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RIZICULTURE - Les producteurs laissés sans encadrement : 10 000 t de riz vont pourrir dans l’Anambé

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RIZICULTURE - Les producteurs laissés sans encadrement : 10 000 t de riz vont pourrir dans l’Anambé

500 Baye Fall ont investi le bassin de l’Anambé, à cheval entre les départements de Kolda et Vélingara pour la culture de riz en contre saison. C’était dans le cadre du Projet d’appui rural de la famille de Cheikh Ibra Fall (Parcif). La production estimée à 10 000 tonnes est arrivée à maturité. Malheureusement, cette production est menacée de pourrir faute de matériel de récolte et de post-récolte. Et ces Baye Fall de crier à la trahison du ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire.

Ils sont une quinzaine de talibés de Cheikh Ibra Fall a avoir quitté leur région de la vallée de l’Anambé pour se faire entendre par les hautes autorités de l’Etat. C’est le maîtrisard en Droit, Cheikh Ibra Fall qui est leur porte-parole. Il a déclaré : «Nous sommes inquiets. 10 000 tonnes de riz risquent de pourrir dans l’Anambé faute de moissonneuses-batteuses. Et pourtant, l’Etat s’était engagé à nous accompagner dans notre ambition de résorber la facture en riz du Sénégal. Mais malgré nos démarches et le gros travail que nous avons abattu dans l’Anambé, nous n’avons rien vu. Farba Senghor ne s’est pas occupé de nous depuis sept mois que nous sommes là.»

Et ce talibé de déplorer que le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire et «refuse d’exécuter les ordres du chef de l’Etat, alors qu’il aurait dû venir nous rendre visite, au moins une fois, puisque nous sommes là par leur volonté».

Au départ, ces Baye Fall avaient eu une audience avec le chef de l’Etat qui misait sur cette communauté pour optimiser l’exploitation des 4 180 ha de terres aménagées par la Société de développement agricole du Bassin de l’Anambé (Sodagri). Ainsi, les Baye Fall et les pouvoirs publics s’étaient convenus pour encourager les premiers à s’établir dans la zone. Pour ce faire, les colons Baye Fall étaient transportés jusqu’au bassin de l’Anambé, leur hébergement et leur nourriture assurés pour deux mois, de même que le financement de la campagne rizicole à tous les échelons (semences, labour, herbicide et la fourniture d’au moins dix moissonneuses-batteuses). Et un comité de pilotage présidé par le ministre de l’Agriculture a été mis sur pied : «C’est ce comité qui ne fait pas son travail. Jusqu’à présent, toutes les charges d’exploitation sont entièrement prises en charge par nous-mêmes. Nous nous sommes endettés pour près de 400 millions de francs Cfa à la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cnas)», a accusé Cheikh Ibra Fall.

Et ces talibés assurent avoir rempli leur part du contrat les liant aux autorités. Ils ont pu doubler les surfaces exploitées généralement dans ces périmètres irrigués : 1 200 contre 512 hectares pour la saison dernière. Ils estiment leur rendement à 6 tonnes à l’hectare pour une production attendue de 10 000 tonnes.

Face à cette situation, un des responsables de la Sodagri leur propose de travailler à la faucille manuelle. «C’est une aberration ! Imaginez, pour une parcelle de 1,25 ha, il a fallu 15 jours à un Gie de 18 personnes pour y venir à bout. Il va falloir à ce Gie, soit 4 ans pour récolter les 100 parcelles semées», s’est plaint Cheikh I. Fall.

L’espoir est-il encore permis ? «Ce qu’il faut, ce sont des mesures d’urgences pour nous fournir au moins 10 moissonneuses-batteuses à chenille, des bâches et enfin, instruire le ministre de la Solidarité nationale d’acheter notre production pour venir en aide aux sinistrés», suggère le porte-parole.

Ces Baye Fall viennent de toucher du doigt les dures réalités de l’exploitation des périmètres aménagées dans le Bassin de l’Anambé. Le manque de matériel agricole lourd est le principal handicap qui empêche l’envol du projet Sodagri.

D’autres observateurs, cependant, ont presque envie de se féliciter des malheurs qui frappent ces producteurs Baye Fall si entreprenants. Ils se disent que les problèmes vécus par cette communauté, politiquement très influente, vont sans doute permettre aux autorités d’accorder une oreille plus attentive aux doléances du directeur général de la Sadagri, Abdou Fall, et de leur trouver un début de solution.



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