire Pme, l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises s’étant engagée, par la voix de sa directrice générale, à sécuriser le crédit.

La directrice générale de l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme) a invité, avant-hier, les banques à revoir à la hausse le portefeuille bancaire Pme pour permettre à celles-ci de se développer. ‘Nous lançons un appel aux institutions financières pour qu’elles accordent une oreille encore plus attentive aux sollicitations des Pme. Nous leur demandons une augmentation de 20 % de leur portefeuille Pme afin de permettre aux chefs d’entreprises de jouer pleinement leur rôle de moteur de la croissance’, a plaidé Mme Thérèse Diédhiou. La directrice générale de l’Adepme s’exprimait à l’ouverture officielle du forum axé sur la promotion du crédit-bail au Sénégal. Une rencontre organisée par sa structure en partenariat avec la Société financière internationale, filiale du groupe de la Banque mondiale (Bm). ‘Il faut nécessairement que les institutions financières accordent plus de crédits aux Pme’, a-t-elle insisté. Et Mme Diédhiou de rassurer les représentants des banques à la rencontre : ‘Nous sommes prêts à sécuriser le crédit.’

Au Sénégal, le secteur bancaire finance moins de 20 % du produit intérieur brut (Pib) alors que ce taux dépasse les 70 % dans les économies développées. Le paradoxe est que cette contribution à l’économie des Pme sénégalaises ne va pas de pair avec leur nombre. En effet, elles représentent 90 % des entreprises mais seulement 33 % de la valeur ajoutée, 36 % du chiffre d’affaires et 42 % de l’emploi. Comparées à la France, elles contribuent à hauteur de 53 % de la valeur ajoutée, 51 % du chiffre d’affaires et 65 % de l’emploi avec un financement de 70 % du Pib par le secteur bancaire, selon le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République du Sénégal. Ce dernier de prédire des difficultés si les banques ne font pas des efforts dans ce sens. ‘Il est certain que si des efforts ne sont pas entrepris pour améliorer qualitativement et quantitativement le portefeuille Pme des banques et structures financières décentralisées, il sera difficile d’améliorer l’accès des entreprises au financement en général et au crédit-bail, en particulier’, a averti Habib Sy.

Le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République a, en outre, invité la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à apporter les réponses idoines aux contraintes réglementaires soulevées par les banques et les structures de financement décentralisées. A ce propos, il a rappelé les réformes initiées par le gouvernement en vue d’offrir de nouvelles possibilités au financement des Pme. Il a cité, à cet effet, la mise en place d’un cadre incitatif pour faciliter l’accès au crédit des Pme par la création de la Caisse de dépôts et de consignation (Cdc). ‘Le chef de l’Etat a mis en place cette nouvelle structure pour apporter les ressources longues nécessaires au financement des investissements matériels et immatériels des Pme’, a-t-il souligné. Le ministre d’Etat a aussi cité le Fonds de promotion économique (Fpe) qui va connaître une mutation en devant une banque de développement pour compléter le dispositif.

La balle est maintenant dans le camp des chefs d’entreprises qui, selon Habib Sy, doivent être conscients que les banques et structures de financement décentralisées ne demandent qu’à augmenter leurs portefeuilles clients-Pme. Mais à la condition que les capitaux qu’elles apportent, soient placés dans des mains expertes, qui sauront les faire fructifier et garantir le remboursement du crédit à échéance.