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Economie

Podor : La famine frappe aux portes

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Podor : La famine frappe aux portes

Dans bon nombre de villages du Fouta, nombreux sont les pères de famille qui sont victimes d'une insécurité alimentaire à cause des mauvaises récoltes de riz. Le renchérissement du coût de la vie qui est venu s'ajouter aux nombreuses difficultés des familles en sont à la base. Dans certaines familles, on se contente de tout pour survivre.

(Correspondance) - Il n'y a pas aujourd'hui dans le Fouta une localité où les populations ne trinquent pas à cause des problèmes de survie alimentaire. En effet, cette année, nombreux sont les villages qui font face à un sérieux déficit alimentaire à cause d'une campagne agricole désastreuse. Dans cette zone, les populations font face à une situation alimentaire, l'une des plus catastrophiques.

A Mboumba par exemple, selon les propos de Samba Moussa Thiam, président de la communauté rurale (Pcr), les populations éprouvent un sentiment d'abandon face aux multiples problèmes qui les assaillent au quotidien. A la mauvaise campagne agricole liée à un manque d'engrais, à des problèmes d'endettement et des semences de mauvaise qualité est venue s’ajouter une dégradation du tapis herbacé qui a fini de créer une transhumance pour le cheptel ainsi que chez les éleveurs. Des problèmes qui ont aujourd'hui des conséquences néfastes sur l’existence des populations. Aujourd'hui, la culture du riz qui était la seule source de revenu des populations est hypothéquée à cause du déficit de pluviométrie.

Le Pcr de Mboumba, face à cette situation catastrophique certifie que ‘si jamais on ne nous vient pas en aide d'ici peu, j'avoue que les dégâts seront considérables que ce soit du côté des populations, ou 'ailleurs’.

Quant à Abdoulaye Diaraf Sow, acteur de développement et responsable des jeunes de Diongui dans la communauté rurale de Pété embouche la même trompette. ‘Aujourd'hui, nous cherchons le diable pour lui tirer la queue à cause d'une situation agricole qui est complètement compromise. S'y ajoute le renchérissement du coût de la vie qui est devenu préoccupant et insupportable pour tout le monde’.

Selon M. Sow, les prix du riz, du lait en poudre, du sucre, du gaz butane ainsi que tous les produits de première nécessité sont passés du simple au triple. Et devant la flambée des prix, les populations ne cessent de se poser la question de savoir quelle est aujourd'hui l'importance du service départemental du commerce qui est complètement invisible sur le terrain.

D'aucuns soulignent que du côté des pouvoirs publics, on est à court d'arguments pour justifier cette flambée des prix. Dans le Diéri et dans le Walo, zones où les populations vivent dans des villages souvent enclavés, tout le monde reste impuissant devant la situation. Les nombreux pères de familles qui ne savent plus où donner de la tête, parce que fatalistes, s'en remettent à Dieu. Nombreux sont, d’ailleurs, ceux qui se contentent d'un ‘lakh’ (bouillie de mil) dévalué à défaut d'un frugal plat de couscous qui a tendance à se faire rare.

Dans les villages de l’Ile-à-Morphil tels que Cas-Cas, Thioubalel, Ndormbosse, Démette, Wassétaké, Diaranguel ou Saldé, les populations se ravitaillent en Mauritanie, à Bogué ou Wothi, Sorimalé , Mbagne et Mbotto où l'huile et le sucre sont vendus à un prix qui défiant toute concurrence. A Aéré Lao, la situation alimentaire est tout aussi alarmante, nous a signalé Amadou Tidiane Dème, secrétaire général de l'Union Phase II de la cuvette rizicole. Selon ce dernier, rien que les dettes qu'ils doivent aux banques peuvent se chiffrer à plus de 180 millions. ’ A côté de cette dette contractée qu'on ne peut certainement pas payer , nous sommes confrontés à un problème de survie : les denrées de première nécessité ne sont plus à la portée de nombreux pères de famille’, se plaint-il.

Et Samba Thiam, un autre habitant de Aéré Lao de lancer un appel pressant du côté des pouvoirs publics pour que des vivres de soudure soient acheminées dans les meilleurs délais. Pour ce technicien et encadreur de la Saed, les potentialités agricoles qui peuvent valoriser cette culture de riz existent bel et bien dans ces terres du Fouta. Il suffit simplement de revoir la politique pour la filière rizicole qui, pourtant, si elle était exploitée, pourrait prendre en charge l'ensemble des besoins vivriers au niveau de la vallée. D’après notre interlocuteur, ’la filière riz reste toujours tributaire des politiques de saignée de devises importantes avec une céréale qui abonde la zone et qui ne demande qu’une exploitation judicieuse et une maîtrise de tous les facteurs de production’. Selon lui, la filière riz pourra sortir de la léthargie dans laquelle elle est, grâce à un second souffle que le gouvernement voudra bien lui donner.



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