Karim Wade: « La vérité a triomphé »

Après la condamnation pour diffamation à son égard des quotidiens « L'Obs » et « Courrier du jour », Karim Wade s'est réjoui, hier, sur les ondes de la radio privée Wal Fadjri Fm, de la sentence rendue par le tribunal.

« Ce mardi 27 décembre est un jour important pour moi car la justice a été rendue et la vérité a triomphé. Durant ces dernières années, on a porté atteinte à mon honneur, à ma considération ainsi qu'à celle de ma famille. J'ai été régulièrement et systématiquement victime d'acharnement médiatique. Par quatre fois, j'ai fait l'objet de diffamation publique et d'allégations mensongères, par quatre fois, je me suis présenté devant la justice, dont trois fois devant la justice de mon pays, comme un simple citoyen. Par quatre fois, j'ai gagné mes procès en diffamation et mon honneur a été lavé », a déclaré M. Wade Cependant, il ne semble pas très satisfait par la sanction pécuniaire de 40 et 20 millions de francs Cfa frappant respectivement « L'Obs » et « Courrier du jour ».

 Se défendant de chercher à mettre la presse à genoux, M. Wade s'est expliqué sur le but visé : « j'ai subi un préjudice, j'avais demandé des sommes importantes, 700 millions de francs Cfa, la justice m'en a accordé 40 dans une première affaire et 20 dans l'autre. Il s'agit de la réparation d'un préjudice colossal que j'ai subi et, bien entendu, je dis que ces sommes allaient être mises à la disposition d'oeuvres sociales pour le Sénégal et les Sénégalais ». Interpellé par notre consoeur sur ses « bisbilles » avec la presse, le fils du président de la République a rejeté cette affirmation et a ajouté qu'il a de « très bonnes relations » avec beaucoup de journalistes, de patrons et groupes de presse. « Je n'ai pas toujours des problèmes avec la presse. Malheureusement, la presse s'intéresse beaucoup à un simple citoyen, qui est Karim Wade, et porte des allégations qui, pour l'instant, sont toujours fausses », a-t-il dit. Le président de l'Agence nationale de l'Oci (Anoci) s'est aussi prononcé sur le procès que le site Internet d'informations Rewmi.com serait sur le point de lui intenter. « En ce qui concerne Rewmi, je n'ai reçu, à ce jour, aucune citation directe, aucune manifestation qui démontre le début d'une procédure que Rewmi aurait engendrée en mon encontre. En tout état de cause, je reste très serein par rapport à toute action qu'il pourrait entreprendre.
Et si Rewmi estime qu'il a subi un préjudice, je serai à sa disposition pour répondre devant la justice de mon pays ou de tout autre pays, comme un simple citoyen ».

 Quid des propos tenus devant le juge faisant savoir que le chanteur et patron de « L'Obs », Youssou Ndour, aurait demandé au chef de l'Etat la somme de 300 millions de francs Cfa pour recoller les morceaux avec la presse ? « A ce jour, il (Youssou Ndour) n'a toujours pas démenti l'information », a fait remarquer Karim Wade. Ce dernier a ajouté qu'il n'a jamais donné de l'argent à un journaliste ou financé la presse. Karim Wade a mis l'accent sur sa confiance en la justice de son pays, avant de dire sa préférence pour un procès. « Entre un procès et un arrangement, je choisirai toujours le procès, parce que je crois à la justice sénégalaise à laquelle je ferai toujours confiance », a-t-il encore dit.

Et d'ajouter : « comme tous les Sénégalais, j'aime mon pays auquel je continuerai à consacrer toute mon énergie pour défendre son prestige et ses intérêts ». Être fils de président, a-t-il pensé, n'est pas un statut. Sur le dernier livre du journaliste Abdou Latif Coulibaly « Affaire Me Séye : un meurtre sur commande », Karim Wade s'est refusé à tout commentaire. « La position que j'occupe auprès du président de la République et au sein de l'Agence nationale de l'Oci m'oblige à un certain devoir de réserve et de discrétion. Je suis quelqu'un qui pense que la discrétion est une source d'efficacité », répond-il à la radio privée.