Pierre Goudiaby Atépa appelle à clore le débat sur la paternité du Monument de la Renaissance africaine

Dakar, 9 sept (APS) - Le conseiller en architecture du président de la République, Pierre Goudiaby Atépa, a appelé à ’’clore’’ le débat sur la paternité du Monument de la Renaissance africaine, dans une interview parue mercredi dans les colonnes du quotidien dakarois L’Office.

M. Goudiaby estilme qu’’’il ne grandit pas ceux qui l’entretiennent’’. De son point de vue, ’’ceux qui accusant maître Wade de plagiat ne disent pas la vérité, alors qu’ils arrêtent’’.

’’Ceci dit, qu’il y ait un débat sur l’opportunité de la réalisation du Monument ou sur son mode de financement, c’est non seulement normal, mais c’est même souhaitable, voire nécessaire’’, a-t-il estimé.

Déplorant cette polémique liée à la paternité du monument, il a déclaré : ‘’Je dois d’abord dire que je suis profondément attristé par toute cette polémique autour d’une œuvre qui n’avait pas besoin de tout cela, parce que participant de la volonté d’un patriote africain de magnifier à sa manière l’esprit de la Renaissance africaine’’.

‘’Je suis triste parce que des gens que je respecte, de dignes fils de ce pays, de véritables ambassadeurs de la culture universelle se laissent emporter par des ressentiments qui ne devraient jamais habiter un homme de culture, a-t-il poursuivi. Je suis enfin triste, parce que j’ai comme l’impression que les Sénégalais ne parlent plus français, ou alors, confondent, et c’est plus grave, le sens des mots qu’ils utilisent.’’

Au sujet de la paternité intellectuelle du Monument de la Renaissance africaine, l’architecte a indiqué que c’est le président Wade qui l’a appelé ‘’un jour’’ pour lui ’’parler du passage d’un livre qui a été publié pour la première fois il y a 20 ans’’.

Selon M. Goudiaby, ledit passage disait : ‘Si j’étais sculpteur, je mettrais en place trois personnages, les bras ouverts dans un élan d’étreinte. Deux, sur une marche supérieure, l’Europe et les Etats-Unis, sont plus rapprochés.

Le troisième, l’Afrique, un peu plus éloigné, aux formes saisissantes de pureté et de force, tend aussi les mains’’.

’’La question n’est pas de savoir si l’étreinte aura lieu, mais quand et comment nous pouvons y aider, substituer à des rapports conflictuels de quatre siècles d’incompréhension bâtie au départ sur le commerce triangulaire, une union de raison, de complémentarité et des cœurs (…)’’, a indiqué l’archiutecte.

Pierre Goudiaby Atépa indique que le chef de l’Etat lui avait alors fait ‘‘comprendre qu’il souhaitait réaliser cette œuvre sur les mamelles’’.

‘’Dans les années 80, quand Maître Wade a parlé des trois personnages dans son livre, j’ai parcouru la biographie de M. Sow (NDRL : Ousmane Sow, sculpteur) sur Internet. Il était kinésithérapeute à Dakar, je dis bien kinésithérapeute, métier noble s’il en est’’.

Continuant son propos, il a affirmé : ‘’Il me semble qu’à l’époque, le dessin qu’il exhibe aujourd’hui n’était pas réalisé, et vous me permettrez pour la clarté du débat d’apporter d’autres précisions. C’est vrai que Me Wade a demandé à M. Sow de lui faire une esquisse qui pourrait représenter ces trois personnages, il lui a présenté un projet que le Président n’a pas souhaité retenir’’.

Selon l’architecte, cette esquisse ne représentait pas ‘’à sa satisfaction l’idée qu’il avait des personnages décrits dans son livre’’.

‘’Le président a par la suite, en m’y associant toujours, demandé à un grand sculpteur polonais Virgil Magherusan de son nom, qui lui a fait une œuvre qu’il a préférée à celle de Ousmane Sow, mais qui ne le satisfaisait pas entièrement. Je lui ai alors demandé de me laisser travailler avec des sculpteurs coréens. C’est ainsi que nous lui avons fait une maquette qu’il a acceptée, après y avoir lui-même porté quelques modifications. Voici les faits vérifiables’’.