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Economie

UBA Sénégal : nous allons jouer dans la cour des grands

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UBA Sénégal : nous allons jouer dans la cour des grands

Comptes sans frais de tenue pour les particuliers, prêts en 24 heures, UBA affiche ses ambitions au Sénégal. Abdoul Aziz Dia, administrateur-directeur Général d’UBA Sénégal, l’affirme. Sa banque entend jouer dans la cour des grands. Et rapidement.

Les Afriques : Votre banque vient de frapper fort, les esprits à tout le moins, en inaugurant les comptes sans frais de tenue. S’agit-il d’une mesure définitive ou d’un simple produit d’appel que vous vous dépêcherez d’arrêter une fois l’objectif atteint ?

Abdoul Aziz Dia : Il ne s’agit pas d’une promotion ponctuelle limitée dans le temps. Nous avons établi zéro franc de frais de tenue de compte, pour les particuliers, de manière définitive. Nous ne faisons qu’anticiper un mouvement de fond, qui, de toute façon, atteindra la zone franc à plus ou moins brève échéance.

LA : Cette offre aux particuliers signifie-t-elle que les particuliers vont être la cible privilégiée d’UBA au Sénégal ? Est-ce un créneau véritablement intéressant avec la faiblesse de l’épargne au Sénégal ?

AAD : Justement, c’est parce que l’épargne bancarisée est faible au Sénégal, mais également parce que les particuliers constituent une cible privilégiée pour UBA Sénégal, que nous élaborons une stratégie pour capter cette clientèle.

Le Sénégal a un taux de bancarisation avoisinant les 7%, ce qui est très faible, même par rapport à d’autres pays africains de notre sous-région. Ne pensez surtout pas que les Sénégalais n’épargnent pas parce qu’ils n’ont pas les moyens, une bonne part de leurs excédents de trésorerie est soit non monétarisée (sous forme de biens), soit simplement gardée en numéraire dans des bas de laine.

LA : Quelles sont les autres innovations de votre banque au Sénégal ?

AAD : Par exemple, tous les fonctionnaires de l’Etat du Sénégal, tous ceux qui ont un contrat à durée indéterminée et qui travaillent dans des agences de l’Etat, dans le parapublic ou dans les multinationales installées au Sénégal ou filiales de ces grands groupes, peuvent bénéficier de conditions de financement ou de prêts bancaires à des taux avantageux, et surtout en 24h, lorsque le dossier est complet.

En outre, nous vous réservons également des innovations en matière d’électronique bancaire (cartes bancaires, GABs, Internet, etc.) qui permettront un accès privilégié pour le consommateur à des services récurrents, comme le paiement des factures. Les distributeurs à grande échelle de produits et services pourront également bientôt bénéficier de ces services électroniques.

LA : Quel premier bilan pouvez-vous faire depuis votre installation au Sénégal ?

AAD : Nous n’avons ouvert au public que depuis cinq mois et il est un peu tôt pour faire un bilan. Toutefois, d’ores et déjà nous voyons des tendances se dessiner et nous sommes plus que satisfaits des premiers résultats obtenus.

LA : Quels objectifs vous fixez-vous à terme ?

AAD : Jouer dans la cour des grands dans le secteur bancaire au Sénégal, être à l’image de notre groupe et contribuer positivement à la démocratisation des services bancaires et financiers, à des coûts abordables, pour le bien du consommateur sénégalais.

LA : Sénégal, Côte d’Ivoire… Quel est le plan d’expansion de votre groupe bancaire en Afrique ? Quels en sont les objectifs stratégiques ?

AAD : Nous sommes aujourd’hui présents dans douze pays africains (nous avons ouvert au Tchad et au Kenya, il y a moins d’un mois) ainsi qu’aux USA, en Angleterre, et nous avons un bureau de représentation à Paris.

Nous projetons d’être présents dans dix-neuf pays en Afrique, d’ici la fin de l’année.

UBA est en train de réaliser en deux ans ce que d’autres groupes ont mis près de vingt ans à faire. Nous croyons en l’Afrique, c’est la raison pour laquelle notre slogan est Africa’s Global Bank.  

LA : Est-ce que cette ambition ne va pas être bridée par le provisionnement des actifs toxiques, évalués à dix milliards de dollars, imposé par la Banque centrale du Nigéria à toutes les banques du pays, dont UBA ?

AAD : Replaçons d’abord les choses dans leur contexte. Vous savez qu’il y a eu une première restructuration du secteur bancaire du Nigéria, qui a fait passer, suite à des regroupements, le nombre de banques de 97 à 25, puis à 24. En juin dernier, un nouveau gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, Sanusi Lamido Sanusi, qui est d’ailleurs un ancien d’UBA, a été nommé. Il a décidé immédiatement de procéder à un audit complet de toutes les banques. Cet audit a révélé qu’il y avait effectivement d’importants actifs toxiques.

« Nous projetons d’être présents dans dix-neuf pays en Afrique, d’ici la fin de l’année. UBA est en train de réaliser en deux ans ce que d’autres groupes ont mis près de vingt ans à faire. »

En conséquence, il a demandé aux banques de les provisionner. Cela devait se faire par le guichet de refinancement de la Banque centrale, mais les montants étaient extrêmement élevés. Le gouverneur a alors décidé de suspendre cinq banques, puis trois, d’enlever également leurs directeurs généraux et leurs administrateurs et de les remplacer. Cette mesure a pu être présentée dans la presse comme une crise du secteur bancaire nigérian, je la perçois plutôt comme un nettoyage salutaire, qui va faire naître des banques encore plus fortes, encore plus propres, mieux armées face à la concurrence internationale. En ce qui nous concerne, UBA a passé l’audit avec succès. Elle s’en est sortie la tête haute. La preuve en est, que le gouverneur a demandé à UBA d’envoyer certains de ses cadres dans ces banques pour les redresser.

LA : Elle a quand même dû provisionner aussi ?

AAD : Oui, nous avons dû certes provisionner, mais pour 41 milliards de nairas, soit environ 120 milliards de FCFA (183 millions d’euros), ce qui n’est rien par rapport aux montants en cause dans les autres banques. Et, c’est donc sans préjudice pour notre stratégie d’expansion en Afrique. Elle prévoyait que nous soyons présents dans dix-neuf pays à la fin de cette année. L’objectif est maintenu. Nous l’atteindrons comme prévu, s’il plaît à Dieu.



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