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Après la leçon de démocratie du 22 mars : Les Sénégalais de l’extérieur affichent leur fierté

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Après la leçon de démocratie du 22 mars : Les Sénégalais de l’extérieur affichent leur fierté
Les Sénégalais de la diaspora sont fiers de leur pays. Qu’ils résident en Afrique du Sud ou en Suisse, en France, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique, ils affichent partout leur fierté d’avoir un peuple qui a su donner, le 22 mars dernier, une ultime leçon de démocratie et de maturité au reste du monde. Pourtant, nombre d’entre eux craignaient que cela ne dégénère le jour du vote, que la sincérité du scrutin ne soit dévoyée par l’achat des consciences et des fraudes à grande échelle afin de permettre une dévolution monarchique du pouvoir. Et comme il n’en a rien été, les électeurs ont, une nouvelle fois, donné à ces Sénégalais de l’extérieur la possibilité de relever la tête et de regarder les autres peuples, les yeux dans les yeux. Ainsi, ils ne raseront plus les murs comme ils le font depuis que l’alternance de 2000 a été dévoyée, que l’impunité ait été érigée en règle. Mais, pour que rien ne puisse remettre en cause un tel acquis démocratique, certains d’entre eux mettent, d’ores et déjà, en garde l’opposition de même que le pouvoir qui doivent faire une lecture lucide et sérieuse du vote des populations qui ne rêvent que d’un lendemain meilleur.

SUISSE

Bassirou Ndiaye, informaticien, responsable du site Achipo.Com, un site audiovisuel destiné à sauvegarder par un archivage minutieux et électronique la mémoire collective du Sénégal, ne cache qu’il a peur : ‘J’avais peur que la violence durant la campagne électorale n’entache le scrutin. Mais, les électeurs ont prouvé que j’avais tort d’avoir peur. Et je suis fier de la maturité de mon peuple. Je suis fier du vote des Sénégalais qui se sont exprimés de manière libre et pacifique. Je regrette cependant que l’organisation des élections ait été marquée par quelques défaillances. En fait, on a eu le sentiment que Me Wade voulait imposer son fils au pouvoir. C’est ce qui fait que l’élection s’est transformée en référendum. Les résultats des élections démontrent que les Sénégalais ne veulent pas de la succession monarchique.’.

Mme Niang, communicatrice à Genève, est, quant à elle, fière qu’une alternative à l’alternance ait été posée au soir du 22 mars : ‘Ce vote peut constituer une alternative à l’alternance, mais cela dépendra de ce que les vainqueurs en feront. En tout état de cause, j’ai été agréablement surprise par le peuple sénégalais, moi qui avais perdu espoir après les dernières élections législatives et présidentielle ; j’en étais arrivée à la conclusion que le Sénégalais ne faisait pas la corrélation entre sa condition sociale et la gestion politique du pays. Mais j’avais tout faux, puisque les données ont changé. On a essayé d’acheter les consciences et malgré tout, les gens ont résisté. Les partisans du parti au pouvoir ont mis le prix, mais les gens ne se sont pas laissé acheter. Cette amorce doit être maintenue. Et c’est pourquoi je souhaite que l’unité de l’opposition reste intacte. Les partis de l’opposition devraient aussi mettre en place un programme qui permet de sortir le Sénégal de son état actuel. Il faut taire les querelles de leadership pour préserver l’acquis de ce vote. Les leaders de l’opposition ne doivent pas répondre aux probables appels de Wade qui ne va pas hésiter à leur proposer des strapontins qui risqueraient de compromettre tout le reste. Ils doivent maintenir la dynamique unitaire jusqu’aux prochaines élections législatives et présidentielles’.

Ahmedine Dida Diagne, diplômé Hec de l'université de Genève, chef d'entreprise en Suisse, magnifie le signal fort ainsi lancé par les Sénégalais à toute la classe politique : ‘Les résultats annoncés, traduisent un signal fort à l'endroit de la classe politique dans son ensemble, mais particulièrement à la classe dirigeante de notre pays. L’on peut aussi décoder ce signal comme étant la manifestation d’un ras-le-bol massif des populations qui, pendant cette longue traversée du désert, ont attendu des réponses claires aux multiples questions qu'elles se posent. Ces questions concernent l’avenir de la jeunesse, le développement, la sécurité du pays, le renforcement des institutions et j'en passe. Et pour toute réponse, ce peuple a eu droit à des querelles de personnes, à l'affirmation des ambitions personnelles et à une cacophonie qui a fini de ternir l'image de notre pays. C'est avec beaucoup de fierté que nous percevons que le peuple est en avance sur ses dirigeants. De plus en plus, il exige de ces derniers des compétences pour gouverner avec un programme clair qui traduit la prise en charge de ses préoccupations et un arbitrage de qualité sur l'utilisation des maigres ressources dont dispose le pays’.

