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Economie

Pénurie d'essence et de gaz : L'Etat a pris en otage le secteur de l'énergie

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Pénurie d'essence et de gaz : L'Etat a pris en otage le secteur de l'énergie

L'Etat a pris en otage le secteur de l'énergie. Du fait d'une absence de politique énergétique et des tergiversations des pouvoirs publics, le secteur vit une profonde crise. La pénurie de gaz et de carburant, notamment du super, est assez révélatrice de la démission des autorités qui n'ont pas su, jusqu'à présent, trouver la formule magique pour renverser la tendance.

Le secteur de l'énergie nage dans des eaux troubles. La Société africaine de raffinage (Sar) est dans de sales cuves. Et tout porte à croire que le secteur est pris en otage par les pouvoirs publics. Ainsi, les consommateurs ne savent plus à quel Etat se vouer. Les promesses non tenues pour un redémarrage de la Sar et une fin des délestages prouvent l'incompétence des autorités à trouver des solutions durables à la crise énergétique.

Plus personne ne fait confiance à la Société africaine de raffinage. Les banques et les tradeurs sont apeurés par la volonté de l'Etat de faire main basse sur la gestion de la raffinerie de Mbao. La Sar est devenue une entreprise à risque par la démission des pouvoirs publics. ‘Le problème qui se pose aujourd'hui est que la Sar a, en face d'elle, des créanciers, des banques qui n'ont pas confiance en elle’, expliquait l'ancien cadre de la Sar, Djibril Thiongane, ingénieur en économie pétrolière.

Une pénurie de gaz ou d'essence est un mauvais signal pour pour un pays qui se veut émergent d'ici 2015. ‘C'est un faux débat que d'essayer de faire la différence entre pénurie et rupture. Le Sénégal devait, même en temps de pénurie internationale, pouvoir survivre pendant au moins trente-cinq jours’, soulignait M. Thiongane à travers les ondes de Sud-Fm.

Sous ce registre, face à la crise actuelle, la sécurisation dans l’approvisionnement du pays en produits pétroliers risque de ne pas intervenir de sitôt. L’Etat, qui doit beaucoup d’argent à la Sar, n'a pas respecté ses engagements. La raffinerie devait importer. Cela, rappelle un cadre de la société, suite à l'accord intervenu entre les actionnaires dans un mémorandum signé avec le gouvernement qui s'était engagé à payer sa dette commerciale. Le reliquat de cette dette est estimé à 15 milliards de francs. Et lors du Conseil d'administration du 7 septembre 2006, l'Etat s'était engagé à payer les 22 milliards de la dette commerciale selon un échéancier (du 20 septembre au 31 mars 2007) : 3 milliards de francs le 20 septembre, 2 milliards en octobre, ainsi de suite jusqu'en fin mars 2007 pour un montant de 4 milliards de francs.

Avec de tels engagements, la Sar a été autorisée à reprendre ses activités. Mais la volonté affichée par l'Etat de reprendre le contrôle de la société, a fait fuir les banques. Malgré tous les appels d'offres, la Sar n'arrive à importer que quelques milliers de tonnes. Alors que le ministre de l'Energie et des Mines avait annoncé la reprise des activités de la Sar pour novembre dernier. Mais comme la raffinerie n'a pas rempli son rôle d'importateur, la rupture est vite intervenue. Pour trouver une solution, des sources bien informéeS soulignent que l'essence (4 000 tonnes) a été achetée en catastrophe aux larges. L'Etat a été obligé de détourner un bateau de Stasco (compagnie de trading de Shell) pour un volume de 8 000 tonnes, dont 3 000 pour la Senelec et le reste pour le marché.

La Sar n'arrivant pas à importer toute seule, certaines compagnies pétrolières ont demandé une dérogation pour pouvoir le faire. ‘Heureusement que l'Etat a donné son accord. Il ne pouvait pas faire autrement. Faute de quoi, le pays serait en rupture de produits pétroliers’, soutient un cadre de la Sar.

Et si aucune solution durable n'est trouvée, les Sénégalais risquent de passer les fêtes de Noël dans le noir. Les délestages intempestifs sont assez révélateurs de la gravité de la situation. Une situation qui n’augure pas des lendemains meilleurs aussi bien pour la Sar et ses employés que pour les populations sénégalaises. ‘Les marketeurs sont très inquiets pour les mois à venir, surtout pour l'approvisionnement en fuel pour la Senelec. Et si l'Etat ne met pas la main à la poche, la situtation va s'empirer’, avertit-on dans le milieu.

 



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