La Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) ambitionne de révolutionner le marché du pain avec l ’introduction du pain de mil ou « pain doolé ». Près de 300 boulangers seront formés pour vulgariser ce produit qui s’inscrit dans la dynamique de promotion du consommer local.
« Pain doolé ! » Le pain de mil appelé aussi « pamiblé » devrait donc bientôt garnir, en quantité et en qualité, les kiosques à pain. C’est du moins l’objectif de la Fnbs à travers son programme de promotion des céréales locales.
« Nous avons démarré le programme, révèle Amadou Gaye, président de la Fnbs, mais il manque encore de visibilité ». Les principaux problèmes qui peuvent constituer un obstacle au programme ont été levés.
La coopération allemande (Gtz) prend en charge le volet formation assurée par l’Institut de technologie alimentaire (Ita), alors que le volet approvisionnement en mil et maïs est garanti par l’Agridev (structure basée à Fatick). Une convention tripartite liée les trois structures, notamment Agridev , Ita et la Fnbs.
D’autres le surnomme « pain Goana » ou « pain riche » pour reprendre le label qui lui était collé. Le pain de mil est composé de 85 % de farine de mil ou de maïs et 15 % de farine blanche (blé). Pour le moment, la production de « pain doolé » est encore faible ; elle ne représente que 5 % sur les 15 % de la production des boulangers.
« Le programme manque encore de visibilité, parce que la promotion n’est pas bien assurée et pour le moment aussi nous ne pouvons pas en produire beaucoup », se désole M. Gaye. Ce n’est pas que les boulangers manquent d’intrants ou de capacités, mais particulièrement de matériel adéquat tel que de gros « pétrins » (mélangeurs) adaptés à la production de ce type de pain. Il manque aussi des kiosques de référence qui soient disséminés à travers la ville pour le vulgariser. Toutefois, le président de la Fnbs promet : « si nous arrivons à réunir cela, nous pourrons assurer le succès de notre programme ».
Dans un passé récent, le pain de mil très nourrissant avait fait une bonne percée sur le marché.
Le décret 79 661 avait alors rendu obligatoire l’introduction du mil dans la production. Mais le pain riche avait fini par disparaître des kiosques. Et aujourd’hui le Fnbs veut faire revenir le même concept avec beaucoup d’amélioration (qualité - hygiène et une baisse du prix qui va se situer entre 50 Fcfa, 75 Fcfa et 150 Fcfa pour des quantités respectives de 65 g, 100 g et 200 g.
Un programme de formation de 300 boulangers est en cours avec l’Ita, alors que 20 boulangers sont déjà formés aux techniques de panification du mil.
La fédération s’est engagée à prendre en charge le volet promotion du pain local et donc des céréales locales, puisqu’elle bénéficie aussi de la collaboration du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Psoap).
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