Les travailleurs de Senelec ne sont pas allés loin pour trouver les principaux responsables des coupures intempestives qui ont fini de plonger le pays dans le noir. Des sources concordantes ayant pris part à la rencontre d’avant-hier, entre le Directeur général de Senelec, le ministre d’Etat en charge de l’Energie et les responsables syndicaux, informent que les travailleurs ont haussé le ton devant la tutelle. «Au cours de cette réunion, le ministre d’Etat a voulu montrer qu’effectivement, il y a bel et bien des dégâts. L’heure est maintenant à la solidarité. L’urgence est de changer les pièces des machines et de se rabattre sur la Sar (Société africaine de raffinage, Ndlr).» Ce que les travailleurs n’ont pas du tout voulu entendre, convaincus que cette situation n’est que la conséquence de la négligence de la tutelle et de la Direction générale, ajoutent nos informateurs. Et pour cause, poursuivent nos interlocuteurs, «les travailleurs ont dit, répété et persisté qu’ils ne sont en rien responsables de cette situation. Le mauvais fuel provient du Nigeria. Et, aucun employé de Senelec n’est impliqué dans l’achat de ce mauvais combustible. La responsabilité incombe à la tutelle : le ministère de l’Energie, mais aussi la Direction générale de la société».
Devant l’insistance du ministre de l’Energie, Samuel Amète Sarr, sur l’urgence pour les travailleurs de se solidariser, les responsables syndicaux auraient campé sur leurs positions, nous soufflent nos sources. «L’heure, certes, est à la mobilisation de fonds pour se rabattre sur la Sar, mais l’urgence aussi et surtout est de situer les responsabilités et, bien sûr, infliger des sanctions aux responsables de cette situation», ont insisté les travailleurs. Non sans déplorer que «depuis quelque temps, l’approvisionnement de Senelec en combustible est devenue une chasse gardée du ministère, les grands fournisseurs étant laissés en rade. On veut s’accaparer le marché pour s’approprier ailleurs alors que la Sar a toujours produit du bon combustible vendu moins cher».
«Dans le secteur des hydrocarbures, il y a des marchés de centaines de milliards. Si l’on peut toujours trouver un fournisseur à bon marché, qu’est-ce qui peut expliquer qu’on se tourne vers des fournisseurs extrêmement chers et qui, au final, fournissement un mauvais produit», s’interrogent les travailleurs.
«Par conséquent, persistent nos interlocuteurs, il reste maintenant à prendre des mesures pour mettre un terme à ces manquements. Il est inadmissible de contourner la Sar ou de donner des assurances, chaque fois qu’il y a des problèmes, pour revenir à la case départ quelque temps après.» Cet équilibre précaire doit faire place à une solution durable et définitive, recommandent les travailleurs.
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