DEUX CADAVRES DÉCOUVERTS AU QUARTIER GORGUI FAYE À GUÉDIAWAYE : Louise Sall 33 ans et sa fille sourde-muette de 10 ans sont retrouvées mortes dans leur chambre

Les habitants du quartier Gorgui Faye à Guédiawaye ont vécu un week-end attristé par la perte de deux des leurs. Il s'agit de la dame Louise Sall et de sa fille Ndèye Astou Mboup, toutes deux retrouvées mortes dans leur chambre fermée à clé. La police qui a constaté le drame privilégie la thèse d'une intoxication, corroborée par plusieurs indices. Le week-end dernier a été pénible pour les habitants du quartier Gorgui Faye de Guédiawaye, plongés dans l'émoi et la consternation, à la suite des découvertes macabres de la dame Louise Sall et de sa fille Ndèye Astou Mboup. 

Le drame, qui se serait produit dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier, n'a a été découvert que dans la matinée qu'hier matin, vers 6h30mn. Informé du drame, le commissaire central de Dakar, Harona Sy, son collègue Ndiara Sène, commissaire central intérimaire de Guédiawaye, le commissaire adjoint de Guédiawaye, ainsi que des éléments d’intervention dudit commissariat se sont déportés sur les lieux pour les nécessités de constat. Les policiers ont ainsi découvert dans une chambre, dont porte et fenêtre étaient verrouillées, Un nouveau-né identifié sous le nom de Mbaye Mboup, né le 10 décembre dernier, en parfaite état de santé. À ses côtés, sa maman Louise Sall, 33 ans, allongée sur son lit et recouverte d'un drap. Elle n'était habillée que d'un pagne et le corps présentait une légère rigidité cadavérique, alors que de la bave était visible autour de sa bouche. Sur ce même lit, était allongée sa fille sourde-muette, Ndèye Astou Mboup âgée de 10 ans. Le corps de celle-ci présentait également une légère rigidité cadavérique et de la bave légèrement maculée de sang s'était échappée de sa bouche. Poursuivant leurs constats d'usage, les limiers ont remarqué que les deux corps ne présentaient aucune trace de violences physiques, selon nos sources. 

Mieux, aucune trace de lutte n'était visible dans la chambre, où les différents objets étaient parfaitement en place. En l'absence de toute trace de violence, la thèse du meurtre est écartée au profit d'une intoxication alimentaire C'est le cas, soulignent nos interlocuteurs, d'un pot dans lequel une cuillère était plongée, ainsi qu'une marmite contenant le reste de repas fait de bouillie de mil. Non loin de là, se trouvait un encensoir renfermant un feu dormant. Dans les parages, les limiers ont aussi constaté une bouilloire remplie d’eau, ainsi qu'une bouteille contenant un fond d’eau et un biberon à moitié rempli de lait. 

Ce qui laisse présager que le nouveau-né n'avait pas tété le sein de sa mère, durant la nuit. Autant de constatations qui ont conforté les limiers dans leur thèse du décès causé par une intoxication alimentaire. En clair, que Louise et sa fille auraient consommé la même nuit un aliment qui a eu raison d'elles. Une hypothèse qui sera fortement corroborée par l'enquête de proximité. 

Elle a permis de se rendre compte que Louise Sall vivait dans le même foyer que sa co-épouse Ndèye Astou Thiam, ainsi que plusieurs autres enfants issus des couples. Mieux, les enquêteurs ont aussi constaté que, le veille, Louise Sall dont c'était le «tour de gérer le ménage» avait préparé et servi à toute la famille un menu (dîner) fait de riz au poisson. Après avoir dégusté ce plat du soir, les occupants de la maison sont allés se coucher comme d'habitude. Ce n'est que le lendemain matin, au réveil, qu'ils ont appris la mort de Louise Sall et sa fille Ndèye Astou. Des objets contenant des mets ont été mis à la disposition du médecin légiste La police a mis le nouveau-né, seul rescapé, à la disposition du docteur Gaye, médecin-chef du centre de santé «Roi Baudouin» de Guédiawaye, aux fins de consultation et de production d'un examen médical. 

Aussi, les limiers, qui s'étaient rendu compte qu'aucune autre personne ayant consommé le riz au poisson de la veille ne souffrait d'un quelconque symptôme, ont entendu le frère de Louise. Celui-ci a révélé que c'est sa soeur qui, tous les jours, donnait à manger à Ndèye Astou Mboup laquelle, en plus de sa surdité, était déficiente mentale depuis sa naissance. Pour sa part, Mamadou Mboup, époux de la défunte, a déclaré que c'est de retour du travail, vers 5 h30mn du matin, qu'il a découvert le drame, après avoir tambouriné en vain à la porte la chambre. C'est alors, confie-t-il, qu'en compagnie de sa première épouse Ndèye Astou Thiam, il a défoncé ladite porte. 

Cette dernière a déclaré que Louise souffrait la veille de maux de tête qui ne l'avait pas empêchée de préparer le repas. Les deux corps ont été déposés à la morgue de l’hôpital A. Le Dantec, aux fins d’autopsie. Quant à la bouillie, l’encensoir, la bouteille, la bouilloire et le bol contenant les restes du repas du soir, ils ont été mis à disposition pour d’éventuelles analyses à même d’aider le médecin légiste dans ses conclusions. Pour leur part, les agents du service d’hygiène ont désinfecté la chambre, sans qu'aucune bête malveillante (serpent, scorpion) n'ait été détectée. L'enquête suit son cours.