16 jeunes âgés de 14 ans à 29 ans ont été attraits, hier, à la barre par le Bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda). Ils ont été arrêtés le jour précédant la sortie de l’album «Alsamaaday» de l’artiste Youssou Ndour. Hier, leur confrontation avec le juge a permis à leurs avocats de démonter les accusations dont ils font l’objet. Selon le conseil de l’un des prévenus, Me Ibrahima Mbengue, si le Bsda se doit de préserver les intérêts des artistes en combattant vigoureusement la piraterie, il n’en demeure pas moins «qu’il y a des coïncidences troublantes». En effet, à l’en croire «à chaque sortie d’album de Youssou Ndour, il y a des descentes et arrestations opérées par le Bsda». Or, en procédant de cette manière, le Bsda selon Me Mbengue ne remplit pas sa véritable mission de sauvegarde des intérêts des artistes.
Pire, les descentes opérées au niveau des magasins et autres souks de Sandaga ne font pas de distinction entre les commerçants régulièrement inscrits au Registre du commerce et ayant aussi la reconnaissance du Bsda et des autres travaillant dans la clandestinité.
Les nasses des policiers de la Brigade de lutte contre la piraterie emportent tout sur leur passage. Mieux, selon l’avocat, les commerçants qui tentent de s’approcher du Bsda pour la reconnaissance des Cd ou autres cassettes appartenant à des artistes internationaux se heurtent à un problème de compétence de cette structure de disposer des normes juridiques pour les régir .Si la justice veut juger, alors, les prévenus sur le délit de duplication de et de vente illégale de ces Cd et cassettes, ce serait une injustice. Pire, l’enquête préliminaire effectuée par la Police, selon Me Abdou Thiam, laisse à désirer en ce sens que cette dernière ne dispose pas les moyens matériels et humains nécessaires pour accomplir sa mission. Les difficultés du procureur de la République à pouvoir interroger un à un les prévenus sont aussi, d’après lui, la preuve que le véritable travail d’enquête n’a pas été faite dans les règles de l’art. C’est pourquoi, il pense que «la vérité judiciaire vaut tous les moyens». Ainsi, les avocats des prévenus ont demandé la libération sans condition, sans discussion et la restitution du matériel confisqué pour le respect de la justice. L’affaire sera vidée le 19 avril prochain.
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