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GAMBIE - Conspiration contre le Sénégal : 1 à 6 ans de prison ferme pour des rebelles casamançais

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GAMBIE - Conspiration contre le Sénégal : 1 à 6 ans de prison ferme pour des rebelles casamançais

Le juge gambien a prononcé ce 16 avril des peines de 1 à 6 ans d’emprisonnement ferme contre des rebelles du Mfdc. Ils sont reconnus coupables d’avoir, entre 2004 et 2006, conspiré sur son sol pour un attentat contre le Sénégal, de détention de documents confidentiels et photos sur des points stratégiques de la sécurité gambienne, de recel d’armes volées et destinées à la Casamance et de détention illégale de cartes d’identité nationales gambiennes. Les rebelles qui ont comparu sans conseil ont plaidé non coupable pour les trois premiers chefs d’inculpation. Leur seul tort, à leur avis, c’est la possession frauduleuse de la carte d’identité nationale gambienne.

Neuf Sénégalais membres du Mfdc ont été condamnés mercredi dernier, à Banjul, à des peines de prison ferme de une à six années de prison. Les condamnés, arrêtés entre mars et mai 2007, ont été reconnus coupables de «conspiration pour commettre un crime contre un pays voisin, l’Etat du Sénégal», entre 2004 et 2006, et d’avoir préparé des actes terroristes préjudiciables à la sécurité publique et à la défense nationale gambienne. Ce que le tribunal gambien, présidé par le juge Kayode Olagubutu, considère comme une offense. Alors, il a prononcé des peines d’emprisonnement ferme de 5 ans et six mois contre Sidate Diédhiou et Ibrahima Coly, 4 ans et 4 mois contre Nouha Badji, 2 ans contre Lamine Teuw Sambou, 2 ans contre Ansoumana Diédhiou, 2 ans contre Tamsir Badji, 2 ans contre Joseph Diatta, quatre ans contre Abdou Salam Diémé, et 1 an contre Wuyeh Diédhiou.

Selon les confrères de Foroyaa Newspaper (basé à Serrekunda), le juge Kayode Olagubutu a aussi déclaré ces prévenus coupables pendant la même période, d’espionnage et de détention de photos et documents confidentiels concernant les dispositifs sécuritaires de Gambie. Des documents «qui peuvent être de façon directe ou indirecte utilisés par un ennemi de la Gambie».

AIDE D’OFFICIERS GAMBIENS

Ces neuf rebelles sont aussi convaincus de recel d’armes et de matériels volés au gouvernement gambien pour être transférés en Casamance. Des faits respectivement punis par le Code criminel gambien en ses sections 368, 371 (1)(b) et 297 (1). S’y ajoute un quatrième chef d’inculpation pour lequel ces rebelles sont encore déclarés coupables : détention illégale de la carte nationale d’identité gambienne. «Un acte contraire au paragraphe 6 du règlement de l’Acte de citoyenneté et de la nationalité gambienne.» D’ailleurs, c’est le seul «crime» que les neufs accusés ont avoué à la barre, expliquant qu’ils ont eu à se procurer ces documents administratifs avec le concours d’officiers gambiens.

En effet, lors du procès, tenu le 26 mars dernier devant le tribunal de Banjul, les neufs rebelles ont tous plaidés non coupables pour les trois premiers chefs d’inculpation, considérant que leur combat n’est pas contre la Gambie, mais contre le Sénégal. Assurant leur défense contre le ministère public gambien, ils estiment qu’il n’y a rien dans leur dossier pour établir leur culpabilité, et que pendant leur séjour sur le territoire gambien, ils n’ont eu à poser aucun acte d’espionnage qui pourrait menacer la sécurité de la Gambie.

Par ailleurs, certains d’entre eux considèrent qu’il y a une différence notoire entre les faits pour lesquels ils ont été arrêtés et ceux pour lesquels ils sont jugés. A leur avis, leur arrestation résulte du meurtre, en Casamance, d’un parent du capitaine gambien Musa Jammeh. D’où leur surprise lors de la lecture des chefs d’inculpation. Et lors des contre-interrogatoires à la barre, les uns se sont rétractés, les autres clament que leurs déclarations consignées sur procès-verbal leur ont été extorquées sous la violence. «Je n’ai pas beaucoup de choses à dire parce que je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé», plaide Joseph Diatta. Détenteur d’une fausse carte d’identité gambienne, M. Diatta poursuit : «Je suis entré en Gambie le 19 mai 2007 et c’est ce jour que j’ai été arrêté.»

UN FUSIL A CANON A LA PLACE D’UNE REVUE DE AK47

Les autres prévenus estiment quant à eux, que le tribunal ne peut apporter aucune preuve étayant leur culpabilité. «La Cour n’a aucune preuve certifiant que nous transférions des armes à feu de la Gambie à la Casamance», plaide Sidate Diédhiou, qui déclare découvrir devant la Cour les photos des emplacements des forces de sécurité à travers la Gambie. Ce sont là des images qu’il n’a jamais vues ni pendant son interrogatoire, ni pendant l’instruction, se défend-il. Et d’ajouter qu’il ne connaît pas Sam Kambaï, qui l’accuse d’avoir volé des armes à feu pour les vendre en Casamance. «Les raisons de notre arrestation diffèrent des chefs d’inculpation.» «On nous a traînés devant la barre, juste pour nous présenter comme des ennemis de la Gambie.

Car, depuis le début du procès, il n’y a aucune évidence contre nous, aucune certitude ni preuve que nous avons pris des photos du State house, (Palais de la République gambienne), du Grts (la Radio télévision gambienne) et Fajara Barracks», relève Ibrahima Coly. D’ailleurs, précise un autre prévenu, «ces photos ont été prises avec un appareil numérique. Or, nous nous avons un vieux appareil». Ibrahima Coly d’insister que l’officier Babou Njie, le principal témoin, qui affirmait les avoir trouvés avec une revue de AK47 n’a présenté à la Cour qu’un fusil à canon. Et de rappeler «qu’il y a une scission au Mfdc en Casamance (et que) Salif Sadio, qui a eu des parents qui travaillaient dans le gouvernement gambien, a décidé de chercher de l’aide auprès des autorités gambiennes pour se venger sur ses ennemis qui ont tué ses parents en Casamance». Et que c’est la faction de Salif Sadio qui veut «semer la terreur chez la population gambienne, en les (les prévenus) accusant de préparer un coup d’Etat contre la Gambie»

Tamsir Badji, un ancien étudiant en arabe avant de rejoindre les rangs du Mfdc, parlant couramment le diola, le mandingue et le français, comme ses autres co-prévenus, se demande ce que le tribunal entend par «espionnage, terrorisme», car il n’a «jamais été au courant d’un problème entre la Gambie et la Casamance». En outre, les accusés estiment que les objets saisis chez eux «ne peuvent nullement constituer une menace contre la Gambie».

 



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