Nagou Niang est vraiment un numéro à part. Et les personnes qui ont suivi l’audience qui l’opposait à sa victime hier devant le juge ne nous démentiront pas. Après une nuit bien remplie (boîte de nuit et plusieurs verres de vin), le prévenu décide de se taper une jeune fille pour terminer la soirée. C’est ainsi qu’il tente de violer la dame Mame Coumba Diagne, en pleine rue devant le domicile de cette dernière, sous prétexte qu’il l’avait confondue à une fille de joie. Il sera condamné à 5 ans ferme si le tribunal suit le réquisitoire du procureur.
C’est avec un air «boytown» que le prévenu Nagou Niang, âgé de 26 ans, s’est présenté, hier, devant la barre. Pantalon jean en cris cross (ceinturé à hauteur des fesses) et pull-over, le tout avec un langage presque incompréhensible. Il a fallu l’intervention du président du tribunal pour qu’il arrête de gesticuler. Il est revenu sur les faits qui se sont déroulés le 30 décembre dernier après 00 heures et qui lui ont valu une comparution. Pendant que la moitié de la population était éplorée par le rappel à Dieu du vénéré Serigne Saliou Mbacké, Nagou Niang, lui, continuait à faire la bamboula. Il est sorti d’ailleurs cette nuit pour aller danser. Ne se limitant pas à cela, le mis en cause prend quelques verres de bière jusqu’à perdre sa lucidité. Pour couronner le tout, il se lance à la recherche d’une belle de nuit. C’est sur ces entrefaites qu’il est tombé sur la dame Mame Coumba Diagne qui revenait chez elle après avoir raccompagné sa sœur. La prenant pour une prostituée, le prévenu commence ses marchandages. «J’avais l’habitude de draguer les prostituées sur cette rue », déclare-t-il. Très posée, la partie civile de lui répondre qu’elle n’était pas une fille de joie, puis lui indique la rue Galandou qui servait de racolage. M. Niang très «en feu», fixe son choix sur la dame Coumba. Commençant à prendre peur, elle joue le jeu du quidam en lui suggérant de la laisser aller chercher un préservatif, puisqu’il n’en détenait pas. Elle hurle ainsi le nom d’un gardien, mais ce dernier n’était présentement pas sur les lieux. Pressé de satisfaire sa libido, le jeune homme impose à la victime de passer à l’acte sans ce préservatif. Ce qu’elle refuse. Une course-poursuite s’en est suivie. La dame rentre dans un immeuble où étaient logés des gardiens. Elle les appelle au secours, mais ces derniers sont restés insensibles, car ayant cru les déclarations du mis en cause qui soutenait qu’elle était sa copine et qu’ils sont ensemble depuis 20 heures. Nagou tire ainsi la dame jusqu’à quelques mètres, la poignarde puis la terrasse. La partie civile s’est présentée d’ailleurs hier devant la barre avec une jambe fracturée. « Il a soulevé ma robe avec une main, bloqué ma bouche avec l’autre pour que j’arrête de hurler », affirme la victime. Le prévenu a pu dans ces conditions pénétrer son doigt dans le sexe de la dame après avoir déchiré son slip, si l’on en croit ses dépositions. M. Niang, sans pudeur a frotté en pleine rue son sexe sur le corps de la dame. « Je ne voulais pas mordre son sexe par mesure de prudence. Je ne sais pas s’il est malade ou non », dit la dame. Mame Coumba Diagne n’a dû son salut, ce jour, qu’à l’intervention d’un automobiliste qui passait et qui l’a vu balancer les mains comme pour demander secours après s’être longuement débattue pour résister. Interrogé, le présumé coupable exprime son regret avant de prétendre avoir fait une confusion entre les filles. En guise de réparation de tous ces préjudices subis, elle réclame la somme de 5.000.000 Fcfa. Les avocats de la partie civile, Mes Sadio Diaw, Gorgui Guèye et Djiby Diallo de demander, pour leur part, au tribunal de mettre le sieur Niang hors d’état de nuire, car étant une personne dangereuse pour la société. Convaincu de la culpabilité du mis en cause, le procureur a requis une peine de 5 ans d’emprisonnement après avoir demandé au tribunal de disqualifier les faits en attentat à la pudeur. L’avocat de la défense, sentant que les carottes sont râpées pour son client, a demandé pour son client la clémence du tribunal. Le verdict sera connu le 14 janvier prochain.
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