Pour s’être retrouvé avec une fillette dans une maison inhabitée, Alassane Badiane risque 3 ans de prison. Le prévenu a nié avoir entraîné A. D. sur les lieux. Mais les versions de cette dernière et du témoin l’accablent.
La petite A. D. est une élève qui devait se trouver, à huit heures, en classe. Mais en cette matinée du 22 mai, elle était à un endroit inhabituel pour une enfant de son âge : une maison inhabitée dans le quartier de Médina Gounass dont certains bâtiments sont jusqu’à présent vides à la suite des fortes inondations de l’hivernage dernier. Avait-elle séché les cours pour s’y cacher ? A-t-elle été entraînée, dans cette maison désaffectée, par Alassane Badiane pour des intentions douteuses ? De la réponse à ces questions, dépend le sort de A. Badiane poursuivi pour séquestration de mineure.
Si le tribunal accorde du crédit à la version de la fillette, il est fort à parier que le bonhomme va trinquer. Car, A. D. soutient qu’il l’a interpellée près de son établissement, Ecole 23 de Guédiawaye, et lui a promis des bonbons si elle le suivait. Elle s’exécute et, au lieu de bonbons, Alassane l’aurait entraînée jusqu’à Médina Gounass, précisément dans une maison désaffectée et mal éclairée par la lumière diurne. Voulait-il abuser d’elle ou avait-il d’autres sinistres desseins ? On n’en saura rien puisque c’est en ce moment que la dame Penda Koné est arrivée sur les lieux pour avoir le cœur net sur le vol d’une porte qu’on lui avait signalé dans sa maison.
Elle remarque alors la présence d’Alassane qu’il aperçoit à travers la fenêtre. Mme Koné lui demande alors ce qu’il fait chez elle, mais le bonhomme lui rétorque qu’il cherche du fer. Cette réponse a surpris la dame qui a fait comprendre à Alassane qu’il se trouvait dans une propriété privée. Mme Koné a eu la surprise de sa vie en trouvant dans une chambre la fillette toute seule. Elle alerte alors le voisinage et c’est ainsi qu’Alassane a été appréhendé. A la barre, il a tout nié, s’obstinant à faire croire au tribunal qu’il cherchait de la ferraille.
Mais, lui a-t-on demandé, pourquoi en chercher chez autrui ? Etant carreleur de profession, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire avec du fer ? Autant de questions sur lesquelles le prévenu n’a pas éclairé la lanterne du tribunal. Et le témoignage de Mme Koné pourrait l’accabler, sans compter la version de la fillette qui n’a pas cessé d’accuser le prévenu de l’avoir entraînée sur les lieux. En tout cas, A. D. est sortie saine et sauve de cette affaire, ce qui n’a pas manqué de réjouir sa mère qui s’est désistée de toute demande de réparation.
Les faits ne plaidant pas en faveur du prévenu, le procureur de la République n’a pas hésité à requérir une peine de trois ans ferme et une expulsion de cinq ans. Pour l’avocat du prévenu, la fillette avait fait l’école buissonnière ce jour-là et s’était cachée dans la maison désaffectée.
Une malheureuse coïncidence a fait qu’Alassane et A. D. se trouvaient dans le même endroit. Par conséquent, il a sollicité la relaxe pure et simple ou au bénéfice du doute du prévenu. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré à la date du 26 juin prochain.
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