Mme Diouf, Aïda Diop, juriste vivant à l'étranger, se sentait jusqu’ici ‘coupable’ de vote pour l'alternance en 2000 et ‘pressée de voir arriver le vrai changement, celui en faveur des populations. J’éprouve un sentiment de fierté, mêlée de surprise. Les Sénégalais se préoccupent donc autant de leur destin ? La décision a été sans équivoque dans tout le pays ; ce qui confirme pour qui en doute que nous formons bien la nation sénégalaise. Oui, fière d'être sénégalaise, de pouvoir encore compter sur ce peuple capable de clairvoyance. Sans doute, ces résultats annoncent une alternative à l’alternance. Il ne faut pas oublier toutefois que ce sont des élections locales, avec un vote de proximité. Les gens savent pour qui ils votent en principe, des personnalités accessibles, censées résoudre des problèmes à leur niveau. Pour que ce soit une vraie alternative à l'alternance avec des effets ressentis jusque lors de la prochaine présidentielle, il faudrait que les populations se retrouvent encore dans la possibilité de choisir des personnalités qui leur parlent. Et on sait que c'est plus difficile pour une élection présidentielle. Par conséquent, un travail reste à mener par les potentiels candidats. C’est ce qui me fait dire que, oui, c'est une alternative à l'alternance, mais au niveau local seulement pour le moment’. Mme F.K, fonctionnaire internationale ayant requis l’anonymat pour préserver la neutralité de son organisation : ‘Les Sénégalais ont décidé avec ce vote de prendre leur destin en mains. La vie est chère et très difficile pour beaucoup. Je m’en suis rendu compte encore lors de mon voyage d’un mois, de janvier à février, au pays. Ces résultats sont l’expression d’un vote sanction et donc la manifestation éclatante d’un mécontentement populaire’.

ETATS-UNIS D’AMERIQUE

Mamadou Sy, juriste d'affaires au Sillicon Valley, California, diplômé de Droit américain à Uc Hastings College of the Law San Francisco Californie, diplômé du Centre d'études de l'Afrique Noire Iep de Bordeaux France, diplômé de Science politique à l'université Gaston Berger de Saint Louis, Sénégal : ‘A travers les résultats, j’ai senti la grande capacité des Sénégalais à ne plus être des jouets à usage politique, courtisés par l'argent et certaines faveurs matérielles. Des personnes ordinaires se sont levées et se sont dit que c'est l'occasion de prouver qu'on peut faire des choses extraordinaires en sanctionnant sévèrement l'impunité, l'incompétence, l'arrogance et l'arrivisme sous toutes ses formes. Les Sénégalais ont pu utiliser l'arme la plus persuasive et la plus puissante dans un régime démocratique, à savoir les urnes. Le blason terni du Sénégal à travers le monde a été redoré. Pour nous, Sénégalais de la diaspora, il nous est donné une nouvelle fois la possibilité de relever la tête et de regarder les autres peuples les yeux dans les yeux. Il s’agit de prouver que nous avons les moyens de nos ambitions qui sont celles, notamment, d’inscrire le Sénégal parmi le club des grandes démocraties africaines, pourquoi pas du monde. Des doutes persistent cependant quant à l'intention du locataire du Palais de la République d'envisager cette hypothèse de l’alternative à l’alternance, eu égard à son penchant nombriliste à conserver le pouvoir qu'il tient comme à la prunelle de ses yeux. Encore une fois, c'est la fierté qui a été restaurée, sinon sauvée de la dérive monarchique.’

CANADA

Amidou Diao, Chef d'équipe au Service des entreprises dans une Agence canadienne : ‘Ces résultats reflètent un sentiment de ras-le-bol général par rapport à la gabegie qui a caractérisé la gestion du pays. A mon avis, les politiciens de la vieille génération n'ont toujours pas compris qu'un type de leadership directif n'est pas compatible avec l'évolution de la société. Les gens sont plus instruits et arrivent de nos jours à transcender certaines particularités ethniques, religieuses, etc., pour faire émerger le sentiment patriotique. On ne peut pas toujours les traiter comme des moutons de panurge comme dans le passé. Un politicien pense souvent aux prochaines élections tandis qu'un homme d'Etat pense à la prochaine génération. Malheureusement, Abdoulaye Wade ne pense qu'à son fils pour 2012’.

AFRIQUE DU SUD

Alassane THIAM, qui se présente comme un patriote qui fonctionne librement et pose des actes utiles au progrès de son cher pays, est d’avis que ‘les marabouts alimentaires et les sales ‘potichiens’ avaient fini de galvauder le concept. Maintenant, les choses sont claires. Ce qui n'arrive pas à passer avec notre intelligence, c'est cette insulte - que nous n'avons pas encore pardonnée aux Wade – qui a consisté à penser, planifier et poser des actes de nature à nous imposer un président qui ne parle même pas la langue de notre peuple. Le 22 mars, c'est un signal clair et net qui a été transmis à Abdoulaye Wade pour lui dire que nous en avons terminé avec lui. Une décennie de dérapages politico-administratifs, de déboires économiques et d'échecs diplomatiques en tout genre, c’est assez. Heureusement que le verdict des urnes a été clair car nous, jeunes du Sénégal, sommes décidés à le chasser de nos institutions. Et l'alternative à l'alternance est en train de se mettre en place, après que nous avons repris le contrôle du développement local. Nous sommes sur la bonne voie, il s'agira de persévérer avec méthode et organisation’.

Propos recueillis par El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)



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