Le Sénégal fait face depuis quelques semaines à un problème d'approvisionnement en aliment de bétail. Une situation liée à la spéculation, au retard des pluies qui est certes difficile, mais pas irréversible, selon le ministre de l'élevage. Ainsi, pour passer à l'équilibre et régler définitivement les problèmes d'aliment de bétail, le ministre a annoncé la modernisation dudit secteur, avec un investissement de l'ordre d'un milliard 500 millions d'ici 5 ans. Une réponse à la question orale posée par le député Mamadou Bamba Ndiaye. Quant au ministre du Commerce, il a annoncé engager une bataille contre les spéculateurs, tout en optant pour la limite des clients.
L'installation tardive de la pluviométrie combinée avec la présence des feux de brousse, dans un pays qui a opté pour l'élevage extensif avec l'utilisation du pâturage, a cette année secoué ledit secteur. Conséquence, le Sénégal a fait face ces dernières semaines à une pénurie d'aliment de bétail. En effet, fabriqué pour suppléer la nourriture de l'animal, l'aliment de bétail (condensé d'élément) a connu une forte hausse. Ainsi, le prix du sac est passé de 1500 f Cfa à 8.500 f voire 9.000 f Cfa dans certaines localités. Une spéculation qui a plongé les 350.000 familles vivant des activités de l'élevage dans le désarroi, parce que cinq usines seules ne peuvent pas répondre à la forte demande des éleveurs. Ainsi, par crainte de la mort du cheptel, le député Mamadou Bamba Ndiaye a posé le débat au niveau de l'hémicycle en question orale. Malgré toutes ces craintes, le ministre de l'Elevage, Oumou Khairy Guèye Seck, dira qu'il n'y a pas encore de situation irréversible. « L'herbe a commencé à pousser. Cette année, on n'a pas encore de cas d'animaux morts. En dehors de cela, la première réponse du gouvernement, face à cette situation, est la distribution présentement au monde rural de près de 2000 tonnes d'aliments de bétail dans les régions les plus déficitaires, a souligné Mme Seck. Dans la foulée, le ministre de l'Elevage, pour rassurer le Parlement, déroule sept mesures préventives. Il s'agit, entre autres, de la création d'unités pastorales, de la promotion des cultures fourragères, de la promotion du matériel de fourrage, de la valorisation du fourrage avec la mise en place de magasins de bétail.
« Le prix de l'aliment de bétail n'est pas contrôlé… »
Revenant sur la situation de pénurie, le ministre du commerce Amadou Habibou Ndiaye, déplorant l'attitude des certains soi-disant éleveurs, a préconisé de circonscrire l'approvisionnement aux seuls clients traditionnels. Ceci, par ce que le prix de l'aliment du bétail n'est pas contrôlé. Ainsi, pour parer à toutes éventualités de risques et de menace sur le bétail, le ministre du Commerce a annoncé l'arrivée de bateau et de graines de coton, d'un volume d'importation de plus de 1300 tonnes. « Pas question que le prix d'un sac sorti de l'usine soit de 6000 f , et que d'autres le revendent jusqu'à 9000 f », a martelé le ministre. Pour éviter la spéculation et passer à l'action, le gouvernement s'est engagé à dégager une enveloppe de l'ordre de 1 milliard et 500 millions de francs. « L'Etat est en train de distribuer avec une subvention de plus de 80 % dans toutes les régions du Sénégal un stock de matériel agropastoral composé de 38 motos faucheuses, de 200 charrettes fourragères, et de 70 citernes », a conclu le ministre.
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