Un chef de gouvernement qui reconnaît publiquement que son attelage est trop lourd, cela n’arrive pas souvent. Mais en plus, quand le même Premier ministre avoue que le nombre des agences nationales de son pays est excessif, il faut venir au Sénégal pour le trouver.
Le Premier ministre a, une fois de plus, avoué sans ambages qu’il était à la tête d’un gouvernement pléthorique. «Je suis le premier conscient qu’il y a trop de ministres au Sénégal dans cette phase actuelle.» Mais, comme il l’avait déclaré le jour de l’annonce du dernier remaniement ministériel, M. Macky Sall a voulu justifier son cabinet de plus de 40 ministres par le besoin de préserver la paix sociale.
Pour le chef du gouvernement, qui s’est exprimé le samedi dernier, lors du déjeuner organisé par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), si l’on cherchait à maintenir le nombre de ministres à 25, qu’il juge optimal pour un pays comme le Sénégal, ce seraient des situations de tension et de conflits que le gouvernement aurait à gérer. Néanmoins, Macky Sall promet, croix de bois, croix de fer, qu’«après les élections, nous reviendrons à des normes de gouvernement à dimension humaine».
Et de demander que l’on comprenne qu’un attelage qui a «huit composantes politiques et des éléments de la société civile, doit être nécessairement pléthorique». Décidément, en veine de confidences, Macky Sall reconnaît dans la foulée que même pour lui, le nombre des agences nationales pose problème. Il est conscient qu’elles sont devenues pléthoriques, parce qu’il y a eu des excès, même si, à un moment, leur existence s’expliquait par la faiblesse des capacités de directions dans les ministères. La solution, pour lui, serait de pousser la réflexion pour «un renforcement des capacités des directions des ministères». Toutefois, l’habitude étant une seconde nature, il ne va pas s’empêcher de faire la comparaison entre la pratique aux Etats-Unis d’Amérique et en France, avec ce qui existe au Sénégal.
«Aux Usa, il y a peu de ministères, mais nous trouvons un grand nombre d’agences, dont certaines, comme l’Usaid, gèrent parfois des budgets plus importants que certains ministères. En France, la situation est un peu plus complexe, mais aussi plus proche de ce que nous connaissons ici.» Néanmoins, repris par la raison, il se dira «conscient qu’il faut remédier à cette situation» que connaît le pays.. <10>[email protected]
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