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POSTE DE POLICE DE GRAND-YOFF : Le « guinzman » se déchire la poitrine avec une lame

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POSTE DE POLICE DE GRAND-YOFF : Le « guinzman » se déchire la poitrine avec une lame

A-t-on vraiment idée de remettre une lame, emballée dans un cornet de cacahouètes, à un gardé à vue, détenu dans le violon d’un poste de Police ? C’est pourtant ce qu’à fait I.D et l’acte qui a découlé de son geste a vraiment été horrible. Le suspect, dans les grilles du poste de police de Grand-Yoff a rapidement saisi la lame, s’est tranché la poitrine, faisant gicler le sang. Résultat des courses, I.D qui voulait « rendre service », va se retrouver à Rebeuss, où le rejoindra sans doute Aliou, qui a été transporté d’urgence à l’hôpital de Grand-Yoff par les sapeurs pompiers.

Cela fait au moins une heure que le gardé à vue Aliou ne la boucle pas une minute. « Six jours que je suis là. Chaque fois que l’on m’amène à manger, vous le retournez. J’ai faim ! Si c’est ainsi, laissez-moi aller en prison », hurle-t-il en donnant des coups de poings et de tête aux grilles du poste de Police de Grand-Yoff. Sans doute habitués à ce genre de scène, les policiers continuent à s’occuper de la paperasse administrative : légalisation, enregistrement de perte de biens, de plainte etc. Soudain, Aliou change de comportement. Il devient tout sourire et s’adresse à un policier. « Tu vois ? dit-il en soulevant un sceau, j’ai bien nettoyé, je mérite un meilleur traitement, laissez-moi sortir ». « Il n’en est pas question, lance celui qui est interpellé. C’est la troisième fois que tu viens ici pour usage de diluant. On t’a libéré, tu as été repris 15 minutes après. Tu te fiches de nous ! ».

Face à cette réplique apparemment sans appel, Aliou se recroqueville au fond de la cellule en se tordant le ventre. Les minutes passent, tout d’un coup, c’est la panique générale, tout le monde se regroupe au comptoir, la scène est horrible. Aliou, torse nu, a une grosse blessure oblique tout le long de la poitrine, le sang gicle et suinte sur son ventre. Un policier limite les dégâts et parvient à le convaincre de laisser tomber la lame, à l’extérieur de la cellule. Aliou lâche prise au bout de quelques secondes d’hésitation. Avec précaution, l’agent enveloppe l’objet tranchant dans un mouchoir en papier. Pendant ce temps, le chef de poste entraîne de force, derrière le comptoir, un jeune homme en chemise blanche, qui jette des regards craintifs à l’assistance. C’est lui qui a remis la lame à Aliou. « Je ne pensais pas qu’il allait faire cela. J’ai eu pitié de lui. Il n’arrêtait pas de dire qu’il a faim. Je suis sorti lui chercher des cacahouètes à sa demande. Il a insisté pour que je lui trouve aussi une lame, pour lui permettre de se raser. Je ne le connais pas, je regrette... ». Le poste de police est sens dessus-dessous. Un agent se charge d’évacuer les curieux qui ne voulaient rien rater de la scène, si répugnante qu’elle soit. Devant le poste de police, c’est déjà un attroupement monstre. Les filles du salon de coiffure d’à côté venues en blouse, les commerçants, mécaniciens des alentours, riverains... tous viennent aux nouvelles. Les commentaires vont bon train. « S’il voulait vraiment en finir avec la vie, pourquoi ne s’est-il pas tranché la gorge, au lieu de viser la poitrine. Ces jeunes-là ! Ils se droguent tellement qu’ils ne savent plus reconnaître le jour et la nuit. Dans tout cela, ce sont les parents qui souffrent », lance un curieux.

L’ambulance des sapeurs pompiers se gare à l’entrée du poste de Police. Leur présence aiguise davantage l’intérêt des riverains. A quatre, ils se dirigent vers la grille, décidés à conduire de gré ou de force Aliou à l’hôpital général de Grand-Yoff. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le jeune homme n’oppose aucune résistance. Les mains menottées derrière le dos, il se laisse conduire, torse bombé, soutenant le regard de dizaine de personnes, tel un héros qui rentre victorieux, d’une bataille. Après les soins, explique un policier, Aliou sera déféré devant le Procureur. L’inconnu qui lui a remis la lame, venu récupérer un document à légaliser, va également se retrouver à Rebeuss. « Quand on vient dans un lieu, il faut se conformer aux lois et règlements. Qu’est-ce qui l’empêchait de passer par le chef de poste pour faire parvenir les cacahouètes au gardé à vue ? Il va devoir payer pour son geste », dit un agent qui requiert l’anonymat.

 



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