Selon une étude de diagnostic des infrastructures nationales en Afrique (Aicd, en anglais) de la Banque mondiale, globalement le Sénégal, qui investit 911 millions de dollars par an, soit 11% de son Pib sur les infrastructures, fait partie des pays les mieux lotis en Afrique subsaharienne. Même si des efforts restent à faire, notamment dans le secteur de l’électricité.
Dans une étude dénommée « L’infrastructure du Sénégal, une perspective continentale », la Banque mondiale souligne que « le Sénégal est bien placé sur le plan de la compétitivité internationale en Afrique », même s’il reste encore « des progrès à faire pour arriver au niveau moyen de l’ensemble des pays en développement ». Cette position, le Sénégal la doit essentiellement à la performance de ses installations portuaires et aéroportuaires qui font partie des plus performantes en Afrique subsaharienne. Le port de Dakar a notamment le temps de traitement des camions le plus bas de la région, même si, d’après les auteurs du rapport, le temps d’attente à quai est le plus long. Il convient toutefois de relativiser cet état de fait, car l’étude se base essentiellement sur des données de 2006 et 2007. « Depuis lors, d’énormes efforts ont été faits, souligne Bara Sady, Dg du Pad. En 2009, nous avons les coûts d’attente les moins longs sur la côte ». En revanche, par rapport aux autres aéroports de la région, « le Sénégal, plaque tournante émergente aérienne en Afrique de l’Ouest, affiche une très bonne connectivité internationale, de meilleurs standards de qualité et un volume de trafic international élevé ».
En ce qui concerne le réseau routier, malgré les progrès réalisés, « le financement de l’entretien des routes et le problème de la charge à l’essieu restent des défis importants à relever ». De fait, la comparaison indique « un état insatisfaisant des routes, mais une accessibilité en zone rurale relativement plus élevée ». Ici, les auteurs de l’étude suggèrent, par exemple, que le financement de l’entretien des routes puisse être assuré par une taxe optimale sur le carburant. Une proposition loin de faire l’unanimité parmi les acteurs, y compris M. Bara Sady qui propose de « réfléchir sur des financements alternatifs comme le payement d’un droit de passage », comme cela se fait dans d’autres pays. Tout compte fait, « l’entretien du réseau routier sénégalais est fortement sous-financé et qu’il semble possible d’augmenter les ressources qui y sont allouées ». Par ailleurs, le corridor régional ferroviaire Sénégal-Mali continue à représenter « un obstacle pour un transport des marchandises à cause principalement de la vétusté des voies ferrées ». Le volume de trafic de Transrail est faible malgré une assez forte demande intérieure. A titre indicatif, le volume de trafic de fret de Transrail est de 393 contre 794 millions tonnes-km pour Sitarail (Côte d’Ivoire-Burkina Faso). « La réhabilitation du réseau ferroviaire, jusque-là parent pauvre des investissements, comme l’indique l’étude, est nécessaire », admet Mme Nafi Ngom Diouf, nouveau ministre des Transports terrestres et ferroviaires. Au-delà de l’état des infrastructures, c’est leur système d’optimisation qui est en question, relève Momar Ndao. A titre illustratif, les données de l’étude montrent, par exemple, que la vitesse moyenne sur le corridor Dakar-Bamako est de 6 km par heure, contre une performance normale de 72 km/h. Cet état de fait s’explique principalement par les nombreux points de contrôle. Il convient de souligner que le gouvernement a récemment pris des mesures visant à les réduire au strict minimum.
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