Procès du gendarme-violeur du palais : Le Procureur requiert 2 ans ferme

L’affaire du viol perpétré au Palais présidentiel, un certain 26 juin 2006, n’a pu être vidée comme prévu, hier. Le délibéré a été renvoyé au 25 avril prochain. Sans doute à cause de nouveaux éléments versés dans le dossier par la défense.

Une affaire ‘d’hommes de tenue’, C’est à cela que ressemble le viol perpétré contre P.D. La preuve, la victime est la fille d’un adjudant-chef tandis que le présumé coupable est un gendarme en service au Palais, au moment des faits qui remontent en 2006, quand, le gendarme A.S, présumé coupable, a abusé de P.D, fille de l’adjudant-chef A.D. De ce viol, il s’en est suivi une grossesse. Rappelant les déclarations de la victime alors âgée seulement de quinze ans, contenues dans le procès-verbal, son avocat explique que c’est un 26 juin 2006, vers les coups de 17h que sa cliente est interpellée par un gendarme au niveau des grilles du Palais. Ce dernier envoie P. D pour lui acheter de la cigarette. De retour de la boutique, le gendarme l’invite à nouveau à repasser à 20h 30. Et c’est à cette heure précise qu’elle sera traînée et violée par son bourreau, en faction au poste de garde du Palais présidentiel.

Dans sa plaidoirie, le conseil de P.D qualifie ce viol de particulier parce qu’ayant eu lieu à un endroit qui symbolise nos institutions : le Palais de la République. D’où la gravité de l’acte. Mieux, ajoute l’avocat, ‘la description de ma cliente correspond exactement au profil de A.S, à savoir un gendarme clair et élancé’. Et des trois gendarmes qui ont officié à ce poste, le 26 juin 2006, P. D n’a désigné que A.S comme étant son violeur, a-t-il soutenu. Autre indice ‘grave et concordant’, ajoute le conseil de la victime, le jour de l’accouchement de P.D, le 27 février 2007 à 13h, confirme qu’elle a été bel et bien violée un 26 juin 2006. Argument qui sera balayé d’un revers de la main par la défense composée, en majorité, d’avocats-hommes de tenue. C’est le cas du capitaine Wane qui assurait la défense de son collègue. Selon lui, les résultats de l’échographie effectuée par le médecin-gynécologue, Modou Diaw, prouvent que P.D est tombée enceinte bien avant la date du viol. Précisément depuis le 25 mai 2006. Et explique le capitaine Wane, ‘à 8 mois, l’enfant ne survivra pas’.

En outre, la défense a fait observer la non-conformité des propos tenus à la barre par P.D et son père par rapport à ceux contenus dans le procès-verbal. En effet, selon le capitaine Wane, ‘l’achat de cigarettes évoqué par P.D n’est pas contenu dans le procès-verbal’. Par ailleurs, les conseils du prévenu disent ne pas comprendre pourquoi les supérieurs de leur client notamment le capitaine Noba et le lieutenant Diouf avisés de l’affaire depuis le 22 juillet 2006, n’ont pas saisi les enquêteurs et ‘ont laissé traîner la chose’.

Convaincu que ‘les faits sont clairs et les indices concordants’, le représentant du ministère public a requis 2 ans ferme contre le gendarme. Au surplus, fait remarquer le procureur de la République, ‘l’affaire s’est passée dans un lieu symbolique : la présidence’. Le tribunal rendra son verdict le 25 avril prochain.