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IL A TUE POUR VENGER « SES DEUX DENTS ARRACHEES » : Ibrahima Camara écope de 10 ans de travaux forcés

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IL A TUE POUR VENGER « SES DEUX DENTS ARRACHEES » : Ibrahima Camara écope de 10 ans de travaux forcés

Le temps mis par la Cour, qui était en délibération de 20 h et 23 h 30, hier, mardi 4 juillet, ne présageait rien de réjouissant pour les cinq accusés. Poursuivis pour association de malfaiteurs, assassinat, vol en réunion avec usage d’armes et effraction, ils ont tous été condamnés. Présenté comme celui qui a pris part aux deux affaires à la fois, Ibrahima Camara alias Abdoulaye Wade purgera de 10 ans de travaux forcés, la peine la plus lourde en ce deuxième jour d’asssises. Madialé Bèye et Waly Niang, qui l’auraient aidé à tuer Oumar Ndong pour se venger, ont écopé de 8 ans chacun. Abdou Faye et Serigne Diaw Diagne (qui avait pourtant bénéficié d’une grâce présidentielle 13 mois avant les faits), complices d’Ibrahima Camara pour la casse de la bijouterie de Cheikh Mbacké Thiam, ont eux aussi été condamnés à 7 ans de travaux forcés.

La vengeance est un plat qui se mange à froid, dit-on. L’Avocat général (Ag) Bassirou Guèye pourrait partir de cet adage, pour expliquer les circonstances de l’assassinat d’Oumar Ndong, alias Oumar Sérère. Pendant un an, commence l’Ag, Madialé Bèye qui s’était fait arracher deux dents au cours d’une bagarre avec Oumar Ndong, a promis de lui faire la peau. Menace qui a été mise à exécution, puisque dans la nuit du 11 au 12 janvier 2000, Oumar Ndong a été sauvagement tué à coups de couteau et de pierre. Afin qu’il paie pour cet acte prémédité, mais aussi pour la casse de la bijouterie de Cheikh Mbacké Thiam, sis à Bourguiba, le maître des poursuites requiert les travaux forcés à perpétuité. La même peine est requise à l’encontre d’Ibrahima Camara alias Abdoulaye Wade pour assassinat, association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage d’armes et effraction. Au cours du fatidique règlement de comptes qui a coûté la vie à Oumar Ndong, poursuit l’Ag, Waly Niang a donné le coup fatal qui a expédié la victime à l’autre monde. « Puisque son degré d’implication n’est pas le même que celui des deux premiers, je requiers 20 ans de travaux forcés ». Ce chapitre clos, l’Ag attaque le second lot d’accusés, placés sous mandat de dépôt pour l’attaque de la bijouterie. Pour Pape Faye, qui souffre d’un handicap physique (il est manchot), le représentant de la société requiert également 20 ans de travaux forcés. La main moins lourde, il lève le pied et finit par demander 10 ans de travaux forcés pour Serigne Diaw Diagne, qui a participé, selon lui, au vol aggravé. Gracié, Diagne a retrouvé le chemin de Rebeuss 13 mois après sa mise en liberté.

Les conseils de la défense, Mes Khalil Sèye, El Hadji Gningue, Serigne Khassimou Touré, Ousmane Diagne, Christian Emmanuel Faye, Oumar Diallo, soulèvent d’entrée que les deux procédures n’ont absolument rien à voir. Le seul trait d’union (en rouge ?) que l’Ag s’est empressé de tracer, est Ibrahima Camara, alias Abdoulaye Wade. L’accusé s’est retrouvé à la fois au cœur de l’assassinat et du vol aggravé. Suffisant pour le magistrat instructeur de joindre les deux dossiers. Balayant d’un revers de main la version de l’Ag, la défense tente d’en asseoir une autre. Plus plausible à ses yeux. Madialé Bèye, Ibrahima Camara et Waly Niang ont remarqué, cette fameuse nuit du 11 au 12 janvier 2000, un jeune homme qui conversait tranquillement dans la rue, téléphone portable collé à l’oreille. Ils l’ont alors attaqué pour lui arracher l’appareil. Pris de peur, le passant a pris ses jambes à son cou et s’est réfugié jusqu’à la bijouterie Cheikh Mbacké Thiam. C’est alors que l’idée a germé dans l’esprit du groupe d’amis, d’attaquer la bijouterie. « Il n’y avait donc pas de préméditation, ni d’association de malfaiteurs », arguent les conseils. Le pot aux roses, poursuivent-ils, a été découvert parce que des petites copines de quelques membres de la bande, se sont présentées à des commerçants pour vendre des bijoux qui provenaient de la casse. Il suffisait juste de remonter la filière jusqu’à leurs Roméo... L’Ag, proteste la défense, a accordé une grande importance au témoignage de la copine d’Abdoulaye Wade, une certaine Seynabou Ndoye. Cette dernière a déclaré mordicus que Bèye, Camara et Niang ont tenté de lui cacher quelque chose, quand elle entrée dans la chambre. De là à conclure qu’il s’agissait de bijoux en or, provenant de la casse, il n’y avait qu’un pas que la jeune femme a allégrement franchi. « Si Abdou Faye a fauté, en participant à ce vol, il a largement payé », plaide son conseil Me Christian Faye.

S’il voulait vraiment se venger d’Oumar Sérère, qui habitait au deux pas du domicile de sa concubine, à qui il rendait visite chaque jour, Madialé Bèye l’aurait tué depuis longtemps, estime Me Khalil Sèye. Son client a reconnu devant la Cour, avoir porté des coups, de même que Camara et Niang, « mais pas avec un couteau, plutôt un bâton ». Sur un ton de plaisanterie, Me Khassimou Touré, qui plaide à côté de Me El Hadji Gningue, s’est dit honoré de plaider pour un Abdoulaye Wade : « cela n’arrive pas tous les jours ». Cette petite digression décrispe l’atmosphère quelques secondes, mais la réalité du destin de 5 jeunes hommes, embarqués dans la même galère de l’univers carcéral depuis 6 ans, refait douloureusement surface. Ibrahima Camara alias Abdoulaye Wade qui se retrouve dans les deux dossiers et sur qui pèsent les charges les plus lourdes, « n’a pas assassiné Oumar Ndong. L’assassinat suppose la préméditation, et il n’y en a pas eu en l’espèce », soutiennent les plaideurs. Cela dit, ils ne se réclament pas avocats du diable et ne se montrent pas plus royalistes que le roi. « Nous lui décernons des palmes académiques de la constance, mais Ibrahima Camara a reconnu avoir participé à la casse de la bijouterie ». L’occasion fait le larron, concluent les conseils, mais de ce vol qui lui vaut de comparaître au bout de six ans de détention, pour des faits aussi graves, Ibrahima Camara alias Abdoulaye Wade, n’a rien emporté..., sauf une main cassée par des brisures de verre.

Dans son verdict, la Cour a respectivement condamné Ibrahima Camara à 10 ans de travaux forcés, Madialé Bèye et Waly Niang à 8 ans et enfin Abdou Faye et Serigne Diaw Diagne à 7 ans.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
    --
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