Avant qu’il ne s’envole vers le Mali et le Bénin, Brice Hortefeux, ministre français de l’immigration a dévoilé en début de novembre la liste des métiers qui intéressent la France dans le cadre de la migration de travail. C’est la fameuse immigration choisie du président Sarkozy. Deux listes ont été élaborées : une réservée aux ressortissants européens et qui concerne des métiers qui ne demandent pas de qualification particulière ; une seconde liste qui renferme des métiers à haute qualification et réservée aux pays d’immigration non européens. 
(Correspondant permanent à Paris) - Si le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a des solutions pour contrecarrer l’immigration choisie de son homologue français, il n’a, alors, qu’à affûter ses armes. Parce que Brice Hortefeux, le ministre français de l’Immigration a publié la liste des métiers dont la France a besoin. Quand on jette un coup d’œil sur cette liste, on se rend compte que les autorités françaises visent la crème des ressources humaines des pays d’émigration. Ce sont des secteurs professionnels pointus qui intéressent Nicolas Sarkozy et son ministre de l’Immigration. Au total, la France recherche 303 714 emplois dont 218 334 réservés aux ressortissants des pays d’émigration non européens. A la tête de la liste de ces métiers réservés aux pays extra-européens, on retrouve les candidats à l’émigration vers la France qui doivent avoir une expertise en matière de Btp, notamment les chargés d’étude techniques et des dessinateurs. Dans ces deux domaines, la France recherche respectivement 37 262 et 23 235 agents. Elle a aussi besoin de 17 402 chefs de chantiers du Btp et de 26 290 conducteurs de travaux dans le même domaine.
Ces chiffres impressionnants démontrent le déficit criard en la matière malgré les nombreuses écoles de formation dans ce domaine. Et l’on sait que le secteur du bâtiment absorbe beaucoup de personnes non qualifiées, notamment les étrangers dont des sans-papiers. Mais ces métiers du bâtiment qui n’exigent pas de qualification rigoureuse sont réservés aux ressortissants des pays européens, particulièrement les Européens de l’Est. Ensuite, il y a les informaticiens qui peuvent trouver un visa facilement dans les différents consulats français éparpillés dans le monde. Dans ce domaine, la France a besoin de 30 589 informaticiens d’études et 23 479 informaticiens experts. Ce qui revient à 34 068 agents informaticiens. Si le président Wade veut maintenir, alors, ses informaticiens formés au Centre de Calcul de l’Université de Dakar, il doit commencer, s’il ne l’a pas fait, à imaginer des solutions dès maintenant. Non seulement pour les maintenir, mais également pour empêcher que la fracture numérique, qui lui tient à cœur, ne se creuse inexorablement. D’autant plus que le pays de Nicolas Sarkozy a besoin de maintenanciens en électronique dont le nombre s’élève à 10 736 agents.
D’autres professions sont sollicitées par l’Hexagone. Il s’agit des dessinateurs projecteurs (en mécanique et en métaux) au nombre de 22 955. Il y a également des mécaniciens d’engins de chantier et de machines agricoles. Ce besoin est évalué à 16 092. Ce n’est pas tout puisque la France recherche 10 294 techniciens de méthode et de planification de l’industrie.
Pour une meilleure répartition de ces ressources humaines recherchées, les autorités françaises ont évalué les besoins de chaque région de leur pays. Naturellement, la région Ile-de-France, qui comprend Paris, occupe la tête de la liste avec un besoin de 131 086 agents, toutes professions confondues. Ensuite suivent les régions de Rhône-Alpes, de Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Midi-Pyrénées, de l’Alsace, la région du Centre, de Nord-Palais-de-Calais, de la Haute Normandie, etc.
Voilà les métiers qui intéressent la France dans le cadre de l’immigration choisie. On remarque que les métiers de la médecine n’y figurent pas alors que la France en a fortement besoin, surtout les infirmiers. Ces métiers précités réclament une sérieuse expertise et sont destinés aux non Européens. Comme disait un ancien Premier ministre, ‘la France n’a pas vocation à accueillir la misère du monde’ et les personnes non qualifiées et extra-européennes n’ont qu’à aller voir ailleurs. Les pays d’émigration, notamment ceux de l’Afrique, doivent commencer à se préparer au pillage de leurs ressources humaines.
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