Mamadou Bobo Baldé est mort, brûlé vif par un grand feu. Victime de sa générosité et de son courage, cet élève en classe de Cm1 à l’Ecole Thierno Souaïbou Souaré, s’était associé à ses aînés pour éteindre le feu de brousse qui s’était déclaré du côté nord-est de la Vélingara et qui avançait à grande allure vers les habitations du quartier Sinthing Aïdara, faites de toits de chaume pour la plupart.
La grande mobilisation des quartiers Sinthiang Aïdara et Vélingara Foulbé n’a pas laissé indifférent cet écolier mis dans la rue par la grève des militants du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) de mercredi dernier. Comme tous les secouristes de circonstance, Bobo Baldé s’était armé de branchages pour étouffer le feu par des coups saccadés à la mesure de ses forces. C’était sans compter avec la violence du vent qui a propulsé des touffes d’herbes en flammes loin derrière les braves «pompiers». Ils se sont trouvés encerclés par le feu, au niveau de hautes herbes. C’était alors le sauve qui peut.
Pour se protéger contre le feu qui avançait de tous côtés, le pauvre Bobo est monté sur un arbre. Malheureusement, il a fini par lâcher prise à cause de la chaleur et de la fumée qui l’asphyxiaient. Il a lutté seul contre le feu et la mort jusqu’aux environs de 14 heures, heure à laquelle son corps calciné a été découvert.
Un énième malheur causé par le feu dans le département depuis l’installation de la saison sèche. Un département complètement désarmé face à un feu, faute de camions-citernes spécialisés. On se rappelle qu’en 2004 le camion offert par le Projet de protection des forêts du Sud a péri dans un feu qu’il venait éteindre : le chauffeur avait tardé à déclencher le système de pompage jusqu’à ce le feu s’attaque au camion qu’il livra aux flammes pour sauver sa vie.
Par ailleurs, «nous n’avons pas allumé de feux précoces dans les parages pour servir de pâturage au cheptel», explique un agent des Eaux et Forêts.
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