Les trois Hongrois soupçonnés du meurtre du chauffeur de taxi Alé Niang Diop, tué dans la nuit du 18 au 19 avril, ont été déférés vendredi 28 avril, devant le Procureur de la République pour assassinat, association de malfaiteurs, vol en réunion. Le dossier à été transmis, tard, en début de soirée, à la doyenne des juges d’instruction, Seynabou Ndiaye Diakhaté. C’est dire donc que l’affaire relève d’une haute importance, mais d’emblée, une source proche du dossier, écarte toute thèse de terrorisme, contrairement aux rumeurs. Les Hongrois seraient plutôt des mercenaires, en route pour la Sierra-Léone « Il ne s’agit pas de terroristes », affirme d’entrée, une source judiciaire, au sujet des trois Hongrois, arrêtés pour le meurtre du malheureux chauffeur de taxi Alé Niang Diop, enterré à Touba jeudi 27 avril. Pour rappel, trois Hongrois, qui semblaient être des touristes, ont interpellé et sollicité les services du taximan qui devait les conduire en Casamance en passant par certaines localités du nord, moyennant 60.000 francs. Alé Niang, qui a sauté sur cette opportunité de gagner de l’argent, ne se rendait pas compte qu’elle allait lui coûter la vie. En effet, en cours de route, les trois jeunes gens, avec une moyenne d’âge de 26 ans, étranglent le chauffeur, le bâillonnent avec des menottes en plastique (du genre de celles qui étaient utilisées en cours de la guerre du Golf par les Américains) et l’abandonnent dans la brousse de Pire. Son cadavre sera plus tard découvert par des enfants qui jouaient dans les buissons. Sur les lieux, ils laissent le portable et la carte d’identité du chauffeur. Entraînés aux techniques de guerre (l’un d’eux a opéré en Afghanistan), ils agissent avec une promptitude de professionnels. Leur forfait accompli, ils récupèrent la voiture, se débarrassent de la plaque d’immatriculation pour ne pas éveiller les soupçons des policiers et prennent la direction de la Guinée. Leur tenue militaire, aidant peut-être, ils ne sont pas inquiétés par les agents rencontrés sur leur chemin, jusqu’à quelques mètres de la frontière entre le Sénégal et la Guinée. Là, les gardes du parc de Niokolokoba sont attirés par l’absence de plaque sur le véhicule et interpellent les trois passagers étrangers. La section de recherche du Caserne Samba Djéri Diallo qui hérite du dossier, ouvre une enquête. Au cours de leur interrogatoire, les présumés assassins ont soutenu avoir quitté la Hongrie, pour la Sierra-Léone. Selon des indiscrétions, il s’agit de mercenaires, et non de terroristes, contrairement aux rumeurs. D’ailleurs, explique notre source, s’ils ont tué le chauffeur uniquement pour lui prendre sa voiture, c’est qu’ils n’avaient pas assez d’argent sur eux. Or, un terroriste opère toujours avec des moyens financiers suffisants. Cela dit, toujours d’après une personne proche de la justice, il est bizarre que les trois étrangers soient passés, comme lettre à la poste, à l’aéroport Léopold Sadar Senghor, avec des tenues en treillis qui ne passent pas inaperçues et des armes blanches dans leurs valises. La doyenne des juges, qui est habituée à des dossiers « costauds », va probablement élucider cette affaire, avant de boucler l’instruction. En attendant d’être jugés, les trois touristes, vont passer leur première nuit à Rebeuss City.
0 Commentaires
Participer à la Discussion