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Economie

Franc CFA : 12 ans après, une surévaluation s’impose

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Franc CFA : 12 ans après, une surévaluation s’impose

Douze ans après la dévaluation du franc Cfa, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Une nouvelle politique monétaire en Afrique s’impose avec à la clé, une surévaluation et une intégration monétaire plus large. 

L’histoire précise que le Franc Cfa a vu le jour le 26 décembre 1945 dans un contexte géopolitique colonial marqué par la présence franзaise en Afrique. D’où le choix du sigle F CFA, Franc des Colonies Franзaises d’Afrique. Après les indépendances, il devient le Franc de la Communauté Franзaise d’Afrique, la zone franc couvrant deux régions en Afrique. Aujourd’hui monétaire à une autre, à savoir Franc de la Communauté Financière Africaine pour l’UEMOA et Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale pour la CEMAC. Pour des pays partageant la même monnaie, cette distinction parait paradoxale et reflète la grande dépendance du Franc Cfa vis-à-vis du Franc franзais. Si besoin en était de le rappeler, la dévaluation du 12 janvier 1994 est la preuve manifeste de cette dépendance. En effet la théorie économique qui sous-tend cette politique de la dévaluation met l’accent sur l’amélioration de la balance commerciale des pays concernés. 12 ans après, peut-on dire que le pari est gagné ? Assurément non. Alors, une nouvelle dévaluation de la zone serait-elle la panacée ? L’expérience de 1994 s’y oppose au point où la surévaluation du F Cfa se révèle la nouvelle piste à sonder.

EST-IL POSSIBLE DE SURÉ- VALUER LE FRANC CFA ?

La dévaluation a été initiée dans l’optique d’une amélioration de la situation économique des pays de la zone franc. Mais 12 ans après le constat est amer, tant pour les populations qu’au niveau des États : baisse du pouvoir d’achat, augmentation de l’encours de la dette extérieure en Cfa... De plus les exportations de cette zone étant pour l’essentiel des matières premières avec peu de valeur ajoutée et de surcroît dépendante des caprices fluctuant des cours du marché, l’espoir d’une amélioration de la balance commerciale a été déзu. Il apparaît alors qu’une surévaluation de cette monnaie pourrait être une réponse aux questions posées, avec des effets positifs et tangibles à travers la réduction de la dette, vu que la communauté internationale est très embarrassée quand il s’agit de l’effacement de la dette des pays pauvres. La surévaluation permettra également de mettre fi n en partie à la perte du pouvoir d’achat puisque les pays de cette zone pourront acquérir des équipements à un tarif plus compétitif grâce à la hausse relative de la valeur monétaire. A défaut d’industrie propre, l’importation de produits finis comme les outils informatiques, ou les équipements agricoles ne constituerait plus un investissement à très large échelle. Si la zone franc a des ambitions de devenir un poids lourd économique à long terme, il est crucial que les échanges intra-africains et intrazone Franc se développent davantage et ce n’est pas la juxtaposition qu’on constate qui peut faciliter l’essor de cet échange car les deux zones (UEMOA et CEMAC) ont suspendu la convertibilité des billets. Il y a eu une mesure de suspension de rachat de billets Cfa entre la zone Uemoa et la zone Cemac depuis septembre 1993. Ce qui sous entend que l’espace économique n’est pas totalement unifié. Par ailleurs, il faudra trouver un autre nom pour remplacer celui de ’’Franc Cfa’’ pour qu’il n’y ait plus cette connotation de servitude. Un nom au symbole fort, susceptible d’entraîner un élan collectif vers la naissance d’une Afrique nouvelle, dynamique, entreprenante et surtout gagnante. L’indépendance ne veut pas dire divorce avec la France ou l’Union Européenne par extension car le destin du F Cfa reste encore intimement lié à celui du Franc français et par ricochet à celui de l’Euro. La zone Franc devra initier une meilleure politique de la monnaie, une politique d’intégration qui doit s’affranchir du diktat des décideurs occidentaux beaucoup plus préoccupés par le devenir et la force de leur propre monnaie. La chose n’est pas impossible, surtout au regard des potentialités économiques qu’affichent certains pays comme le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Gabon etc. L’Afrique peut rêver d’asseoir les fondations d’une monnaie africaine sur le poids économique de tous ses pays réunis.

Nouvelle Eco



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