La tenue de la première réunion en Côte d'Ivoire des principaux leaders ivoiriens depuis le début de la guerre, en septembre 2002, restait incertaine hier, lundi 27 février 2006, après-midi, le chef des rebelles Guillaume Soro n'ayant pas gagné la capitale politique, Yamoussoukro.
Ce premier sommet du genre, destiné à relancer, entre Ivoiriens, un processus de paix au point mort, devait réunir le président Laurent Gbagbo, des chefs de l'opposition Alassane Ouattara, ancien Premier ministre (1990-1993), et Henri Konan Bédié, ex-président (décembre 1993-décembre 1999), ainsi que le chef de la rébellion des Forces nouvelles (Fn), Guillaume Soro.
Initialement prévue à 15H00 locales et Gmt, cette réunion à l'initiative du Premier ministre Charles Konan Banny n'avait toujours pas débuté peu avant 18H00 GMT, en l'absence du secrétaire général des Fn Guillaume Soro. La rébellion "remet en cause le dispositif sécuritaire" déployé sur place, a-t-on appris de source proche des Fn. Guilaume Soro se trouvait toujours aux alentours de 16H00 à son quartier général de Bouaké (centre), à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.
A la suite du retard de M. Soro, le Premier ministre a quitté les lieux vers 16H30 (locales et GMT), a constaté un journaliste. La sécurité sur le lieu de la rencontre, la Fondation Félix Houphouët Boigny, un vaste complexe faisant office de palais des congrès, est assurée par des Casques bleus marocains de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), appuyés par des éléments de l'opération française Licorne.
Présent sur place pour préparer la venue du leader de la rébellion, le chef d'état-major des FN, le général Soumaïla Bakayoko, a jugé l'attitude de ces membres des forces loyalistes "menaçante", et demandé aux "forces impartiales" de le reconduire vers Bouaké, toujours selon une source proche des Fn. Tous les autres participants, dont le président Gbagbo, étaient arrivés à Yamoussoukro (250 km au nord d'Abidjan) en milieu de journée. A la Fondation Houphouët Boigny, les journalistes présents, cantonnés devant l'entrée principal du bâtiment, ont pu constater une certaine nervosité.
Des membres des forces loyalistes ont par ailleurs demandé à une dizaine de soldats français, présents dans l'enceinte de la fondation, de se retirer, ce que ceux-ci ont fait, ont constaté les journalistes. "Les Casques bleus de l'Onuci peuvent être là, mais pas les soldats de Licorne", a affirmé devant la presse un membre de la délégation du président Gbagbo.
C'est la première fois depuis le déclenchement de la guerre en septembre 2002, dans un pays toujours coupé en deux, que tous les ténors politiques ivoiriens doivent se retrouver, sur le sol de la Côte d'Ivoire. Il s'agirait également de la première entrevue entre le chef de l'Etat et M. Soro depuis son départ du gouvernement en octobre 2004.
Le sommet de Yamoussoukro doit permettre "de relancer une dynamique de règlement de la crise par les Ivoiriens eux-mêmes, à commencer par leurs dirigeants", selon les services du Premier ministre.
0 Commentaires
Participer à la Discussion