Dans cette école, on compte dans l’effectif un talibé du nom de Sonko, doyen du groupe. Il y a trois semaines de cela, il a abusé de la fillette dont la maman que nous avons rencontrée, avant-hier dimanche, a accepté de revenir sur cette affaire. Selon la maman de la fillette, tout a commencé lorsqu’elle a remarqué que cette dernière se plaignait de douleurs vives aux parties intimes et cela à chaque fois qu’elle se rend aux toilettes. En effet, à cette occasion soutient-elle, sa fille se mettait toujours à pleurer. Et lorsqu’elle lui en demandait les raisons, les pleurs devenaient alors plus intenses. C’est alors qu’elle décida de vérifier, elle-même, ce qui n’allait pas. Mais elle n’a rien remarqué d’anormal.
Face à la persistance des douleurs, la maman décide d’amener sa fille chez la gynéco du coin. Et là-bas, le diagnostic est sans appel. Le toubib lui certifie que la petite a été abusée sexuellement. De bonnes volontés l’ont, toutefois, dissuadée de chercher un certificat médical, arguant que le violeur risquerait la prison si l’affaire atterrit à la Police. Mme K. D. est allée tout de même voir le bourreau de sa fillette pour l’interpeller sur les faits. Le suspect, dit-elle, a reconnu sans ambages son «crime» avant de se confondre en excuses. La dame lui demande alors de quitter sa maison dans les heures qui suivent (l’école coranique se trouve dans la maison où habite la petite Y.A.). Le violeur s’est vite exécuté, il a pris ces affaires pour retourner à Keur Massar d’où il venait.
Mme K.D. s’est, ensuite, rendue auprès du maître coranique (Oustaz) qui lui confie que le jour des faits, la fille en pleurs a désigné Sonko comme étant l’auteur de sa blessure. L’éducateur dit avoir aussitôt compris qu’il s’agissait d’un viol, rapporte la mère de famille.
Y. A : «Il m’a dit ‘’matial’’ (suce)»
Le témoignage de la petite Y.A. donne froid au dos. Habillé en boubou traditionnel avec un foulard sur la tête (style Ibadou), la petite regardait dans le vide comme si elle craignait de rencontrer son bourreau. L’air absent parfois, elle jetait de temps à autre un regard furtif comme si, par moments, les images de ce qu’elle a subi dans les toilettes de l’école lui revenaient en mémoire. «Alors, Y.A. ça va, est-ce que tu connais Sonko», lui a-t-on demandé. Elle hoche la tête, en nous regardant d’un un œil méfiant. Nous la rassurons avant de l’inviter à raconter ce que Sonko lui a fait. S’exprimant en Wolof, la victime explique : «Chaque jour, Sonko m’emmenait dans les toilettes, il enlevait mon slip et il faisait comme ça (elle mime, en montrant comment le violeur frottait son sexe contre le sien). Après, il me disait ‘am matial’ (suce-le). J’ai refusé. Après, il a frotté son sexe contre le mien, j’ai eu mal, après il a sorti du lait (sperme)», confie-t-elle.
Libérée de la peur, la fillette ajoute que «parfois, il (Sonko) m’emmène dans sa chambre en haut et il abuse de moi. Et le matin, quand il me voit, il me menace en disant : ‘‘hé, tu n’as rien dit à personne, si tu parles, je vais te tuer.’’ Et je lui réponds que non. Après, il me fait comme ça (signe du pouce pour dire que le compte est bon) et me dit ‘ba souba’ (A demain)».
0 Commentaires
Participer à la Discussion