Madani Tall : '' le Sénégal a connu des avancées, mais des défis conditionnent son développement ''

Paris, 3 oct (APS) - Le Sénégal a connu depuis 2003 des avancées notables confirmées notamment par des taux de croissance supérieurs à 5 pour cent, mais il reste tout de même confronté à des défis comme l'emploi et l'éducation dont la résolution conditionne son développement, a déclaré le directeur des opérations pour le Sénégal de la Banque Mondiale.

Selon Madani Tall, qui intervenait mercredi à Paris à l'ouverture de la sixième réunion du Groupe consultatif pour le Sénégal, ''depuis 2003, le Sénégal a bien connu des avancées notamment illustrées par des taux de croissance supérieurs a 5 %'' et, au plan social, ''la baisse de six points entre 2001 et 2995 de l'incidence de la pauvreté des ménages est un résultat encourageant ‘'.

Il a ajouté que ''la scolarité universelle est en passé d'être atteinte au niveau primaire, (...) la parité se construit car il y a autant de jeunes filles que de garçons à l'école. Les programmes de vaccinations, notamment chez les enfants, se sont étendus et la couverture dépasse aujourd'hui 80 pour cent sur l ensemble du territoire. Le taux de malnutrition des enfants a baissé de 21 à 14 pour cent entre 1999 et 2007. Une attention particulière est portée sur la problématique des enfants de la rue (...)''.

Dans le même ordre d'idées, M. Talla mentionné ''la rapide progression des filières de légumes et de fruits, l'établissement des centres d appel et l'essor des NTIC, la possibilité d'enregistrer son entreprise en moins de 48 h auprès de l'APIX''.

Il a toutefois souligné que ''malgré ces avancées, le développement du Sénégal passe par la résolution de défis importants. L'emploi est une préoccupation majeure pour la majorité de la population (...) aujourd'hui à côté de chaque Sénégalais qui déclare travailler à plein temps à Dakar plus de la moitié des travailleurs touchent moins de 80 dollars US par mois''.

Ce faisant, a-t-il indiqué, ''il est urgent de reformer le système scolaire et de l'adapter aux besoins des entreprises privées puisque non seulement la moitié de la population à Dakar n'a jamais été à l'école, mais aussi sur 20 enfants qui entrent a l'école primaire un seul arrive au baccalauréat''.

''La crise de l'énergie, a relevé Madani Tall, n'échappe pas aux partenaires que nous sommes puisque (...) pour les populations sénégalaises, pour les usines et même pour le secteur public, cela se traduit par des coupures et délestages fréquents, alors que même le coût de l'électricité au Sénégal demeure le plus élevé dans la sous-région''.

Pour sa part, Jean Marc Chataignier, directeur de cabinet représentant de Jean Marie Bockel, secrétaire d Etat a la Coopération et à la Francophonie, a, en souhaitant la bienvenue au gouvernement du Sénégal, affirmé qu'''en dépit d une croissance soutenue au début des années 2000, le développement du Sénégal reste en déca des espérances et est insuffisant pour faire reculer durablement la pauvreté''.

''La croissance est ralentie en 2006 et les déficits se sont creusés, dans un contexte international peu favorable marqué par la hausse des prix du pétrole et plus récemment de nombreux produits alimentaires. (...)'', a ajouté M. Chataignier selon qui ''le Sénégal est tout de même un partenaire privilégié de la France. Il est le premier bénéficiaire de notre aide publique en Afrique au sud du Sahara. Ce fut aussi le premier pays d'Afrique visité par le président Sarkozy''.

D'une durée deux jours, la sixième réunion du Groupe consultatif se déroule en présence des principaux bailleurs de fonds et partenaires au développement du Sénégal. Une vingtaine de ministres du Gouvernement y prennent part.