(Correspondance) - Le ministre de la Micro finance, des Pme et de l'Entrepreneuriat féminin accorde une importance particulière au volet formation de son département. Venue récemment à Saint-Louis pour la remise d'attestations à des femmes de Matam, Louga et Saint-Louis, bénéficiaires de financements du Fonds national de promotion de l'entrepreneuriat féminin, Marie Pierre Sarr Traoré a annoncé que ‘la formation est un volet important de mon ministère. Parce que le président de la République m'a exhorté sur deux choses : la formation et le financement. Car il vaut mieux même, avant de financer quelqu'un, le former d'abord’. Et le ministre de certifier qu'au niveau de son ministère, ‘on fait beaucoup de formation. On n'en fait pas seulement au niveau du Fonds national de promotion de l'entrepreneuriat féminin, on en fait également à la Direction de l'entrepreneuriat féminin, à l'Adepme, à la Direction de la micro finance parce que la formation est capitale’. De l'avis du ministre, ‘ce sont les femmes qui sont derrière les hommes qui ont surtout besoin de formation’. Dans ce dessein, elle estime que ‘ces femmes entrepreneurs qui viennent d'être formées vont être de véritables chefs d'entreprise’. Et de rappeler que ‘créer une entreprise est une chose, réussir en est une autre. Et pour pouvoir réussir, il faut être formé, avoir des rudiments en informatique, en gestion, en comptabilité, en marketing et autres’.
Face à la presse, Marie Pierre Sarr Traoré a fait état de l'existence d'un deuxième fonds au niveau de son département ministériel. Il s'agit du Fonds d'impulsion de la micro finance qui a été créé pour lutter contre la pauvreté. Contrairement à l'autre fonds que gère son ministère, le fonds d'impulsion est, a précisé le ministre, destiné aussi bien aux hommes qu'aux femmes. ‘Mais il faut bien le dire, les femmes en bénéficient plus que les hommes parce qu'au Sénégal, la pauvreté a un visage de femme’, a constaté le ministre.
Par ailleurs, le ministre de la Micro finance, des Pme et de l'Entrepreneuriat féminin a longuement insisté sur la nécessité pour les Sénégalais de payer les impôts. Saisissant la balle au rebond suite à l'annonce des femmes bénéficiaires du fonds qui se sont engagées à payer l'impôt, Marie Pierre Sarr Traoré a laissé entendre que ‘le paiement des impôts est capital pour un pays. C'est une obligation’. Pour le ministre, tous les Sénégalais doivent payer l'impôt, car ‘c'est grâce aux impôts qu'un Etat arrive à se développer, à réaliser des routes, créer des écoles, des hôpitaux, entretenir l'armée, la police, octroyer des fonds, des bourses...’.
Encadré : Le développement des Mpe, une stratégie pour stimuler l'emploi
Cette cérémonie de remise d'attestations aux femmes entrepreneurs de Louga, Matam et Saint-Louis a été mise à profit par Mme Awa Paye Guèye pour expliquer que le Fonds national de promotion de l'entrepreneuriat féminin est un cadre institutionnel qui apporte une réponse en partie à la demande sociale sénégalaise. L'administrateur du Fonds de promotion de l'entrepreneuriat féminin s'exprimait au cours d'un séminaire de renforcement des capacités manageriales des femmes de Louga, Matam, Saint-Louis appuyées par ce fonds.
L'amélioration de la situation économique et sociale des femmes, a-t-elle précisé, la promotion de leurs activités génératrices de revenus notamment, constituent un des piliers fondamentaux de sa stratégie globale de réduction de la pauvreté.
En présence du gouverneur de la région et de membres des projets bénéficiaires, l'administrateur du Fonds national de promotion de l'entrepreneuriat féminin a souligné que face aux conséquences de l'accroissement de la pauvreté, le développement des Mpe (moyennes et petites entreprises) apparaît, de plus en plus, comme l'une des stratégies les plus appropriées pour stimuler l'emploi et induire une croissance de qualité. Même si l'objectif prioritaire demeure la facilitation de l'accès au financement, a indiqué Mme Awa Paye Guèye, les Mpe ont manifesté des besoins importants dans le renforcement de leurs capacités. Avant d'ajouter que l'enjeu est de trouver une parfaite synergie entre la fourniture de services financiers adaptés et les exigences de services non financiers pour la pérennisation des activités. Le souhait de Mme Awa Paye Guèye est qu'à la fin de ce conclave de dix jours, les femmes soient mieux outillées pour mieux prendre en charge leurs entreprises. D'après elle, l'autre objectif de ce programme de renforcement des capacités est de doter les bénéciaires du fonds, outre la formation, des moyens de gestion pour les rendre plus visibles.
Par ailleurs, Mme Awa Paye Guèye a renseigné que grâce à un bon encadrement des mutuelles choisies parmi tant d'autres ainsi qu'un bon dispositif de suivi trimestriel, le remboursement des financements se fait sans problème. Ce fonds qui s'élève à ce jour à deux milliards de nos francs, a permis de financer dans l'axe Nord, 45 projets, dont 28 à Saint-Louis pour 84 millions en plus des 80 millions injectés dans les rizeries de Ronkh et Richard-Toll, 7 entreprises à Louga pour 27 millions et 10 à Matam pour 52 millions 500.
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