Message à la nation : WADE rassure pour les élections ...et oublie les Ics

Les Industries chimiques du Sénégal (Ics) ont été absentes dans la traditionnelle adresse du chef de l'Etat à la nation à la veille du nouvel an coïncidant cette année avec la fête de Tabaski.

Evoquant la crise énergétique, l'agriculture, la pêche, l'artisanat, etc. Me Abdoulaye Wade a fait le deuil des Ics. Il n'a pas une seule fois parlé des solutions pour une sortie de crise de l'ex-fleuron de l'industrie sénégalaise. Au grand dam des travailleurs qui s'attendaient à ce que le président de la République apporte un début de solutions à la crise qui frappe depuis presque un an leur entreprise. Alors que l'espoir est de retour au sein des Industries chimiques du Sénégal avec la reprise de la production.

Tout porte à croire que les Ics ne constituent plus une priorité dans la politique de redressement des entreprises en difficulté. D'ailleurs, le Comité interministériel pour la restructuration des entreprises publiques et parapubliques (Cirep) est en veilleuse. Et l'estocade a été portée, hier, par le chef de l'Etat qui ne s'est pas prononcé sur le cas des Industries chimiques du Sénégal. Pourtant, il avait annoncé, lors de sa conférence de presse sur le Wade formula, que l'Etat était à la recherche de partenaires autres que les Indiens. Depuis lors, les 2 500 travailleurs permanents attendent en vain de voir le bout du tunnel. D'autant plus que les comptes à l'étranger ont été débloqués, les contentieux avec Godart et Raisis, et les armateurs vidés.

A plus d'un mois des élections présidentielle et législatives, les travailleurs devront prendre encore leur mal en patience. Les autorités n'auront plus le temps de se concentrer sur les Ics. L'ont-elles d'ailleurs toujours eu.

Dans son adresse à la nation, le président de la République a cependant évoqué le problème des délestages. Sous ce rapport, il se dit solidaire de la frustration ressentie par les Sénégalais face aux délestages et au difficile approvisionnement du marché en gaz. ''Au cours des douze mois écoulés, nous avons connu des moments difficiles pour l'approvisionnement en carburant, en gaz et la fourniture d'électricité, à cause notamment de la hausse sans précédent des cours du pétrole, passés de 29 dollars le baril en 2003 à plus de 70 dollars, jusqu'à une période récente'', a souligné Me Wade.

Le chef de l'Etat mesure le degré de frustration des usagers face aux nombreux délestages qui perturbent le vécu quotidien des Sénégalais et freinent la compétitivité de nos entreprises.

Le Sénégal est sous le joug de la flambée des prix du marché international. Une hausse ‘arbitrairement’ imposée par les pays producteurs de l'or noir. ‘Dans un cas pareil nous n'avons d'autre choix que de nous adapter en essayant d'une part de minimiser les inconvénients, d'autre part de surmonter définitivement nos difficultés'', soutient-il.

Le surcoût supporté par l'Etat est estimé à 36 milliards de francs représentant la subvention consentie en 2006 pour l'électricité. Celle du gaz butane est passée de 27 milliards en 2005 à 40 milliards l'année dernière.

Pour pallier ces difficultés liées à la hausse vertigineuse des prix des produits pétroliers, l'Etat va créer une Agence de développement des énergies alternatives et renouvelables répondant à cette option stratégique de promotion des énergies vertes. ''Nous comptons démarrer en 2007 un vaste programme de cultures destinées à la production de biocarburants. Nous y travaillons en coopération avec un pays partenaire et plusieurs investisseurs du secteur privé international qui nous ont déjà fait des offres''. En 2007, les Ics seront encore livrées à elles-mêmes.