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JOURNEE MONDIALE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANTS : 450 000 enfants de 5 à 14 ans travaillent dans des activités économiques

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JOURNEE MONDIALE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANTS : 450 000 enfants de 5 à 14 ans travaillent dans des activités économiques

Le Sénégal célèbre ce jeudi, à l’instar de la communauté internationale, la Journée mondiale contre le travail des enfants. En prélude à cette journée, un atelier de restitution d’une étude portant sur le thème «Comprendre le travail des enfants et l’emploi des jeunes au Sénégal» a été tenu hier dans un hôtel de la place. Selon cette étude, 450 000 enfants de 5 à 14 ans, soit 15 %, travaillent dans des activités économiques. Incursion dans l’univers de quelques-uns de ces enfants.

L’étude renseigne que le travail des enfants est beaucoup plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain. Cela s’explique par le fait que l’agriculture est le secteur qui emploie le plus grand nombre d’enfants. Suivent ensuite le commerce, l’industrie, les services domestiques ou autres. Le rapport souligne que l’expression «travail des enfants» signifie l’exercice par un enfant de travaux interdits et plus généralement de travaux compromettant l’éducation et nuisant à la santé et au développement physique, mental ou social des enfants. La main d’œuvre enfantine est surtout employée dans les travaux familiaux non rémunérés, signale l’étude.
 
L’entreprise familiale
Assane Niang, 15 ans, habitant la Médina, Rue 3 angle 8 et travaillant dans un garage sur l’avenue Malick Sy, ne dit pas le contraire : «J’ai arrêté mes études en 3e (cycle élémentaire) et ça fait deux ans maintenant que j’apprends la tôlerie chez mon père. Je n’ai pas de salaire, je ne suis pas payé à la fin du mois car je travaille pour mon père et, après tout, c’est lui qui subvient à mes besoins. Quand on apprend, il faut se concentrer uniquement sur ce qu’on apprend pour en tirer le meilleur profit. Comme on le dit, un apprenti ne doit pas être obsédé par l’argent. Il doit, au contraire, se battre tous les jours pour progresser et découvrir les subtulités du métier. Le jour où il estimera qu’il est assez outillé, il pourra ouvrir son propre atelier et commencer à gagner de l’argent. Mon père ne me paie pas, il se contente de m’acheter des habits à l’approche des fêtes». omme Assane, nombreux sont les enfants qui travaillent dans les entreprises de type familial ou individuel, c’est-à-dire dans les entreprises de toute petite taille. C’est le cas de I. Diagne, 13 ans, demeurant aux Parcelles Assainies, U.15, et travaillant à Grand-Dakar : «je quitte les Parcelles Assainies à 7h tous les jours, sauf le dimanche, pour arriver à Grand-Dakar vers 8h 10 ou 30. Ça dépend des embouteillages. C’est ma mère qui m’a recommandé ici auprès de mon oncle. Elle m’a assuré que ce dernier m’aidera à ouvrir mon propre atelier si jamais je maîtrise le métier. Je veux aider ma mère et mes sœurs car mon père est décédé». La main d’œuvre enfantine joue un rôle prépondérant dans la survie de nombreuses familles sénégalaises. Rencontré au Crédit Foncier suant à grosses gouttes et récupérant de ses efforts devant un chariot rempli de sachets d’eau qu’il a acheminé de l’hôpital Abass Ndao au Crédit Foncier, Moctar Kâ, 14 ans, acquiesce : «je viens de Pikine tous les jours. Je récupère mon chariot que je remplis de sachets d’eau la veille à Abass Ndao pour l’acheminer au Cédit Foncier où je m’arrête pour liquider la marchandise. Parfois, je finis vite, quelquefois je peux rester ici jusqu’à 18h avant de rentrer. Je verse quotidiennement l’argent à mon frère aîné avec qui je vis. Ce dernier y ajoute sa part et nous envoyons l’argent au reste de la famille restée au village».

La mendicité, un nouveau métier
Si la plupart des enfants travaillent pour le compte de leurs familles, le cas des talibés est tout autre. Ces derniers sont souvent exploités par des «marabouts» véreux qui leur réclament des versements quotidiens. Ce que confirme sans états d’âme M. Sow, 14 ans, Rue 7 angle  8 : «mon guide religieux, Serigne Issa Sow, me réclame un versement quotidien de 350 francs. Je quitte tous les jours à 6h du matin pour ne revenir qu’à 20h. Je mange avec la nourriture que j’ai quémandée. Le marabout m’a promis de me laisser le surplus gagné pour que je l’envoie à mes parents restés au Fouta, notamment au croisement Tarédji. Mais il le récupère le plus souvent et ça fait 7 ans que ça dure. Je n’ai pas revu mes parents depuis lors. De chaudes larmes se déversent aussitôt sur son visage innocent». Il en va ainsi de la vie quotidienne de milliers d’enfants sous nos tristes tropiques



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