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France : Black et Beur absents de l’Assemblée nationale

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France : Black et Beur absents de l’Assemblée nationale

Même si la gauche française a contenu la vague bleue annoncée à partir des estimations du premier tour, l’Ump s’est emparée de la majorité des sièges de l’Assemblée nationale française. Le parti de Nicolas Sarkozy a obtenu 324 députés sur 577 que compte l’Assemblée nationale. Le Parti socialiste en a recueilli 205 sièges, le Parti communiste 18, les Verts 4, le Modem du centriste François Bayrou 4, le Nouveau Centre de Hervé Morin 22. Soit en tout 577 élus. Mais parmi ces députés, il n’y a aucun issu de l’immigration africaine.

(Correspondant permanent à Paris) - A la lecture des résultats des élections législatives françaises, l’on constate qu’aucun Français d’origine africaine ne figure sur la liste des heureux élus. Pourtant les Black et Beur ont été bel et bien investis sur les listes électorales. Mais à des positions qui ne leur laissent aucune chance d’être élus. Tous ou presque sont des suppléants qui n’auront la chance de monter les marches du Palais Bourbon que lorsque les titulaires auraient démissionné pour une raison ou pour une autre. Même dans les banlieues considérées comme étant leurs fiefs, ils n’ont pas été titulaires. Au final, sur les 555 députés de la France métropolitaine, aucun Noir ni Beur. La diversité tant chantée en a pris un sacré coup. L’intégration tant vantée, par les autorités françaises au point d’ériger un ministère pour cela, souffre dans la pratique. C’est pour dire qu’il ne suffit pas seulement de le théoriser et de le proclamer. Cette thématique a occupé une importante place lors de la campagne électorale des présidentielles. Le ministre de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement a même déposé un projet de loi qui vise l’intégration des Français issus de l’immigration. Ce projet de loi ne s’inscrit que dans le cadre de la culture, particulièrement la connaissance de la langue française. La configuration de la nouvelle Assemblée nationale française démontre que l’intégration ne se limite pas seulement à la connaissance de la langue. Elle est beaucoup plus profonde que cela. Pour une meilleure intégration, toutes les couches de la population doivent être représentatives de la République.

Non pas par des faveurs injustifiées, voire par la discrimination positive.

D’ailleurs, l’on ne peut pas soutenir que parmi les Français issus de l’immigration, personne n’est aussi représentatif au point de ne pas figurer comme titulaire sur la liste électorale d’un parti politique français. Les partis politiques français les ont investis comme suppléants pour drainer les électeurs des quartiers sensibles. On peut même dire qu’ils ont été utilisés.

Cela dit, il revient également aux différents leaders des Français issus de l’immigration de refuser de servir de suppôts ou d’escaliers pour leurs compatriotes qui ne sont pas plus méritants qu’eux. Ils doivent se battre dans leurs partis politiques respectifs pour mériter, mais surtout figurer sur des positions qui leur permettent d’être élus.

Mais, pour ces cinq ans de la prochaine législature, le vin est tiré, il faut le boire. En tirant toutes les conséquences. Et ne pas simplement espérer qu’un député soit nommé ministre pour le remplacer.

Cependant, seuls les territoires d’outre-mer ont sauvé la face. Ils ont élu 15 députés de couleur sur les 22 investis. Mais, en France métropolitaine, il n’y en a eu personne. Le seul qui pouvait prétendre être élu et figurer sur les annales de l’histoire, c’est Salem Kacet, d’origine algérienne et arrivé en France à l'âge de 8 ans. Mais, il a obtenu 36,62 % des voix en se présentant sous les couleurs de l'Ump dans le Nord. Il a été largement battu dès le premier tour par son adversaire socialiste malgré la venue dans sa circonscription électorale des ministres Rachida Dati et Jean-Louis Borloo pour le soutenir.

Par comparaison, en Grande Bretagne, on enregistre quinze parlementaires issus de l’immigration sur six cent quarante six et l’Allemagne en a quatre.

Sur un autre point, on remarque que l’Assemblée nationale française ne va pas refléter la parité établie par la loi. Sur les 577 élus (France métropolitaine et Dom-Tom réunis), il n’y a que 107 femmes contre 76 en 2002, soit 18,54 %. Les partis politiques français préfèrent payer l’amende fixée par la loi que de respecter la parité. S’ils optent pour cela, c’est pour mieux préserver les chances d’avoir un grand nombre de députés à l’Assemblée nationale.

Même si le pourcentage de femmes est trop insuffisant, l’on constate que c’est un progrès par rapport à la législature précédente. Une progression de 5 % qui projette la France à la 56e place. Auparavant, l’Hexagone occupait le 86e rang mondial. Loin derrière le Rwanda qui occupe la première place avec 48 % de femmes dans son Assemblée, suivie de la Suède.

Double rupture : Juppé quitte le gouvernement ; Ségolène lâche Hollande

Par ailleurs, il faut noter que les conséquences des résultats des élections législatives sont marquées par la démission d’Alain Juppé, le seul chiraquien dans le gouvernement de Sarkozy. Sa défaite à Bordeaux l’a obligé de rendre le tablier, conformément à ce qui a été retenu au sein de l’Ump. A savoir que tout ministre qui n’aura pas été élu, devait quitter le gouvernement. En ce qui concerne Alain Juppé, les commentaires vont bon train. Ses camarades de partis sont partagés entre l’émotion et la règle convenue avant l’élection.

Même son bourreau de Bordeaux, la socialiste Michèle Delauney, a dit qu’Alain Juppé ne devrait pas démissionner de son poste de ministre parce qu’il ne devrait pas y avoir confusion d'enjeux.

Du côté socialiste, les législatives sont marquées par la séparation de Ségolène Royal d’avec François Hollande, après trente ans de compagnonnage durant lesquels, ils ont eu quatre enfants. La nouvelle est contenue dans un livre à paraître demain et écrit par deux journalistes de l’Agence France Presse et intitulé ‘Les coulisses d’une défaite’. Le contexte de l’annonce de la nouvelle n’a pas été apprécié par certains socialistes. Mais Ségoléne Royal a précisé que la nouvelle devait être mise sous embargo jusqu’au lendemain des élections législatives. Mais apparemment, les auteurs journalistes du livre n’ont pas respecté la règle. L’ex-candidate du Ps en a profité pour annoncer sa candidature à la tête du Parti socialiste. Elle déposera une motion lors du congrès prévu en autonome prochain. Quant à son ex-compagnon, il a dit qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession, mais tient à rester à la tête de sa formation jusqu’au Congrès.  



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