Les opérateurs économiques sénégalais ont exprimé hier leur souhait de voir l’Etat faire davantage d’efforts pour aider les transporteurs à faire face à la concurrence malienne. S'exprimant lors d'une rencontre avec le président du Conseil économique et social (Ces) tenue à la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Dakar (Cciad), ils l’ont invité à s’inspirer de l’exemple du gouvernement malien qui, selon eux, a exonéré ses transporteurs des taxes pour leur permettre de disposer des camions en très bon état, capable de transporter des marchandises. Et c'est le vice-président du Conseil national du patronat (Cnp) qui a été le premier à poser le problème. ‘Les transporteurs sénégalais sont confrontés à un sérieux problème de concurrence. Ils sont fortement concurrencés dans leur secteur par leurs homologues du Mali. Ces derniers sont exonérés des taxes à l'achat de camions. Les transporteurs sénégalais ont des véhicules qui ne sont pas dans un très bon état. Dans ces conditions, ils ne pourront pas faire face à la concurrence des Maliens. Il faut donc que l'Etat leur vienne en aide’, a-t-il plaidé. Il a été appuyé dans ce plaidoyer par le président de la Cciad. ‘Le problème du transport routier est très sérieux. Si vous allez au port autonome de Dakar, vous verrez que ce sont les camions maliens qui transportent les marchandises. Nous sommes dans un monde où la concurrence est rude. Il faut donc soutenir nos opérateurs économiques à pouvoir face à la concurrence. Le Mali exonère et apporte même des lignes de crédit à ses transporteurs’, a ajouté Lamine Niang.
Ce cri de cœur a été bien entendu par le président du Ces. Ainsi sensibilisé sur la gravité de la question et de l'urgence à lui trouver une solution rapide, Ousmane Masseck Ndiaye s'est engagé à en parler à qui de droit. ‘Nous devons voir avec le ministre compétent comment sensibiliser le gouvernement pour régler ce problème. Nous pensons qu'il est du devoir de l'Etat de soutenir ses opérateurs économiques à faire face à la concurrence’, a-t-il déclaré. Le problème du transport est certes crucial, mais il n'est pas le seul à être soulevé par les membres du secteur privé présents à la rencontre. Beaucoup d'autres questions récurrentes sont revenues dans le débat. Qu'il s'agisse de la problématique de l'énergie, du taux élevé des impôts, de la baisse de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) sur le tourisme, de la dette intérieure, du financement, etc. Tous ces problèmes déjà connus ont fait l'objet de vives préoccupations de la part du secteur privé. La concertation avec l'Etat a aussi été au cœur de ces préoccupations.C'est d'ailleurs ce que le président du Ces était venu chercher à la Cciad, ainsi que l'a affirmé Ousmane Masseck Ndiaye. ‘En initiant cette rencontre, nous voulons inviter tous les représentants du secteur privé à collaborer avec le Ces, dans un esprit républicain, en lui faisant part de vos préoccupations, de vos suggestions, avis et recommandations, pour améliorer les conditions d'exercice de vos activités professionnelles’, a-t-il souligné. ‘En d'autres termes, il s'agit pour vous comme pour nous de parvenir à une synergie de réflexion et d'actions, à travers peut-être l'institution d'un cadre de concertation qui vous permet de nous tenir informés de vos préoccupations et attentes afin que nous puissions les relayer auprès des pouvoirs publics pour leur prise en charge dans les différentes politiques menées par le gouvernement à travers la vision du chef de l'Etat’, a-t-il ajouté.Mais la grande question reste celle du suivi des multiples rencontres du genre. Là aussi, des engagements ont été pris par l’hôte de la rencontre.
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